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Sex, drogues, armes et espionnage : Vavilis plonge l'Eglise de Grèce dans l'enfer !

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By iNFO-GRECE,

L'archevêque d'Athènes et primat de Grèce, Mgr Christodoulos, a annoncé la convocation extraordinaire de la Hiérarchie de l'Eglise afin d'entériner les mesures de catharsis prises par le Sains Synode permanent, dans une tentative de mettre fin au feuilleton de scandales qui secoue l'Eglise grecque depuis deux semaines. Mais Christodoulos est déjà affaibli par ses recommandations en faveur d'Apostolos Vavilis, un "enfant de l'église" devenu un hors-la-loi recherché par Interpol, et dont le rôle auprès du Patriarche orthodoxe de Jérusalem Eirinaios demeure mystérieux.

Après l'archimandrite Giosakis, actuellement en détention provisoire pour affaire de trafic d'antiquités, les relations suspectes du métropolite d'Attique Panteleimon avec les hommes de la Justice, puis les allégations pour échappées roses du métropolite Theoklitos, Vavilis est le nouveau "protagoniste" d'une série de révélations journalistiques et de dénonciations entre fratries du clergé grec où réalité et surenchère médiatique entremêlés dans un noeud inextricable nourrissent toute sorte de fantasmes chez le "petit peuple" devenu l'auteur malgré lui d'un roman où se mêlent trafics d'armes, bordels, homosexualité, drogues, espions israéliens, hauts magistrats de la Justice corrompus et dignitaires de l'Eglise au dessus de tout soupçon.

Vavilis, condamné pour contrebande de drogue en Grèce dès 1988, selon la police, et recherché par Interpol pour une autre affaire de trafic de narcotiques en Italie, a focalisé le projecteur de médias grecs pour les services qu'il a rendus à l'hiérarchie de l'église grecque et son rôle obscure, toujours selon la presse, dans l'élection d'Eirinaios au trône du Patriarcat de Jérusalem en août 2001.

Christodoulos était intervenu en faveur de Vavilis par lettre de recommandation à ses juges, et Vavilis aurait aussi utilisé un certificat de pénitence d'un moine du Mont Athos où Christodoulos l'aurait envoyé pour se confesser. "Il n'y a aucun autre intérêt que celui de la passion de sauver l'âme de l'homme", c'était à la demande de la famille de Vavilis, "des amis connus et bien réputés dans la ville Volos" et dans le cadre de "l'œuvre spirituelle" et de "l'intégration sociale", de l'agneau égaré, dit aujourd'hui Christodoulos.

L'intégration sera particulièrement réussie parce que l'on retrouve Vavilis à Jérusalem où, après avoir obtenu des faux certificats de naissance et un faux passeport sous l'identité d'Apostolos Fokas, il devient le secrétaire particulier du Patriarche de Jérusalem Eirinaios. Il est accompagné de deux autres Grecs, Giannis Triantafyllakis, le policier à la retraite et ancien chef de la section des armes et explosifs d'Attique qui devient chauffeur du patriarche et assure également sa protection, et l'archimandrite Nikodimos Farmakis, membre d'une communauté chrétienne en Grèce "Chrysopyghi" à laquelle appartient également Christodoulos. Quatre mois après son élection, Eirinaios renvoie ses hommes de confiance pour raison d'"échanges suspects". Triantafyllakis notamment est soupçonné d'avoir imité la signature du Patriarche dans les échanges épistolaires avec Yasser Arafat, ce qui aurait mécontenté Israël qui traîne alors à reconnaître l'élection d'Eirinaios sur le trône de Jérusalem. Et tandis que Triantafyllakis s'active au sein d'associations grecques en Italie du Sud, les traces de Vavilis disparaissent en même temps que les rumeurs d'une retraite monacale sous le nom de Raphaël apparaissent.

Selon la presse grecque, le patriarche Eirinaios aurait démenti dernièrement, via son avocat Alexis Kougias, avoir eu une quelconque relation avec les deux hommes ! Tout cela est dirigé contre son Patriarcat "par des noyaux précis à l'intérieur et à l'extérieur de Jérusalem", écrit-t-il aussi dans un communiqué du Patriarcat. "Cette attaque immorale, criminelle et orchestrée tombera dans le vide et ses initiateurs seront démasqués et devront s'expliquer" prévient-il. Dans une déposition à la Cour suprême d'Israël, Vavilis-Fokas aurait décrit son rôle auprès du patriarche, avec entre autre la fabrication et la diffusion de photos "chaudes" mettant en cause la moralité du concurrent direct d'Eirinaios au Trône du Patriarcat Jérusalem, le métropolite de Vostra Timothée.

Toujours est-il que la véritable identité de Vavilis-Fokas-Raphaël suscite d'autres interrogations. Des hommes d'affaires serbes proches de l'ancien Président Yougoslave Milosevic et des agents du Mossad auraient encadré ses activités dans les années 90. Il aurait aussi servi d'informateur à la Police grecque.

Malgré sa condamnation à 13 ans de prison (mais bénéficiant d'un sursis de 15 ans), une autre condamnation à 7 ans de prison à Venise, le fichage d'Interpol et un mandat d'arrêt en suspens, d'autres informations le veulent en même temps fournisseur de systèmes de sécurité de la police grecque, justement via la 4e section d'armes et explosifs dirigée par… Triantafyllakis, ainsi que de véhicules blindés pour le ministère de l'Ordre public et les Postes grecques. Le tout de fabrication israélienne. Informations confirmées cette semaine par le ministère de l'Ordre public.

La crise qui secoue l'Eglise grecque a été évoquée vendredi à Constantinople lors de la rencontre du ministre de la Justice, Anastassios Papaligouras, en visite officielle en Turquie, et du Patriarche œcuménique Bartholomeos I.

Bartholomeos a déclaré que "nous n'interférons pas dans les affaires intérieures des autres églises", ajoutant que "c'est un principe et une tactique traditionnels du Patriarcat de ne pas intervenir dans les affaires des églises-soeurs, chaque Eglise ayant ses propres institutions pour faire face à de telles situations".

"L'Eglise de Grèce apparaît blessée (...) Le lien spirituel qui unit l'Eglise et la majorité écrasante des Grecs doit être protégé par dessus tout, au-delà des personnes et des actes", a déclaré quant à lui M. Papaligouras.

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