En vue du débat au PE du 26 au 29 septembre sur l'optique européenne de la Turquie, les eurodéputés participant aux travaux de la commission des affaires extérieures à Strasbourg ont accordé vendredi une conférence de presse dans les bureaux du PE à Athènes. La Nea Dimokratia et le PASOK étaient représentés respectivement par MM. Dimitracopoulos et Beglitis, le KKE et le LAOS par MM. Paphilis et Karatzaferis.
Le débat au PE aura lieu sur la base des décisions du Conseil des ministres et de la Commission européenne concernant l'ouverture le 3 octobre des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, ainsi que de la recommandation du PE a propos de la signature du Protocole d'union douanière UE-Turquie étendu aux 10 nouveaux Etats-membres.
Si M. Dimitracopoulos a jugé que l'accord des "25" sur la réponse à la déclaration unilatérale d'Ankara de ne pas reconnaître la République chypriote est "extrêmement juste" et permet des "pas en avant", il a relevé par ailleurs que la déclaration de la Turquie ne fait pas partie du Protocole et qu'elle n'a aucune conséquence légale, alors qu'il a prévu qu'au PE les groupes politiques se mettront d'accord sur la question de la Turquie.
"Les relations UE-Turquie ont une importance stratégique pour les intérêts de la Grèce", a pour sa part déclaré M. Beglitis, se prononçant contre une relation spéciale avec la Turquie, puisque ne permettant pas à la Grèce et à Chypre d'exercer des pressions sur la Turquie pour qu'elle se conforme à ses obligations prévues dans le cadre communautaire. L'eurodéputé du PASOK a toutefois critiqué le gouvernement pour son immobilisme dans la question du différend en Egée, estimant qu'au plan des questions en suspens entre la Grèce et la Turquie "nous sommes retournés en 1970".
M. Paphilis pour le KKE a vu dans la politique du gouvernement de la ND dans les questions de l'adhésion de la Turquie a l'UE et de la réunification de Chypre le reflet d'une stratégie plus générale (des grandes puissances) englobant l'Afrique du Nord et le Moyen Orient, un plan qu'il a appelé "Le Grand Moyen Orient".
Enfin, M. Karatzaferis s'est dit opposé à l'ouverture des négociations du 3 octobre, au vu que la Turquie ne respecte pas les règlements communautaires au moment où elle demande l'ouverture des processus de son adhésion à l'UE, citant entre autres les violations de l'espace aérien en Egée, le refus de la visite de Benoit XVI et ses condamnations contre "des intellectuels osant parler de la question arménienne". Enfin, l'eurodéputé du LAOS a souligné qu'une fois la Turquie au PE elle serait représentée par 99 eurodéputés contre 20 Grecs, rendant difficile, a-t-il dit, la prise de décision en faveur de la Grèce.
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