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Le 'oui, mais' de la Commission au train de mesures grecques pour la réduction du déficit public

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By iNFO-GRECE,

La Commission européenne a exprimé mercredi sa satisfaction sur les mesures prises par le gouvernement grec afin de ramener son déficit public en deçà de la barre des 3% du PIB d'ici 2006. Toutefois, de l'avis de la Commission, une partie des projections officielles concernant l'évolution des recettes et des dépenses pêche par un certain optimisme, et il existe donc un risque que les déficits soient au final plus élevés qu'envisagé.

Selon le communiqué de la Commission, après évaluation du Programme grec de stabilité et du respect des recommandations communautaires concernant le déficit budgétaire, la Commission a conclu que la Grèce a engagé, conformément à la décision du Conseil de février dernier, une action suivie en vue de ramener son déficit en deçà de 3% du PIB en 2006.

La Commission prend note que selon le Programme de stabilité 2004-2007 de la Grèce, le déficit grec refluerait à 3,7% du PIB en 2005, puis 2,9% en 2006, après avoir culminé à 6,1% l'année dernière. La stratégie budgétaire de la Grèce repose sur un dosage de mesures visant, d'une part, à accroître les recettes et, d'autre part, a réduire les dépenses, ce qui devrait permettre d'afficher un excédent primaire de 0,7% du PIB en 2005. La Commission estime toutefois qu'il existe encore certaines incertitudes concernant les perspectives budgétaires tant pour 2005 que pour les années suivantes, et invite donc la Grèce à mettre en oeuvre les mesures à caractère permanent nécessaires pour réussir que la correction du déficit excessif soit effective en 2006 au plus tard.

De l'avis de la Commission, une partie des projections officielles concernant l'évolution des recettes et des dépenses pêche par un certain optimisme, et il existe donc un risque que les déficits soient au final plus élevés qu'envisagé. Par ailleurs, Eurostat a exprimé le 18 mars des réserves sur les chiffres du déficit 2004, en soulignant qu'il n'était pas exclu qu'ils doivent être révisés à la hausse.

"Les autorités grecques doivent être félicitées, non seulement pour leur exécution rigoureuse du budget 2005, mais aussi pour l'annonce des mesures supplémentaires qu'elles ont prises pour l'année en cours", a affirmé le commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, tout en précisant que "compte tenu des risques existants, je me réjouis de leur engagement à présenter pour 2006 un budget dans lequel le déficit sera ramené en dessous de 3% du PIB".

C'est dire que la Grèce est attendue au tournant. D'autant que l'avis de la Commission est beaucoup plus sévère que son communiqué de presse. Si la Commission se réjouit des objectifs fixés et des mesures annoncées, elle pointe le fait que le programme annoncé n'est que partiellement compatible avec les données requises, autrement dit le mode de calcul utilisé par la Grèce ne suit pas les standards de la Commission, notamment au niveau de l'indice harmonisé des prix à la consommation. La Commission si elle note un accroissement des rentrées fiscales sur la période 2005-2007, elle demande également des précisions sur la provenance de ces recettes, restées pour elle non identifiées.

Des trois scénarios proposés par la Grèce, la Commission considère que les deux premiers sont déjà périmés ! Il reste le dernier, le plus proche des prévisions de la Commission, qui table sur une croissance du PIB de 2,9% en 2005 et une légère accélération à 3% en 2006 et 2007.

La Commission prend ainsi acte que les résultats attendus après les dernières mesures supplémentaires annoncées en mars sont en ligne avec les prévisions, mais elle doute de leur suffisance sur le long terme où elle juge nécessaire un nouveau train de mesures additionnelles pour que la Grèce parvienne à tenir ses objectifs. Les projections de la Commission après correction des facteurs cycliques continuent de situer le déficit grec à 5% en 2005 et 2006.

La Grèce semble devant un risque sérieux concernant les finances publiques à long terme, notamment à cause des coûts budgétaires à venir très importants d'une population vieillissante. Et la Commission de conclure qu'une stratégie basée exclusivement sur la consolidation fiscale ne semble pas être faisable. Or, c'était le principal trait des mesures supplémentaires annoncées en mars avec l'augmentation de un point de la TVA (de 4 à 4,5%, de 8 à 9% et de 18 à 19%).

i-GR/ANA/CE

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