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Convocation d'un Synode de toutes les Eglises orthodoxes au Phanar sur le cas de Jérusalem

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By iNFO-GRECE,

Le saint synode du Patriarcat œcuménique de Constantinople a décidé d'une réunion majeure de toutes les Eglises orthodoxes pour trouver une issue à la crise que traverse actuellement le Patriarcat de Jérusalem. Tous les chefs des Eglises orthodoxes sont invités à se rendre au Phanar, Turquie, siège du Patriarcat oeucuménique, lundi 23 mai accompagnés de deux prélats pour consultation et prise de décision sur la crise du Patriarcat de Jérusalem.


Le patriarche de Jérusalem Eirinaios a été destitué par sa propre hiérarchie lors d'un synode local le 7 mai, a la suite d'une affaire portant sur la location à long terme de deux bâtiments abritant des hôtels près de la porte de Jaffa, dans la vieille ville de Jérusalem, a des hommes d'affaires juifs. Les Palestiniens qui se souviennent notamment que l'État d'Israël a acquis le terrain sur lequel a été construit la Knesset, le parlement israélien, par une procédure similaire auprès du patriarcat orthodoxe, considèrent que toute cession de terre à Jérusalem est comme un acte de haute trahison, et ont réclamé la peau du patriarche Eirinaios.

La gestion cafouilleuse du différend par ce dernier a permis à toute sorte de tentions larvées de remonter à la surface, comme la rivalité historique avec l'église arménienne et les velléités de prise de contrôle du patriarcat par le monde arabe, à l'image de l'Eglise catholique en Terre Sainte qui est dirigée par un palestinien.

Or, selon une tradition qui remonte à 451 ap. JC, le patriarcat orthodoxe est chargé de la garde des Lieux Saints. Des privilèges accumulés depuis des siècles et des concessions de l'Empire ottoman, ont fait que le Patriarcat soit aujourd'hui le plus grand propriétaire foncier en Israël, et bien que la majorité des prêtres soient palestiniens, seuls des évêques grecs peuvent faire partie du Saint-Synode, lequel élit notamment le patriarche. Le monde arabe voudrait passer outre la dimension symbolique du patriarcat et en faire une instance représentative des seuls quelques milliers de croyants orthodoxes israéliens et arabes, où ils seraient assurés d'avoir la majorité, et accéder ainsi sur le magot foncier et financier.

Le patriarche œcuménique, Bartholomeos I, et le patriarche d'Alexandrie, Petros, soutenant qu'il s'agit de la seule issue pour sortir le patriarcat de Jérusalem de la crise actuelle, auraient déjà demandé la démission du patriarche de Jérusalem, Eirinaios.

Des sources proches du patriarcat œcuménique de Constantinople mentionnent que cet appel à la démission adressé à Eirinaios a été formulé au cours de la réunion qui s'est tenue lundi au Patriarcat œcuménique avec la participation d'un représentant du patriarche Eirinaios, le métropolite de Nazareth, Kyriakos.

Le ministre de l'Education et des Cultes, Marietta Giannakou, a réaffirmé, de son côté, lundi que "le gouvernement soutient sans réserve l'institution du patriarcat de Jérusalem. Nous ne sommes pas simplement une partie intéressée, mais nous avons des droits légaux et imprescriptibles". Toutefois, Mme Giannakou s'en remet au Phanar, pour ce qui est le dénouement de la crise : "le patriarche œcuménique de Constantinople, avec la sagesse qui le distingue, a la possibilité de procéder aux recommandations nécessaires sans qu'il soit nécessaire d'arriver une autre situation [désagréable]".

"Le gouvernement a déclaré, de même que le monde politique (grec) tout entier, que de telles questions -qui compromettent la Grèce- ne peuvent être soulevées. Celles-ci touchent aux relations avec l'Autorité palestinienne, Israël et la Jordanie. Il s'agit d'une question de politique étrangère dans une zone extrêmement sensible et rien ne peut justifier que la Grèce, qui a des intérêts bien intentionnés, soit mêlée à ce conflit par le biais de cette situation [au patriarcat de Jérusalem]", a dit Mme Giannakou.

i-GR/ANA

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