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Débat sur le chômage : M. Caramanlis fait appel à la responsabilité citoyenne des entreprises bénéficiaires

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By iNFO-GRECE,

Le Premier ministre, Costas Caramanlis, a estimé que l'Etat mais aussi les entreprises ayant réalisé de forts bénéfices doivent être revoir à la hausse la part revenant à tous ceux ayant contribué à leurs performances, dans une allocution lundi au Parlement, lors d'un débat sur le chômage au niveau des chefs de partis, demandé par le parti de la gauche radicale, Synaspismos. "La revalorisation de la répartition sociale relève de la responsabilité de l'Etat, mais aussi de toutes les sociétés ayant réalisé des superbénéfices", a reconnu M. Caramanlis, alors que l'opposition déplorait les violations de la législation du travail et l'absence du Premier ministre des grands débats au Parlement.


"Les secteurs qui présentent des bénéfices élevés ont la possibilité et la responsabilité", a dit M. Caramanlis, "d'entreprendre de nouveaux investissements, de créer de nouveaux emplois, pouvant alors ainsi prouver réellement leur sens de responsabilité sociale, de leur responsabilité en tant que partenaires sociaux. Ceci signifie entre autres qu'une part des forts profits peut être dirigée vers ceux qui ont contribué à leur réalisation. La croissance ne peut pas ne pas être associée avec une augmentation de la répartition sociale".

"Face au chômage", a poursuivi le Premier ministre, "nous devons être socialement conscients, les partis, les syndicats et les entrepreneurs", recommandant ainsi aux partenaires sociaux de présenter leurs propositions, le gouvernement, a-t-il dit, "étant prêt à adopter toute action efficace".

Applaudi par les députés de la ND et en référence aux mouvements de mécontentement, M. Caramanlis a souligné que "les actions extrêmes et excessives ne résolvent pas les problèmes" et que "le gouvernement est déterminé à réaliser sans hésiter et plus rapidement et efficacement encore les reformes structurelles déjà mises en route".

Prenant une nouvelle fois modèle sur l'Irlande, "là où le gouvernement, les partis et les syndicats prirent la grande décision de voir loin à l'horizon et d'unir leurs forces", réussissant alors une hausse des revenus et une baisse du chômage, M. Caramanlis en a retenu la leçon que les solutions réclament vision, convergence des points de vue et courage politique.

Dénonçant les politiques populistes et réactionnaires et le manque d'audace, le chef du gouvernement a fortement souligné que la Grèce ne peut plus endurer ces phénomènes et que la réduction du chômage passe inévitablement par l'éducation, le développement et l'emploi, précisant à ce point que les objectifs du gouvernement prévoient un système éducationnel ouvert et moderne, harmonisé sur ceux existant en Europe voire dans le monde, un virage net vers les nouvelles technologies, pour citer enfin des mesures de soutien prises en faveur des chômeurs.

Selon le premier ministre, le chômage est passé de 11,3% au premier trimestre de 2004 à 9,7% au 3e trimestre de 2005, le chômage des jeunes et des femmes suivant la même tendance à la baisse (passant respectivement de 21,3% à 19,3% et de 16,8% à 15%). Le nombre des salariés par ailleurs se chiffre actuellement à plus de 4.380.000.

Si M. Caramanlis a relevé que ce chiffre est un chiffre record, il a toutefois souligné que le gouvernement "ne peut se dire satisfait tant que le chômage reste élevé. Un tel problème, si complexe et difficile à vivre, exige de grands efforts, des rythmes plus rapides de ce qui se réalise, exige de tous des positions responsables et beaucoup de travail. Nous avons tous des responsabilités. Des obligations. Le gouvernement avant tout. Mais aussi les autres forces politiques, les entreprises et les syndicats. Les défis sont pour tous", a conclu le Premier ministre.

Les interventions de l'opposition

Prenant la parole à son tour, le président du PASOK, Giorgos Papandreou, a dressé un bilan noir des deux ans de pouvoir de la ND, constatant "des violations de la législation du travail, la hausse du marché du travail au noir, des allégements fiscaux pour les grandes entreprises, la dissolution de l'inspection du travail, des allongements des horaires sans consensus des salariés, les changements dans les relations de travail".

En un mot, le chef du principal parti de l'opposition a critiqué "la voie unique" prise par le gouvernement "acceptant les plans des multinationales, du capital boursier" pour conclure que "le compte à rebours a commencé et les Grecs commencent à prendre conscience de ce qui se passe réellement".

Pour sa part, le secrétaire générale du KKE, Aleka Papariga, a dénonce en des termes très durs la politique antipopulaire de l'emploi de Nea Dimokratia, réclament des mesures pour les chômeurs, estimant que résoudre le problème du chômage demande une révision complète des politiques et l'abandon de la logique des profits. En conclusion, Mme Papariga a cité la grève des marins, déclarant que "son parti ne compte pas respecter la légalité antitravail".

Au nom de Synaspismos, son président, Alekos Alavanos, a qualifié la politique sociale du gouvernement comme relevant de "logiques et pratiques autoritaires", regrettant aussi l'absence dans les grands débats du Premier ministre depuis le début 2006, citant en particulier la grippe aviaire, la réquisition des marins, les grèves dans les banques, et aussi l'affaire des écoutes téléphoniques.

A propos du chômage, M. Alavanos a parlé d'une "situation tragique dans de nombreux départements, surtout en Macédoine", déclarant en commentaire au discours de M. Caramanlis que les reformes dont il parle et les privatisations des Telecoms (OTE) et les Entreprises d'utilité publique (DEKO) équivalent à "un sacrifice d'Iphigénie", ciblant ce qui est attendu pour les

En conclusion, le président de Synaspismos a proposé en vue de la révision constitutionnelle 10 mesures parmi lesquelles une définition exacte et précise de la notion d'emploi, la fixation d'un salaire minimum, et des programmes spécifiques contre le chômage.

i-GR/ANA

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