Le premier ministre, Costas Caramanlis, a adressé mardi une lettre au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, demandant d'inclure dans l'agenda du Sommet européen des 19-20 juin un débat sur la situation économique internationale.
En vue d'une politique européenne efficace, M. Caramanlis propose trois directions pour enrayer les répercussions négatives de la hausse des prix à la consommation dans la vie quotidienne des Européens, dont l'une consiste en transferts sociaux au bénéfice des groupes les plus fragilisés.
"L'économie mondiale fait face à une série de turbulences importantes et prolongées en ce qui concerne les prix du pétrole, les produits de base et les aliments", relève M. Caramanlis, qui poursuit en se référant aux estimations du FMI chiffrant à 47,3% la hausse dans l'alimentaire ces deux dernières années, à 39,7% et 46,8% les augmentations des produits miniers et du baril de pétrole respectivement.
Comme le souligne le premier ministre, "ces remous d'origine extérieure se retrouvent dans toutes nos économies et mettent en danger la stabilité des prix, la croissance économique et les progrès dans les secteurs de l'emploi et de la cohésion sociale. La dimension sociale de ces développements fait à présent urgence absolue: les hausses des prix jouent de manière disproportionnée sur les groupes sociaux les plus modestes et donc, compte tenu que les tendances alimentant ces hausses de prix devraient continuer, il est particulièrement important que les chefs d'Etat et de gouvernemnt de l'UE examinent quelle doit être notre réponse pour limiter les conséquences négatives de ces faits sur le niveau de vie de nos citoyens".
Précisant les mesures que propose la Grèce, et recommandant tout d'abord que les politiques qui seront adoptées en réponse ne distordent pas nos économies et ne mettent pas davantage en danger la croissance économique, la stabilité et l'emploi, M. Caramanlis propose d'une part "une plus forte amélioration de la concurrence et de l'efficacité du marché des biens dans l'UE", puis d'autre part "des transferts sociaux ciblés en faveur des groupes sociaux fragilisés" et, enfin "une meilleure coordination mondiale avec nos partenaires commerciaux pour s'attaquer aux causes génératrices de l'inflation mondiale".
Le chef du gouvernement conclut en vue du Sommet européen en disant "espérer réellement que nous aurons l'occasion de discuter de ces données", ajoutant encore qu'"un ensemble de propositions et choix politiques de la part de la Commission serait dispensable dans un tel débat. Nos citoyens attendent de nous avec raison que nous arrivions à une réponse efficace dans ce contexte difficile. J'espère que le prochain Conseil nous donnera la possibilité de nous mettre d'accord sur les principes généraux qui composeront une telle réponse".
i-GR/ANA-MPA