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Le plus beau bassin canoë-kayak du monde se cherche un avenir

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By iNFO-GRECE,

Les Grecs en sont très fiers. Le bassin olympique d’Helleniko où se sont déroulées les épreuves de slalom en canoë-kayak est le plus beau du monde. Même Tony Estanguet, double champion olympique en canoë monoplace, le dit. Après avoir défendu à Athènes sa médaille d’or gagnée à Sidney, le Français confiait que ce bassin est le meilleur et le plus difficile au monde. Mais cher et, surtout, pour quoi faire une fois les JO terminés.


Le débit de la rivière artificielle est ébouriffant : 17,5 m3 par seconde, quand celui construit pour les JO de Sidney n’en fait que 14. Le public est enchanté. « Ce stade a été conçu comme un théâtre antique ! » s’exclame un spectateur français. Les gradins et la pelouse sont aménagés sur le flanc d’une colline artificielle, pouvant accueillir 7000 spectateurs. La vue plongeante sur la boucle de 270 m que dévalent les athlètes est extraordinaire : aucune passerelle ne vient la parasiter. Lac de 25.000 m2, rivière, colline : tout est artificiel et pourtant le site s’intègre parfaitement dans le paysage. Une belle reconversion pour ce terrain militaire situé sur l’ancien aéroport d’Helliniko.

Mais si le stade d’eau vive d’Hellinko est le plus beau, il est aussi le plus cher. La facture s’élève à 30 millions d’euros, le record en la matière. A titre de comparaison, le stade olympique de Sydney a coûté 4 millions d’euros, et celui de Pékin est évaluée à 6 millions. C’est une filiale d’EDF, Hydrostadium, qui a suivi la conception et la construction de ces trois sites olympiques.

Gilles Bernard, triple champion du monde de canoë et directeur général d’Hydrostadium, ne manque pas d’arguments pour justifier ce prix, à commencer par l’orgueil des Grecs, qui « pour leurs Jeux ont voulu construire l’Acropole du canoë-kayak. » Le bassin possède deux spécificités uniques au monde. La première est sa forme en 8, dessinée par l’architecte grec Nikos Fintikakis. Pour former la boucle, la rivière artificielle passe sur un pont canal qui enjambe la rivière. La seconde est qu’il fonctionne à l’eau de mer. L’eau est pompée à 2 km du stade par 15 m de profondeur et à 500 m du rivage. Pour supporter la corrosion, toutes les infrastructures métalliques ont dû être renforcées. Le stade a été aussi construit selon des normes parasismiques. Et enfin, le délai de réalisation n’a été que de 12 mois. Le stade a dû être prêt pour les championnats du monde qui se sont tenus à Athènes en avril 2004.

Quel est l’avenir de ce stade ? Gilles Bernard regrette que les Grecs n’ont pas voulu s’en soucier avant. Selon lui, une compagnie de rafting serait sur les rangs pour exploiter le bassin après les Jeux. Grâce aux barrières en plastiques modulaires, la difficulté du parcours peut être changée en moins d’une heure, et passer de l’extrême pour la compétition, à un gentil parcours d’eau vive pour débutants. Du côté du comité organisateur des JO, on confirme que le stade se transformera en base de loisir. Mais sans en dire plus pour le moment.

i-GR/Maud Vidal-Naquet

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