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Grèce et Russie signent l'accord pour le gazoduc "South Stream"

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By iNFO-GRECE,

La visite éclair à Moscou mardi du premier ministre, Costas Caramanlis, et la signature de l'accord greco-russe sur le gaz naturel - dit "South Stream" - ont confirmé à nouveau les relations stratégiques Grèce-Russie, dont le commerce atteint les 3 milliards de dollars, ont souligné M. Caramanlis et le président russe, Vladimir Poutine, à l'issue de leur déjeuner de travail.

L'accord greco-russe portant sur la construction du gazoduc "South Stream" a été signé au terme des entretiens Caramanlis-Poutine entre le ministre du Développement, Christos Folias, et son homologue russe, Viktor Khristenko.

Le tronçon grec du gazoduc commencera à la frontière greco-bulgare et transportera 10 milliards de m3 par an de gaz en Italie via la Grèce, qui recevra une part de ce gaz et touchera des droits de transit. L'accord a une durée de 30 ans. L'accord prévoit la mise en place d'une société qui aura la responsabilité de la construction et de l'exploitation du gazoduc et qui sera représentée à 50/50 par la société grecque DESFA et la société russe GAZPROM.

La délégation grecque comprenait outre le premier ministre, le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, le ministre d'Etat, Theodore Roussopoulos, et le ministre du Développement, Christos Folias, qui a rencontré de son côté le prochain président de la Russie, Dimitri Medvedev.

Commentant cet accord, M. Caramanlis a expliqué que "les choix de la Grèce dans le secteur de l'énergie sont déterminés exclusivement par la sécurité énergétique de notre pays et de nos partenaires européens, via une collaboration dans la production, le transport et la consommation profitable aux deux parties", pour souligner encore que le gazoduc "South Stream" est "l'un des projets les plus importants pour les pays de l'Europe du Sud et centrale et s'inscrit dans une stratégie de diversification des sources" et que, de plus, cette énergie - dont la demande est en hausse - servira au développement économique de la Grèce.

M. Caramanlis a déclaré avoir dressé "un bilan très positif de la collaboration bilatérale des dernières années" et insisté que "nous allons poser les fondements d'une collaboration encore plus dynamique dans tous les domaines", mettant parallèlement en avant l'importance incomparable du rôle personnel joué par le président russe dans le développement de ces relations.

Le premier ministre s'est référé à sa relation personnelle avec le président Poutine, déclarant notamment "je reconnais en lui un interlocuteur extrêmement crédible et un partenaire qui a joué un rôle déterminant dans la revalorisation stratégique des relations entre nos deux pays", mais rappelant certes aussi ce qui fait le fondement de ces relations étroites, à savoir l'histoire, des intérêts communs et une coïncidence de points de vue sur de nombreuses questions.

M. Poutine a, de son côté, fait référence aux grands travaux dans le domaine de l'énergie, mentionnant tout spécialement l'oléoduc Bourgas-Alexandroupolis et le gazoduc "South Stream", pour spécifier que l'objectif visé est d'accroître la sécurité énergétique des Balkans et de l'Europe. "La réalisation du South Stream ne signifie pas que la Russie est opposée à d'autres plans", a-t-il insisté.

"Les plans énergétiques qui exigent d'importants investissements et ont un impact économique ont aussi une importance politique et conduisent à la revalorisation du pays qui y participe. Pour sa politique énergétique en Europe, la Russie avait diverses options, mais elle a choisi de promouvoir l'oléoduc Bourgas-Alexandroupolis et (le gazoduc) South Stream via la Grèce. Nous savons que des sociétés et pays antagonistes s'efforceront d'empêcher et de retarder cet ouvrage en mettant en avant des arguments économiques et politiques. Nous travaillerons avec sérieux pour matérialiser notre plan", a affirmé M. Poutine.

Par ailleurs, le président russe a noté par ailleurs que le commerce entre la Grèce et la Russie atteint 3 milliards de dollars, et déclaré que "nous tablons sur le rôle positif qu'a toujours joué la Grèce dans les relations entre l'Europe et la Russie".

Notons que lors de cet entretien au Kremlin, il a été question encore des moyens de développer les relations culturelles en vue de l'année de la Russie en Grèce en 2013 et de l'Année de la Grèce en Russie, de même que des modalités pour resserrer les liens économiques et commerciaux au plan des investissements, du tourisme et de la construction.

En marge des questions sur l'accord du South Stream, les deux hommes ont été interrogés sur les autres questions qui préoccupent les pays des Balkans en ce moment.

Interrogé par la presse sur la FYROM, M. Caramanlis a observé que la question du nom "n'est ni psychologique ni sentimentale". "Il s'agit", a-t-il dit, "d'un problème politique par excellence et tout retard dans sa solution porte atteinte aux relations de bon voisinage, à la stabilité dans les Balkans. La Grèce souhaite une solution acceptée mutuellement, cohérente et applicable, qui sera valable pour tous et aura le tampon du Conseil de sécurité de l'ONU. Nous espérons que la direction politique de Skopje répondra positivement au souhait sincère de la Grèce, en évitant toute logique nationaliste et des idéologies remontant au passé".

M. Caramanlis a là encore exprimé sa conviction que la Russie, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, aidera dans les efforts de faire respecter la mise en application complète des résolutions de l'ONU et de ses valeurs.

A propos du Kosovo, le premier ministre a rappelé que la position de la Grèce a toujours consisté à ce qu'il y ait des solutions d'accord et non des situations de faits accomplis, et qu'Athènes prendra sa décision quant à la reconnaissance du statut du Kosovo après avoir étudié en détail tous les faits.

Au plan international, M. Poutine a affirmé avoir discuté avec M. Caramanlis "des moyens d'approfondir les bonnes relations traditionnelles des deux pays. Nous avons discuté du Kosovo, ainsi que de la question chypriote. Les positions des deux pays sont proches, et nous sommes tous deux en faveur du respect des principes du droit international".

Plus précisément pour le Kosovo, M. Poutine a rappelé que la Russie est hostile aux faits accomplis et favorables aux solutions concertées, soulignant de ce fait que la déclaration unilatérale de l'indépendance n'est pas juste et ne repose pas sur les principes du droit international.

i-GR/ANA-MPA

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