aris aek
L'AEK a déjà perdu la première place, mais la voici en train de perdre la seconde qualificative pour les poules aux œufs d’or de la Ligue des Champions ; tout cela, après avoir revendiqué haut et fort la victoire dans le championnat 2007/2008, en dépit du classement final attribuant le titre de champion à Olympiakos et entériné par les instances du football grec et le tribunal international sportif.
Vaincus 4-1 la semaine dernière par le Panathinaïkos, les joueurs de Kostenoglou ont complètement explosé face à la nouvelle merveille de Bajevic, l'Aris de Salonique. Après avoir offert trois titres consécutifs à l’AEK au début des années 90, après avoir relancé l’Olympiakos des années de pierre, après avoir remis le PAOK sur le chemin des trophées, le coach serbe s’est attelé à la tâche dans le deuxième grand club de Thessalonique.
A l’Aris, Bajevic, a obtenu cette saison une quatrième place en championnat sans la moindre difficulté. Très réguliers, les jaunes et noirs ne seront montrés limités que dans les matches face aux trois grandes équipes du centre, avec seulement deux nuls accrochés (1-1 face à Olympiakos, 1-1 chez l’AEK) et quatre défaites, toutes par 1-0 dans les autres rencontres. Parallèlement à cela, l’Aris s’est qualifié pour la finale de la Coupe de Grèce, et affrontera le 17 mai prochain, l’Olympiakos au stade Kavtantzogleio. Autant dire que l’Aris a une voie toute tracée pour remporter son premier succès national depuis 1970, et deux défaites récentes en finale (2003, 2005).
Au début des play-offs, l’Aris a de nouveau buté face aux gros en concédant le nul à domicile face au Panathinaïkos (1-1) et en s’inclinant à l’AEK (1-0). Mais ce mercredi 7 mai restera comme une date marquante dans l’histoire du club. Alors qu’ils jouaient sans objectif chiffré, les hommes de Bajevic ont changé de division en pulvérisant littéralement une AEK à la recherche de points pour la qualification en Ligue des Champions.
Tout allait très vite en début de match. Lyberopoulos et Lagos balbutiait leur football et Nebegleras profitait de l’offrande pour ouvrir la marque d’une frappe de 20 mètres bien sentie (6e). L’AEK manquait de se relancer rapidement, mais le tir de Blanco échouait sur le poteau. Dès lors, il n’y avait plus qu’une équipe sur le terrain : Koke lançait Javito en profondeur. Les latins de l’Aris ajoutaient ainsi un deuxième but (39e). Le même duo et dans le même ordre remettait le couvert en début de seconde période (48e). Cerise sur le gâteau, quelque minutes plus tard, le but de rêve inscrit par Koke cette fois-ci. Javito débordait à gauche, effaçait plusieurs adversaires, servait Ivic en retrait qui décalait immédiatement Koke dont la frappe sans contrôle était catapultée sous la barre transversale (55e). L’équipe modèle de Bajevic voyait ensuite le poteau lui refuser un cinquième but sur une tête de Nacho Garcia (59e).
Le match s’arrêtait là, les joueurs d’Aris prenaient pitié de leurs collègues et baissaient de rythme. Dans les travées, les supporters scandaient des slogans acerbes : « Où sont les Champions ? », tandis qu’à l’AEK, on faisait profil bas, en essayant de revenir au score et de sauver l’honneur, ce que Rivaldo ne passait pas loin de faire sur coup franc mais était arrêté dans son élan par le poteau (79e). Score final, 4-0 pour l’Aris, qui s’offrait ainsi une préparation psychologique idéale en vue de la finale de la Coupe de Grèce.
Dans le même temps, un Panathinaïkos retrouvé depuis son dernier succès sur l’AEK, recevait un Panionios dépité de devoir participé à d’inutiles play-offs où il n’avait rien à gagner. Les verts allaient faire une partie solo devant leurs supporters. Après un poteau de Manucho (18e), Karagounis ouvrait le score sur une ouverture de Ninis (21e), avant de doubler la mise juste avant la mi-temps (43e).
En seconde période, les joueurs du « Tréfle » inscrivait un troisième et dernier but sur un penalty transformé par Manucho et obtenu par lui-même d’un tacle de Majstorovic. Sans grand suspense, le Panathinaïkos s’imposait donc par 3-0 et conservait la première place des play-offs, ouvrant la voie vers une nouvelle qualification en Ligue des Champions, aux dépens de l’AEK.
Au classement, le Panathinaïkos compte 17 points, soit trois d’avance sur l’AEK (14). Aris (6) et Panionios (3) ne jouent plus que pour leur histoire.
Lors de la 5e journée le 11/05/2008, le Panathinaïkos recevra l’Aris, tandis que l’AEK se déplacera au Panionios. Il y a donc de fortes chances pour que la place en Ligue des Champions se joue lors de la 6e et dernière journée (14/05/2008), à l’OAKA, où l’AEK recevra le Panathinaïkos. Si le classement demeurait le même d’ici là, l’AEK aurait besoin d’une victoire par quatre buts d’écart pour atteindre l’objectif tant attendu par ses supporters.
i-GR/Orphée Visvikis