Le président du PASOK (parti socialiste), Georges Papandreou, a appelé le Premier ministre, Costas Caramanlis, à avouer de la tribune du Parlement "le mal qu'il a fait au pays et aux Grecs en mettant la Grèce sous surveillance communautaire" a propos de l'inventaire des comptes budgétaires, dans un discours dimanche. Mais à peine le gouvernement a eu le temps de répondre que le nouveau mode d'enregistrement au budget de l'Etat des dépenses militaires annoncé par Eurostat lundi, a fait rebondir la polémique avec plus de violence encore sur fond aussi du renvoi en justice de deux membres de la société "Cadastre SA" crée sous le gouvernement PASOK.
Le chef du principal parti de l'opposition qui s'exprimait à l'occasion d'un séminaire organisé en vue du 15 mars, Journée mondiale de la consommation, par la section Compétitivité et Politique de la consommation du PASOK, s'en est pris violemment dimanche au gouvernement et au Premier ministre, déclarant que "la Grèce n'avait pas besoin d'être placée sous surveillance de l'UE, mais le gouvernement par son comportement arrogant a transposé sa colère à Bruxelles et a trompé les citoyens", estimant que toute la responsabilité de l'inventaire des comptes revient à M. Caramanlis.
Le ministre d'Etat et porte-parole du gouvernement, Théodore Roussopoulos, n'a pas tardé à répliquer et dans un commentaire dimanche, a rappelé aux gouvernements passés du PASOK "leurs séries de fraudes sur des budgets fictifs, des dettes cachées, des déficits dissimules, du chômage non avoué, la Bourse, la tromperie systématique des citoyens abusant de leur travail", insistant que "jamais ce parti n'a avoué sa lourde responsabilité dans les erreurs de toutes ces dernières années".
"M. Papandreou, en tant que véritable continuateur des politiques du PASOK, a choisi d'investir dans les mensonges du passé: mensonges et propagande noire, tension et polarisation. Sa soi-disant politique moderne qu'il choisira quand il sera élu n'est que paroles en l'air. Cette peur de sa marche vers le bas qu'a pris le PASOK deux ans après les élections législatives conduit son dirigeant à un PASOK populiste".
S'agissant de la décision d'Eurostat concernant le mode d'inscription des dépenses de défense au budget, M. Roussopoulos a souligné que cette décision est strictement liée à la méthode qui sera suivie dorénavant et rappelé que le PASOK avait laissé un déficit budgétaire de 6,6% qui, même en en retranchant les 2% des dépenses de défense, ne se rapproche nullement du chiffre de 1,5% avancé à l'époque par l'actuelle opposition, ni de toute évidence des 3% que fixe le Pacte de stabilité. M. Roussopoulos a réitéré à ce point que le PASOK avait dissimulé du budget une enveloppe de plus de 8 milliards d'euros.
Enfin, s'agissant du renvoi devant la justice de deux cadres de la société "Cadastre SA", qui avait été chargée de l'élaboration du cadastre national sous le gouvernement du PASOK, M. Roussopoulos a rappelé que si le PASOK avait parlé du cadastre comme le plus important de ses grands travaux, la Commission européenne a demandé en 2001 - en raison d'une mauvaise gestion - la restitution de l'ensemble des financements qui avaient été perdus pour l'élaboration du cadastre. "En bref, la Grèce a été appelée à rembourser 100 millions d'euros", a-t-il conclu.
De son côté, le ministre de l'Economie et des Finances, Georgios Alogoskoufis, a accusé les gouvernements du PASOK "d'avoir continuellement trompé la Commission européenne, Eurostat et le peuple grec", réitérant le ferme engagement du gouvernement de "rétablir au plus vite la transparence budgétaire en coopération avec la Commission européenne".
La polémique a pris un nouveau tournant lundi avec la réplique aux déclarations du porte-parole du gouvernement du porte-parole du PASOK, Nicos Athanassakis, qui a insisté sur les positions du parti, selon lesquelles les erreurs de l'actuel gouvernement ont conduit la Grèce a être placée sous supervision de l'UE pour ses comptes budgétaires, qualifiant ainsi l'inventaire de "faux" et déclarant que cette initiative avait "porté préjudice à l'économie du pays, aux citoyens (...) au moment où le gouvernement distribuait des cadeaux au petit nombre choisi de ses protégés".
M. Athanassakis a estimé de plus que la façon dont le gouvernement interprète la décision d'Eurostat de revoir la méthode d'enregistrement des dépenses militaires est fausse et mensongère, étant donne que le gouvernement de la ND conserve la possibilité de continuer à comptabiliser les dépenses militaires comme le faisaient les gouvernements du PASOK.
A propos de l'affaire du cadastre, M. Athanassakis après avoir rappelé que, tout au long des deux dernières années, le ministre du Développement, Dimitris Sioufas, n'avait rien fait, il a accusé la ND d'avoir pendant des années diffamé 21 membres de l'ex-conseil d'administration considérés comme coupables a priori, la proposition du procureur - a-t-il insisté - étant de renoncer aux poursuites légales, pour conclure enfin.
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