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La Fédération des communautés grecques en France sur la sellette

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By iNFO-GRECE,

"Antidémocratique, dispendieux et non représentatif", le bureau actuel de la Fédération des communautés helléniques de France a été grandement mis en cause par l'assemblée générale de la communauté hellénique de Paris, qui s'est tenue ce dimanche à la Maison de la Grèce, et qui appelle à la création d'une nouvelle fédération dans les prochaines semaines.

La parenthèse d'un premier semestre 2007 malheureux pour la communauté grecque de Paris et de son ex-président, M. Lang-Papadias, destitué par le Conseil d'administration quelques mois après son élection, semble désormais close. L'unanimité autour du docteur Thomas Efthymiou, nouveau président, semble se poursuivre.

Les intervenants ont souligné qu'à défaut d'un climat d'attente dans les réunions du conseil d'administration, les nouvelles règles de transparence et de respect des décisions sont appréciées de tous et ont permis le redémarrage progressif des activités de l'association à partir de l'élection d'un nouveau bureau en novembre 2007.

Malgré l'absence pour cause d'hospitalisation du président de la Communauté hellénique de Paris, Thomas Efthymiou, l'assemblée générale de l'association qui s'est tenue dimanche dernier a été effectivement un plébiscite pour le bureau actuel qui, pour une fois, a su apparaître uni et soudé dans la mise en œuvre des décisions adoptées.

Le rapport moral comme le rapport financier - ce dernier étant unanimement admis être d'une exceptionnelle clarté - ont été approuvés par une large majorité (4 voix contre, une dizaine de blancs sur une assistance de quelques 80 membres votants).

Les sujets habituels autour de la gestion des écoles grecques, de la Maison de la Grèce, de l'organisation des fêtes, etc., ont été abordés, avec quelques nouveautés comme la création d'un site Internet et la diffusion des informations par e-mail.

La question de l'équilibre entre langue grecque et langue française est un sujet émergeant dans les discussions et la polémique qui a eu lieu à propos du bulletin de l'association montre que le sujet pourrait devenir de plus en plus problématique dans les prochaines années. Pour les uns, la communauté devrait rester un des bastions de la langue grecque alors que celle-ci est de moins en moins parlée par les nouvelles générations ; justement, répondent les défenseurs de la langue française, si l'on veut que les jeunes s'intéressent aux affaires de la communauté, il faudrait développer le bilinguisme des réunions et du bulletin.

Toutefois, l'attention de l'AG a été focalisée sur les relations de la communauté de Paris avec la Fédération des communautés grecques en France. Des relations qui ne sont pas à un paradoxe près avec un bureau de la Fédération composé de plusieurs représentants qui n'appartiennent plus au bureau d'aucune association locale. En effet, les membres de la fédération, une fois élus en tant que représentants des associations locales, continuent de représenter les associations même quand ils ne sont plus élus dans ces dernières. Il n'en fallait pas plus pour que la communauté de Paris dénonce le fait que le président de la Fédération, Vassilis Florakis - et ancien président de la communauté de Paris - aujourd'hui à la retraite et résidant en Grèce, continue de représenter les associations helléniques de France.

Des représentants de la Fédération, présents à l'AG, ont argué que le problème n'était pas celui-là mais plutôt un règlement de comptes personnels, pour dénoncer à leur tour la dérive, selon eux, de la communauté de Paris vers le philhellénisme culturel, alors que les problèmes communautaires sont spécifiques aux Grecs de l'étranger et ne regardent pas les Français philhellènes, citant pour exemple le droit de vote des expatriés, les équivalences des points de retraite, l'enseignement de la langue, etc.

Le débat pourrait être intéressant à engager sur ce point, et un des participants à l'AG a suggéré qu'une prochaine réunion publique soit convoquée sur la question avant que la communauté de Paris prenne la décision de se retirer de la Fédération et de créer une nouvelle Fédération, comme il était proposé par le bureau actuel.

Toutefois, la décision du retrait de la Fédération semblait être déjà prise courant mars 2008 par la Communauté de Paris et les animateurs de l'AG ont demandé l'approbation de l'assemblée en insérant une proposition analogue dans le rapport moral.

La suite se passe dans une certaine précipitation et quelques voix qui s'étonnent du décalage de la période annuelle entre le rapport financier (de janvier à décembre 2007) et le rapport moral (novembre 2007-mars 2008) n'arrivent pas à développer leurs arguments en plaidant l'irrégularité du procédé et en demandant que le rapport moral s'arrête aussi en décembre 2007.

Le fait aussi que seul le rapport financier a était distribué en version papier, le rapport moral étant resté oral, ne rend pas plus clair ce sur quoi le vote final a porté. A ajouter également qu'un noyau d'une quinzaine de personnes au fond de la salle était visiblement venu juste pour le vote et s'est retiré aussitôt "le devoir" accompli, et cela ternit la transparence démocratique qui avait impressionné jusqu'ici dans le déroulement de l'AG.

L'insinuation des représentants de la Fédération qui, au moment de leur départ, ont laissé entendre que l'entente dans le bureau actuel de la communauté de Paris visait à une majorité de façade dans laquelle une minorité manipulerait sournoisement le reste, aurait-elle finalement quelque fondement ? Derrière la sincérité affichée, il semblait bien qu'il y avait aussi des stratégies bien orchestrées.

i-GR

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