caramanlis stephan
Le Premier ministre, Costas Caramanlis, a informé dimanche matin le président de la République hellénique, Costis Stephanopoulos, des résultats du Conseil européen de l'UE jeudi et vendredi à Bruxelles, en particulier du volet des décisions concernant la perspecitve européenne de la Turquie.
"Les résultats satisfont tous les objectifs que nous nous étions fixe", a affirmé M. Caramanlis, se félicitant que le Sommet de l'UE a instauré "un cadre clair de règles de comportement de la Turquie qui ouvre d'une part la voie à sa marche européenne et qui conduit d'autre part à la poursuite de la normalisation des relations greco-turques avec une amélioration majeure des termes qui existaient dans l'accord d'Helsinki".
Se referant à la décision concernant l'Union douanière de la Turquie avec Chypre, M. Caramanlis s'est dit satisfait de l'existence d'une "association catégorique et claire de la marche européenne de la Turquie avec son attitude vis-à-vis de la République chypriote, l'engagement claire et formel de la Turquie qu'elle signera le protocole d'Union douanière avant le début des négociations d'adhésion", observant à ce point que c'est "la première fois dans l'histoire de l'UE, qu'il existe un engagement mot pour mot d'un pays tiers".
M. Caramanlis a tenu également à rappeler une nouvelle fois que la marche européenne de la Turquie dépend entièrement d'elle-même, que l'UE suivra de très près la conduite de la Turquie, son attitude et ses progrès concernant son adaptation au cadre européen de principes et de valeurs et à l'acquis communautaire.
Enfin, M. Caramanlis a indiqué avoir exprimé au chef de l'Etat la satisfaction du gouvernement grec pour l'issue du dernier Sommet de l'UE qui a pris des décisions sur la demande d'adhésion de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Croatie, lesquelles permettent de promouvoir, a-t-il souligné, l'ambition constante de faire de la région des Balkans un voisinage européen de paix, de stabilité, de coopération et de démocratie.
Papandreou très critique
De son côté, le chef de l'opposition et président du PASOK, Georges Papandreou, a continuer à critiquer vivement ce week-end le gouvernement, l'accusant d'"avoir recule sur toutes les questions" au sujet des résultats du Conseil européen de Bruxelles.
S'adressant samedi au groupe parlementaire du PASOK, M. Papandreou a estimé que la Grèce s'est engagée sur "une voie dangereuse en politique étrangère" et dénoncé le gouvernement d'être absent des développements, d'y participer formellement et de tenter de dissimuler la réalité par des coups médiatiques.
A propos des conclusions du Conseil européen concernant la Turquie, M. Papandreou a soutenu que tout ce qui avait été réussi par la Grèce à Helsinki a été transgressé, et que la Grèce a cédé sur toutes les questions, avançant de manière diamétralement opposée.
M. Papandreou a noté que les conclusions de Bruxelles ne font plus du renvoi à la Cour internationale de la Justice de la Haye une affaire contraignante, qu'il n'existe plus de calendrier précis pour le règlement de tout différend et que les relations greco-turques entrent dans un dialogue éternel qui constitue, selon lui, une position immuable de la Turquie au cours de ces trente dernières années.
Au sujet de la question chypriote, M. Papandreou a accusé le gouvernement de n'être pas parvenu à obtenir ce qui était une évidence même, à savoir la reconnaissance de la République chypriote, ni même d'obtenir la signature immédiate de l'Union douanière par la Turquie, "le strict minimum", a-t-il dit.