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Avant-projet de budget 2007. La Grèce réussi son ajustement budgétaire

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By iNFO-GRECE,

Au lendemain de l'ouverture de la nouvelle session parlementaire, le ministre de l'Economie et des Finances, Georgios Alogoskoufis, a déposé lundi midi l'avant-projet de budget 2007 auprès de la présidente du Parlement, Anna Psarouda-Benaki, avant de présenter longuement les grandes lignes du budget à la presse. Le ministre a insisté sur la réussite du principal défi – ramener le déficit sous la barre des 3% - et assainir les finances publiques. Le nouveau budget mise par ailleurs sur le maintient d’une croissance de 3,8%.


M. Alogoskoufis a ainsi déclaré que l'objectif d'un déficit inférieur à 3% a été atteint, les soldes déficitaires devant être "clos" à 2,6% pour 2006 et 2,4% pour 2007, insistant que le gouvernement a réussi un ajustement budgétaire de grande envergure ces dernières années, puisque le déficit est continuellement en baisse, tout comme la dette publique.

Le ministre a rappelé les bases de l'élaboration du budget, une croissance à 3,8% tirée principalement par les investissements, la consommation des ménages augmentant de 3,8%, les investissements de 7%, alors que les exportations de biens et services enregistreront une hausse de 6,5% et les importations de 7%.

En ce qui concerne la distribution des revenus, le salaire réel moyen augmentera de 3%, comme en 2006 contre 2,9% en 2005, une baisse supplémentaire du chômage à 8,2% étant d'ailleurs attendu. Le pré-projet de budget prévoit également une augmentation des retraites agricoles de 50 euros par mois et de 35 euros pour l'allocation de solidarité sociale (EKAS), ainsi qu'une progression de l'allocation chômage. Quant aux prélèvements jugés illégaux par la justice au bénéfice du compte de solidarité des caisses de sécurité sociale (LAFKA), le budget en provisionne le second et le troisième versement.

Sur le plan fiscal, l'avant-projet prévoit par ailleurs un relèvement du plafond de non-imposition, le fixant à 12000 euros par an.

M. Alogoskoufis a déclaré ensuite que les perspectives de l'économie grecque sont favorables et que, sauf hausse impromptue des prix du pétrole, la hausse des prix continuera à ralentir en 2007 et l'augmentation du salaire réel moyen sera supérieure à l'inflation, rappelant les objectifs de ce nouveau budget à savoir, un déclin plus marqué du déficit budgétaire, une limitation de la dette publique et du taux de chômage, une amélioration de la compétitivité et de la situation économique des catégories sociales les plus faibles, ainsi que le soutien aux investissements et à la croissance.

Le ministre de l'Economie et des Finances a également dévoilé les grandes lignes du programme d'investissements publics qui atteindra 8.750 millions d'euros contre 8.100 millions en 2006 - 2.400 sur fonds étatiques et le reste par co-financement entre l'Etat et l'UE, ce programme atteignant 4,2% du PIB comme les deux dernières années.

La gauche critique

Le PASOK, a réagi au dépôt de l'avant-projet de budget 2007 par le ministre de l'Economie et des Finances, par la voie du secrétaire de son Conseil national, Mariliza Xénogiannakopoulou, cette dernière qualifiant le budget de « virtuel et inapplicable » et soulignant « qu'il ne contient rien qui soit favorable aux travailleurs et aux hommes de peine, car c'est un budget reposant clairement sur des critères de classe. »

Le parti communiste grec (KKE) a lui aussi réagi à ce projet de budget 2007 en soulignant dans son communiqué que « le projet de budget montre la constante préférence de classe de la politique économique du gouvernement quand il s'agit de ponctionner le revenu populaire afin de satisfaire les exigences du grand capital » et appelle les travailleurs « à contre-attaquer pour exiger la satisfaction de leurs nouveaux besoins. » Le KKE conclut que ce texte « correspond à un choix stratégique de renforcement de la compétitivité et des profits des groupes monopolistiques. »

Quant à Synaspismos, « c'est encore un budget de rigueur pour les salariés et [faut s’attendre à] des limitations des dépenses sociales », a dit le responsable des affaires économiques et sociales, et Panagiotis Lafazanis, qui, évoquant également la question de la revalorisation du PIB selon des critères statistiques nouveaux, s'est exclamé que « le plus contradictoire est, alors que le gouvernement soutient que le PIB a augmenté de 25%, sur la base du projet de budget les travailleurs s'appauvrissent » pour conclure que « dans l'optique de la grande revalorisation du PIB souhaitée par le gouvernement, le pré-projet de budget n'a plus aucun fondement et la discussion de référence au Parlement relève de la parodie. »

i-GR/ANA-MPA

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