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La Grèce mise sur le gaz naturel pour contrecarrer la hausse des prix du pétrole

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By iNFO-GRECE,

La politique énergétique a été mercredi au centre des discussions de la réunion du cabinet restreint présidée par le Premier ministre, Costas Caramanlis, le ministre du Développement, Dimitris Sioufas, informant des dispositions prises et des mesures prochaines pour des économies de pétrole, dans une conjoncture internationale de flambée des prix de l'or noir. Des mesures qui n'ont pas convaincu l'opposition, alors que la Grèce prend la mesure de sa dépendance énergétique dont la part au PIB se révèle être au double de la moyenne européenne.


Plus précisément, dans ses déclarations de presse, M. Sioufas a annoncé l'introduction en Grèce d'une institution européenne - dite "Société européenne" (Societas Europaea SE) - qui est une SA d'actionnaires entre partenaires de l'UE visant à la restructuration des moyens de production au plan communautaire et à une meilleure adaptation des politiques gouvernementales dans chaque Etat en fonction des besoins en énergie. Le projet de loi, a-t-il ajouté, objet de longues consultations des services ministériels avec les instances à Bruxelles, est publié ce mercredi pour engager des concertations avec les parties intéressées par la mise en application effective de la directive communautaire 2001/86/CE, aboutissement d'une décision du Conseil européen de Nice (2000).

M. Sioufas a annoncé par ailleurs que d'ici avril 2006, tous les services publics en Thessalie (centre de la Grèce), à Thessalonique et en Attique seraient équipés en gaz naturel, avec en perspective que ce programme soit étendu aux établissements scolaires et hôpitaux, ainsi qu'aux sociétés privées si intéressées par les incitations qui leur seront accordées.

Par ailleurs, l'an prochain il est prévu l'installation dans toute la Grèce - comme cela se réalise avec succès déjà en Phtiotide, en Grèce continentale et dans le Péloponnèse - de condensateurs en vue de résoudre le problème de la demande en hausse de consommation d'énergie électrique.

A titre d'autres mesures, le ministre a informe qu'en septembre le projet de loi sur les biocarburants et énergies renouvelables serait prêt, ainsi que ceux sur la libération des marchés de l'énergie électrique et du gaz naturel, pour ajouter que prochainement des licences seraient octroyées à trois nouvelles sociétés de gaz naturel.

L'organisme chargé de tracer une stratégie à moyen et long terme dans le secteur de l'énergie - le Conseil national de stratégie énergétique - a déjà été mis en place, a rappelé M. Sioufas, précisant qu'est prévue de plus la création d'un Institut de recherches de l'énergie qui sera responsable des licences pour la prospection d'hydrocarbures.

Le gouvernement examine tous les moyens d'amortir les répercussions de la hausse des prix du pétrole ]sur le niveau de vie des Grecs, a encore souligné le ministre, expliquant que la Grèce - dont la consommation en énergie représente 3,2-3,5% du PIB - est largement dépendante en ce qui concerne les carburants en comparaison avec le 1,5% du PIB des autres Etats européens.

Réactions à gauche

Les annonces faites jeudi par le ministre du Développement "n'apportent rien de nouveau", a rétorqué la responsable du PASOK (socialistes) pour le développement, la compétitivité et la consommation, Anna Diamandopoulou. "L'annonce du dépôt des projets de loi au Parlement est une répétition, alors que l'UE a posé des délais au gouvernement", a estimé Mme Diamandopoulou, ajoutant que rien n'est prévu dans le budget de l'Etat pour substituer l'énergie électrique par du gaz naturel dans les bâtiments publics et que la question primordiale pour les consommateurs - a savoir les répercussions pour les ménages de la spéculation sur les carburants - continue à rester dans le flou.

"Le ministère du Développement, grâce à des prestidigitations arithmétiques et des comparaisons fictives, tente de dissimuler les spéculations qui dominent au sein du réseau oligopoliste d'intérêts qui contrôlent les raffineries, le commerce et la distribution des produits pétroliers en Grèce", a dénoncé mercredi Synaspismos (gauche radicale), tout en mettant l'accent sur le fait que l'inexistence de stratégie énergétique gouvernementale liée à une dépendance excessive du pays au pétrole ne peut être résolue par des mesures spasmodiques.

Le KKE (communistes) a attribue les hausses de prix des carburants aux superprofits monopolistes et à la lourde fiscalité, dénonçant dans le même temps les mesures gouvernementales annoncées le jour même par le ministre du Développement comme favorisant les profits élevés cette fois aussi des entrepreneurs impliqués sur le marché du gaz naturel.

Le KKE rejette plus généralement la politique des privatisations et de libération de marchés que "le gouvernement reprend", soutient-il, "là où l'avait arrêtée le PASOK".

i-GR/ANA

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