Le Premier ministre, Costas Caramanlis, a réaffirmé la détermination de la Grèce à oeuvrer activement en faveur des perspectives européennes des Balkans, dans une allocution jeudi depuis la tribune de la session des ministres de l'Economie et des Finances des pays membres du Processus de Coopération de l'Europe du Sud-Est réunie à Athènes. Pour sa part, le ministre de l'Economie et des Finances, Georges Alogoskoufis, a estimé que l'Europe du Sud-Est peut vivre un miracle économique. Parmi les mesures de la session, une "plateforme commune" en vue de l'unification des règles régissant les places boursières des pays du Processus.
La session du Processus de coopération de l'Europe du Sud-Est, dont la présidence est exercée actuellement par la Grèce, réunit les ministres compétents d'Albanie, Bulgarie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, FYROM, Grèce, Moldavie, Roumanie, Serbie-Monténégro et Turquie, ainsi que des représentants de la présidence autrichienne de l'UE et du Bureau du coordinateur spécial du Conseil de stabilité de l'Europe du Sud-Est.
La Grèce, en tant que membre de l'UE et de la zone euro, peut, veut et oeuvre pour l'optique européenne des Etats voisins, a affirmé M. Caramanlis, se déclarent convaincu que l'ensemble de la région de l'Europe du Sud-Est réunit toutes les conditions pour réaliser un bond en avant de développement économique, la Grèce comptant pour sa part sur le développement de synergies dans les domaines économique et scientifique, mais aussi culturel et éducatif.
Détaillant le rôle de la Grèce dans la région, M. Caramanlis a cité la présence grecque importante dans les pays des Balkans avec 3.500 entreprises en activité dans la région et 800 agences de banques appartenant à des intérêts financiers grecs.
En même temps, a-t-il ajouté, la Grèce constitue un des plus grands investisseurs, avec des capitaux investis de l'ordre de 8 milliards d'euros, les investissements grecs occupant la première place en Albanie, FYROM, Serbie-Monténégro, la deuxième en Bulgarie et la troisième en Roumanie, la Grèce étant de plus une porte d'entrée des sociétés étrangères en Europe du Sud-Est.
Concernant l'économie grecque, M. Caramanlis a expliqué que l'adaptation budgétaire est réalisée progressivement, dressant un bilan des plus grandes initiatives en ce sens de la politique économique, en particulier la reforme fiscale et la loi de Développement, mais aussi la nouvelle vague de dénationalisations, le nouveau cadre de fonctionnement des entreprises publiques, la libération des marches de l'énergie et le renforcement des relations diplomatiques économiques.
M. Caramanlis s'est dûment félicité à ce point de l'option des reformes retenue et de sa mise en oeuvre dans les pays de l'Europe du Sud-Est comme "l'unique choix responsable et visionnaire pour la croissance de la région, en notant que si les rythmes de matérialisation ne sont pas toujours satisfaisants, chacun des pays progressera à sa vitesse avec constance dans cette voie".
Un miracle économique peut être réalisé dans la région de l'Europe du Sud-Est, a assuré pour sa part M. Alogoskoufis, posant comme conditions préalables le resserrement de la coopération et l'amélioration de la coordination des pays du Processus et la convergence de la région avec l'UE.
Le gouvernement grec peut faciliter chacun des efforts des pays qui souhaitent participer plus activement à l'économie européenne ou adhérer à l'UE, a assuré le ministre, mettant en relief les politiques à suivre en vue de meilleures perspectives économiques de la région, à savoir la libre circulation des capitaux, l'ouverture des économies vers l'étranger, la matérialisation des infrastructures des transports, télécommunications et énergie, l'aménagement d'un climat de confiance entre les entreprises et les autorités nationales, l'amélioration de la conjoncture des affaires et l'essor du secteur privé, la lutte contre l'évasion fiscale et l'économie parallèle.
Sur un plan plus pratique, les ministres ont recherché les moyens pour mettre en place une "plateforme commune" en vue de l'unification des règles régissant les places boursières des pays du Processus.
Répondant à une série de questions, M. Alogoskoufis a expliqué que la Grèce ne considère pas le coût du travail comme un avantage comparatif pour le pays et insisté qu'il faut avant tout améliorer la qualité des produits grecs car la Grèce "ne peut en aucun cas concurrencer les autres pays sur la base du coût du travail". "Chaque pays a ses propres avantages comparatifs", a-t-il conclu.
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