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Opération des services secrets britanniques en Grèce : Presse et Justice dans la course aux investigations sur l'enlèvement des Pakistanais

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By iNFO-GRECE,

Sur fond de révélations de la presse athénienne, le procureur du Tribunal de première instance, Dimitris Papangelopoulos, a demandé mardi à la Sûreté d'Athènes qu'on lui transmette le dossier contenant le procès-verbal des Pakistanais ayant porté plainte à la Police l'été dernier pour, selon leurs affirmations, avoir été enlevés et interrogés par des agents secrets grecs et britanniques. Des nouvelles dimensions dans l'affaire qui mettent mal à l'aise les exécutifs d'Athènes et de Londres.


A ce procès-verbal s'ajouteront les dénonciations faites dans un quotidien d'Athènes dimanche, argumentées de noms d'agents supposés avoir été impliqués dans ces enlèvements, ainsi que la déposition de l'avocat des Pakistanais requérant la comparution de ces agents.

Dimanche, le journal hebdomadaire Proto Thema revalait le nom d'un agent du MI6, les services des renseignements britanniques, comme étant le chef du département à Athènes et donnait des détails sur les lieux de l'interrogatoire et les noms des agents grecs, tout en soutenant que le feu vert de l'opération avait été donné par le Premier ministre grec en personne. Selon le journal grec, deux agents britanniques auraient participé avec leurs collègues grecs aux interrogatoires musclés des Pakistanais aux abords d'Athènes. Makis Triantafyllopoulos, rédacteur en chef de Proto Thema et spécialiste "révélations & scandales" dans une émission populaire de la télé grecque, a affirmé que dans cette affaire le gouvernement ment depuis le début.

Un des Pakistanais soutient qu'une arme lui aurait été enfoncée dans sa bouche. L'interrogatoire porterait sur des appels téléphoniques passés de leurs portables à une personne au Pakistan que les services britanniques suspectent d'être liée aux auteurs des attentats de Londres.

A Londres, le Foreign Office a refusé d'affirmer ou d'infirmer si la personne nommée par la presse grecque travaille à l'ambassade de la Grande Bretagne à Athènes, tandis qu'au niveau politique on a nié jusqu'ici toute participation d'officiers britanniques dans des opérations menées en Grèce suite aux attentats de Londres en juin dernier. Pour le ministre brittanique des Affaires étrangères, Jack Straw, ces publications sont "dépourvues de sens".

Devant le nouveau rebondissement, les partis de l'opposition ont pris leurs distances mardi pour demander des clarifications au gouvernement.

Le porte-parole du PASOK (socialiste), Nicos Athanassakis, a déclaré à une station de radio que "si toutes ces révélations s'avèrent être vraies, le gouvernement se doit de donner des explications", estimant en outre "le ministère de l'Ordre public politiquement responsable". "Le Service des Renseignements", a-t-il ajouté, "est un service d'Etat et doit fonctionner dans le cadre de la légalité. Cela concerne les citoyens grecs, mais aussi les étrangers vivant dans notre pays. La sécurité des citoyens ne se distingue pas en catégories (de personnes)".

Dans un communiqué mardi, le KKE (communiste) commente ces "révélations" comme une preuve supplémentaire des atteintes aux droits fondamentaux et aux libertés individuelles, et dénonce l'accord de collaboration des services secrets, dans le cadre de l'UE signé à l'époque du gouvernement socialiste de Costas Simitis.

De son côté, Synaspismos (gauche radicale) dénonce le silence du gouvernement face à des "dénonciations en série d'enlèvements de citoyens par des services secrets grecs et britanniques en trois endroits du pays, à Petralona, Ionnanina et Oinofyta".

i-GR/ANA

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