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Ouverture des débats sur le budget d'Etat 2007 au milieu de disputes ministérielles

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By iNFO-GRECE,

C'est au milieu d'accrochages entre le ministre de l'Economie, M. Alogoskoufis, et celui de l'Aménagement du territoire, M. Souflias, à propos de la privatisation de l'opérateur historique de télécommunications OTE, que les débats se sont ouverts dimanche soir en assemblée plénière du Parlement sur le budget d'Etat 2007. Le vote des députés devrait clôturer les débats jeudi à minuit.

L'ouverture dimanche soir au Parlement des débats sur le budget d'Etat 2007 devrait permettre d'oublier un tumultueux week-end rythmé par les contres entre les deux Georges, Alogoskoufis et Souflias. L'affrontement entre les deux ministres commence mardi dernier à la sorite du Cabinet gouvernemental où le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire déclare à la presse que le projet de loi sur la privatisation de l'Organisme des Télécommunications de Grèce (OTE) demande encore des modifications pour être conforme avec le programme du gouvernement qui, explique-t-il, "prévoit, certes, la dénationalisation des monopoles, mais également un accord stratégique avec l'Etat lequel doit garder le contrôle du management."

Rédacteur du programme électoral de Nea Dimokratia avant qu'elle n'accède au gouvernement, M. Souflias, détaille qu'il s'agissait de la privatisation de 5 à 7% des 34% des part que l'Etat détient encore dans l'OTE, au lieu du 20% promu par la loi actuellement. Et qu'il était question d'un "accord stratégique" avec l'investisseur et non d'un "investisseur stratégique".

Le ministre de l'Economie est intervenu par la suite pour soutenir que son projet de loi est conforme aux engagements électoraux, l'intervention de l'ancien premier ministre et ancien président de Nea Dimokratia, Miltiadis Evert, disant que si la modification du projet de loi était soumise au vote séparément "je ne la voterai pas", rajoute de l'huile sur le feu. Le premier ministre, M. Caramanlis, tente jeudi depuis Bruxelles où il se trouve dans le cadre des travaux du Conseil européen, de calmer le jeu déclarant qu'il est "absolument satisfait" avec l'application qui en est faite des engagements électoraux par le programme gouvernemental. Mais cela n'empêchera pas une absence remarquée de M. Souflias lors du vote nominatif du projet de loi jeudi soir au Parlement hellénique.

Le premier ministre s'est ainsi entretenu samedi avec le secrétaire de Nea Dimokratia, Leftéris Zagoritis, de la méthode de vote nominal, et ce dernier, interrogé sur les différends et modifications en ce qui concerne OTE, a souligné que M. Caramanlis veut voir le règlement des problèmes ajoutant tout aussitôt que ceux-ci sont en voie de règlement. "La Grèce change et c'est ce qui est important", a-t-il conclu.

La dernière passe d'armes entre les deux ministres a eu lieu durant le week-end par déclarations et interviews à la presse dominicale interposées, le ministre de l'Economie et des Finances affirmant dimanche au journal To Vima tis Kyriakis que "l'objectif du gouvernement est de vendre un pourcentage d'environ 20% à un partenaire stratégique ou à un allié, et que le management soit exercé en commun, par l'Etat et l'acheteur. Le cadre de cette coopération devra, toutefois, être harmonisé avec les règlements de l'UE".

L'affaire devrait s'estomper avec la discussion parlementaire sur le budget 2007 entamée dimanche soir.

Prenant la parole, le rapporteur principal du PASOK, Petros Efthymiou, a fait état d'un "budget de classe et d'impasse qui divise les citoyens grecs", et dénoncé que "le seul objectif de ce budget est d'embellir la situation budgétaire, à l'heure ou les problèmes de l'économie grecque empirent. Par rapport à l'année 2004, le budget de l'année 2007 impose quelque 8,5 milliards d'euros d'impôts supplémentaires (augmentation de 22% en trois ans) et la majorité de ces impôts touche les classes les plus démunies".

"L'augmentation des dépenses est dirigée par l'Etat partisan de la ND", a dénoncé M. Efthymiou accusant encore le gouvernement d'avoir provoqué une très forte augmentation de la dette publique et de procéder à présent à la dénationalisation des entreprises publiques.

Il a conclu en affirmant que le budget 2007 voit une réduction des dépenses pour les secteurs de la Santé et de l'Education et accusé le gouvernement de "vouloir se diriger vers les élections sans dire un mot de la réforme de la sécurité sociale". "Vous laissez le secteur de la sécurité sociale s'endetter sciemment afin de devenir l'Eldorado de la privatisation", a-t-il encore dénoncé tout en affirmant que "beaucoup de travail attend le nouveau gouvernement du PASOK et les forces créatives du pays pour renverser la course négative et dangereuse empruntée par la Grèce".

Répondant au rapporteur du PASOK, le ministre de l'Eco&Fin, Georges Alogoskoufis a observé qu'"à chaque débat sur le budget, au cours des trois dernières années, le PASOK a changé à chaque fois ses arguments : en 2004 il évoquait la catastrophe pour la marche du développement et l'évolution du chômage, se trompant du tout au tout; en 2005 il a prévu une explosion des déficits et des nouvelles mesures fiscales - mais ceux-ci ont été réduits; en 2006 il prévoit de gagner les élections sans avoir rien à proposer pour l'économie et il sera à nouveau démenti, car le plus grand avantage en politique est la constance et la crédibilité, ce que le PASOK ne possède pas".

Le rapporteur du KKE, Angelos Tzékis, a quant à lui qualifié "le budget d'Etat 2007 d'outil pour la promotion de la politique anti-populaire du gouvernement".

"De même que les gouvernements précédents du PASOK, ce nouveau budget sert avec constance les intérêts aux dépens des PME et l'augmentation des recettes des monopoles, avec parallèlement le gel et la réduction des dépenses sociales. Le gouvernement maintient les salaires en-deçà de l'inflation avec l'excuse que les limites de l'économie ne le permettent pas, et, fidèle à l'esprit de Lisbonne, tente d'embellir les réformes qui sont en réalité approuvées par le PASOK, dans une tentative de désorientation des deux grands partis".

Synaspismos, par la voix de son rapporteur, Yannis Dragassakis, a qualifié le budget 2007 de profondément anti-populaire, soulignant que nous faisons face "à une politique de deux principes. Le premier principe étant que d'autres bénécieront des recettes tandis que d'autres paieront, alors que le deuxième principe prévoit qu'aucun euro ne sera payé par les riches". "Tout ce que le PASOK a fait de travers -et ce n'est pas peu- la ND continue et y apporte sa petite obole. Le gouvernement n'ose pas la transparence et c'est pourquoi la Coalition vote d'emblée contre le budget dans son ensemble", a conclu M. Dragassakis.

i-GR/ANA-MPA

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