Les analystes économiques de la Banque Nationale de Grèce (BNG) soulignent dans un communiqué mardi que le rythme élevé de croissance du PIB ces dernières années (4% en moyenne) ne s'est pas accompagné de l'amélioration correspondante de la compétitivité de l'économie grecque.
La croissance, expliquent-ils, a reposé sur une augmentation des investissements et secondairement de l'emploi (plus particulièrement pour les immigrés), à un rythme qu'il n'est pas facile de maintenir à long terme, puisqu'il est associé a des conditions exceptionnelles comme les Jeux olympiques.
Les spécialistes ajoutent que l'expérience internationale montrant que la compétitivité constitue le facteur déterminant essentiel d'augmentation de la richesse réelle d'une économie, le maintien d'un niveau élevé de croissance de l'économie grecque et sa convergence véritable dépendent directement de ses progrès dans le domaine de la compétitivité.
Selon l'analyse, la plupart des variables macro-économiques montrent l'affaiblissement de la compétitivité de l'économie grecque ces dernières années, la productivité globale et du travail ayant moins participé à la croissance que prévu, dans un pays qui vise une réelle convergence. Ce phénomène est particulièrement visible en ce qui concerne le secteur des exportations, qui s'est avéré très sensible à la concurrence par rapport aux pays où le coût de la main-d'oeuvre est faible.
La situation est par contre plus favorable dans le domaine des services, qui a bénéficié en 2003-2004 de la conjoncture internationale favorable à la marine marchande.
Ces faiblesses structurelles reflètent également les performances moyennes de l'économie grecque dans le domaine de l'emploi, d'où un pourcentage de chômeurs de longue durée et de jeunes chômeurs parmi les plus élevés de l'OCDE, 56,6% et 25,1% respectivement, la moyenne des pays de l'OCDE étant de 43,4% et 14,7%.
Les économistes de la BNG estiment que l'amélioration de la compétitivité passe par celle du cadre institutionnel, la limitation de la bureaucratie et l'encouragement à l'esprit d'entreprise.
Et s'ils considèrent que la nouvelle loi fiscale, les mesures contre la bureaucratie et en faveur de la création d'entreprises, tout comme la révision de la loi sur les faillites, constituent des pas dans la bonne direction, des reformes structurelles supplémentaires, concernant notamment la modernisation du régime juridique des sociétés et du système éducatif, sont néanmoins des conditions nécessaires pour renforcer les perspectives de croissance de l'économie grecque.