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"Aucun pays ne pourra être suffisamment préparé à faire face aux catastrophes dues aux changements climatiques", a dit le ministre des Affaires étrangères Dora Bakoyannis, dans un discours prononcé lundi à l'occasion du sommet sur les changements climatiques à l'ONU. La ministre grecque a invité la communauté internationale à s'inspirer de l'exemple de la solidarité et de la mobilisation des Etats européens durant les incendies d'août dernier en Grèce.
Par ailleurs, Mme Bakoyannis a mis l'accent sur l'urgence de la question des changements climatiques qui "pendant longtemps fut appréhendée comme un phénomène abstrait, comprise des scientifiques, mais méprisée par les incrédules, sous-estimée par les intérêts de l'establishment et ignorée par les systèmes politiques myopes".
Mme Bakoyannis a notamment attiré l'attention sur le fait que "si les prévisions sont exactes, la destruction de l'environnement due au changement climatique est un des plus grands défis sociaux et économiques auquel doit faire face la planète. Au cours des prochaines décennies, la plupart des conséquences (du changement climatique) apparaîtront et cela indépendamment de ce que nous déciderons aujourd'hui de faire pour limiter le problème de l'émission des gaz à effet de serre".
"Il est de notre responsabilité non seulement de trouver la volonté politique pour appliquer une politique mondiale efficace de stabilisation de l'émission des gaz à effet de serre mais aussi de faire face aux enjeux que nos activités par le passé continuent à provoquer. Nous devons comprendre que le changement du climat ne peut plus être considéré comme une question environnementale isolée, car il s'agit d'un danger qui menace l'ensemble de la planète", a-t-elle ajouté.
Mme Bakoyannis a encore rappelé que la "Grèce, comme d'autres pays du Sud de l'Europe, a traversé une rude épreuve cet été et ainsi que le prévoyait le 4ème rapport de la Commission intergouvernementale pour les changements climatiques ainsi que le rapport Stern, des incendies catastrophiques ont menacé la région et ont coûté la vie à 65 personnes. Les flammes ont détruit les maisons et les propriétés de milliers de gens. Elles ont détruit la flore sauvage et des milliers d'hectares de forêts. Les Grecs, ainsi que le monde entier, ont vu avec stupéfaction les incendies se multiplier. Notre gouvernement a réagi du mieux qu'il pouvait afin de faire face à cette tragédie et limiter les conséquences. Nous avons également bénéficié de l'aide de nos amis et partenaires et nous leur en sommes reconnaissants".
"L'ampleur sans précédent de la mobilisation des forces des pompiers de nos partenaires européens et autres pays amis apporte toutefois un message positif pour l'avenir. L'avenir peut réserver des catastrophes de plus en plus importantes dues aux changements climatiques et auxquelles aucun pays ne pourra être suffisamment préparé à faire face. Il est important d'envisager ce défi et la Grèce pense que les leaders mondiaux réunis aujourd'hui doivent adresser le message qu'il est absolument nécessaire d'obtenir un accord international pour l'application d'un système de limitation. En adoptant de nouvelles limitations pour les émissions de gaz à effet de serre, l'UE ouvre la voie de sorte à donner une réponse courageuse de la part du monde développé à l'égard des négociations menées au Bali sur cette question".
Mme Bakoyannis a conclu en soulignant que la Grèce, qui exerce cette année la présidence du Réseau de la Sécurité humaine, a décidé de se focaliser sur les conséquences des changements climatiques sur la sécurité de l'homme dans les régions vulnérables et pour les groupes de la population qui sont les plus vulnérables, comme les femmes et les enfants. "C'est pour cette raison que nous pensons que l'aide au développement de la part des pays développés doit être reconsidérée afin de tenir en compte les conséquences des changements climatiques dans les pays en voie de développement".
i-GR/ANA-MPA