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La Turquie interdit au Patriarche orthodoxe de porter le titre d''œcuménique'

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By iNFO-GRECE,

Se referant à un "régime" qui repose sur les concertations de Lausanne de 1923, la Turquie a haussé le ton contre le Patriarcat œcuménique de l'Orthodoxie dont le siège est à Istanbul, mettant en doute cette semaine l'œcuménisme du Patriarcat de Constantinople. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré mercredi soir à la télévision turque que c'est à tort que le Patriarcat et le Patriarche utilisent le titre d'œcuménique, alors qu'il interdisait en même temps à tout fonctionnaire turc d'assister à une réception offerte jeudi à Ankara en l'honneur de l'ambassadeur des Etats-Unis en Turquie, Eric Edelman, par l'Ordre des Seigneurs du Patriarcat, une association de bienfaiteurs américains du Patriarcat.


Lors d'une cérémonie analogue offerte par l'Ordre des Seigneurs du Patriarcat œcuménique en l'honneur du patriarche œcuménique Bartholomeos Ier, à laquelle avait été convié le consul général des Etats-Unis à Istanbul, David Ardnr, le diplomate américain a répondu à l'argumentation du gouvernement turc en notant que "comme chacun sait, Istanbul est le siège moderne d'une fondation des plus respectées et importantes dans le monde, du Patriarcat œcuménique, du premier entre égaux dans la direction de l'Eglise orthodoxe de 300 millions (de fidèles), y compris de millions de mes compatriotes américains qui ont foi au Patriarcat œcuménique pour leur conduite et orientation spirituelle".

Plus encore, M. Ardnr a estimé que l'avenir et la viabilité du Patriarcat ne sont pas assurés, puisque la Faculté de Théologie de Halki reste fermée et que des centaines de propriétés historiques ont été confisquées. La situation juridique du Patriarcat et la possibilité de choisir de nouveaux cléricaux reste une interrogation, a poursuivi M. Ardnr, rappelant que les Etats-Unis continuent à poser en toute occasion cette question au gouvernement turc et à encourager le gouvernement et le peuple turcs à comprendre la richesse inestimable que la présence du Patriarcat œcuménique constitue pour la Turquie. Encouragements restés sans effet, pourrait-on remarquer.

A Athènes, le porte-parole par intérim du gouvernement, Evanghelos Antonaros, a réaffirmé que le soutien de la Grèce au Patriarcat "est acquis, stable, constant et multilatéral". M. Antonaros a estimé que "la position de la Turquie vis-à-vis du Patriarcat est bien connue depuis de nombreuses années", soulignant que "pour nous, mais aussi pour nos partenaires européens, il est évident que le respect des libertés religieuses constituent un élément fondamental pour que progresse la marche européenne de la Turquie".

M. Antonaros a complété que le ministre des Affaires étrangères, Petros Molyviatis, allait aborder le sujet dans toutes les capitales européennes qu'il visitera dans le cadre de son marathon diplomatique en vue du Conseil européen de décembre.

i-GR/ANA

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