infogr plusdenouvelles
Quatre ans après sa création, iNFO-GRECE (www.info-grece.com), le site Internet d'information francophone sur la Grèce, est devenu au cours du mois de mai le premier site grec de l'étranger. Et, c'est trois ans, presque jour pour jour, après avoir été récompensé meilleur site Internet des Grecs de l'étranger par le Président de la République Costis Stephanopoulos dans le cadre des prix des médias grecs de l'étranger du Ministère des Médias de Masse, que son initiateur Athanassios Evanghelou a décidé d'annoncer la suspension de la parution d'iNFO-GRECE. Entièrement autofinancé, ne bénéficiant d'aucune aide de l'Etat grec ou français, le site dont l'audience est en constante augmentation a atteint selon son créateur ses limites.
"Nous sommes actuellement le premier site grec à l'étranger avec une audience qui dépasse largement les cercles communautaires. Avec 4000 visiteurs par jour, mais avec les mêmes moyens qu'à notre début, nous ne pouvons pas continuer à fournir la même qualité de service que quand nous avions quelques centaines de visiteurs. Les tâches techniques et administratives monopolisent désormais toutes nos forces au détriment du traitement de l'information et de la relation avec les internautes. Or, depuis trois ans, l'actualité grecque susceptible de trouver un écho à l'étranger n'a fait que s'accélérer : présidence grecque de l'union européenne, élections législatives, actualité chypriote, élargissement de l'union européenne, etc. Il est illusoire de prétendre que nous pourrons informer correctement le public cet été lors des Jeux Olympiques", dit Athanassios Evanghelou, qui a choisi le 24 juin la veille de l'arrivée de la flamme olympique à Paris, ville d'où le site est édité, pour baisser le rideau du site afin d'attirer l'attention des pouvoirs publics.
"Athènes est à trois heures d'avion, mais la Grèce est très loin", dit encore M. Evanghelou, dénonçant l'indifférence de la représentation diplomatique à Paris. "Pour nous, il est hors de question de venir passer un mois à Athènes et d'y retourner tous les trois mois pour trouver les bonnes portes dans les bons ministères. Il y a des personnes dans le réseau de l'Etat grec à l'étranger qui connaissent très bien la valeur du site et les conditions dans lesquelles il est produit. S'ils estiment que des choses comme celles que nous faisons profitent à la Grèce, il est de leur devoir d'aller de l'avant à la rencontre de ce type d'initiatives au lieu d'attendre qu'ils se fassent prier. Alors, --Une flamme s'allume, une autre s'éteint--, sera le slogan de la campagne d'information de nos visiteurs", dit le fondateur d'iNFO-GRECE.
Qu'est-ce que c'est iNFO-GRECE ?
Créé à Paris au printemps 2000, par Athanassios Evanghelou, spécialiste des nouvelles technologies et enseignant de Communication et de Philosophie politique à l'Ecole européenne supérieure des Arts et Technologies de l'Image ainsi qu'à l'Université de Paris III, iNFO-GRECE est très rapidement devenu le site de référence dans l'Internet francophone. Sa collection de liens vers les ressources francophones sur la culture grecque est unique. Le site, un des rares sites de la catégorie à être mis à jour quotidiennement, s'est singularisé par rapport à tout ce qu'on connaissait jusqu'ici comme site traitant d'un pays étranger en France par son ton indépendant dans le traitement de l'actualité, mais aussi par un style propre très apprécié des lecteurs pour ses interviews, et ses récits de voyages.
Des nombreuses rubriques interactives permettent aux internautes de s'exprimer et d'échanger des informations ou des opinions dans un climat de grande liberté d'expression et de respect mutuel des intervenants, également rare dans les sites communautaires. Jamais un site n'a donné une image aussi moderne et dynamique de la Grèce à l'étranger. Repère des francophones vivant en Grèce et des communautés grecques et chypriotes installées dans les pays francophones, l'actualisation quotidienne du site et son esprit d'ouverture et de tolérance lui a permis de conquérir un public très au-delà des cercles communautaires. Etudiants fraîchement débarqués ou immigrés de troisième génération parlant à peine le grec, instituteurs à la recherche de quelques ressources sur la mythologie grecque ou grands spécialistes de l'histoire de la Grèce, touristes occasionnels cherchant une solution pour la préparation de leur voyage ou abonnés inconditionnels des plages grecques, le "miracle" iNFO-GRECE a été de faire de tous ces gens des fidèles lecteurs, devenant ainsi un maillon incontournable des relations franco-grecques et un vecteur de fait de la francophonie.
Systématiquement présent dans les trois premières réponses de tous les moteurs de recherche, indexé quotidiennement par le plus grand d'entre eux, Google, et retenu parmi les 500 sources d'information dans le monde pour la création de Google News, son portail automatique d'information, iNFO-GRECE est aussi le passage obligé des rédactions des grands médias des pays francophones chaque fois que la Grèce se trouve sous les projecteurs de l'actualité internationale. INFO-GRECE figure dans les génériques de dossiers spéciaux de TV5, mais aussi dans les liens recommandés chaque fois qu'un grand quotidien des pays francophones ou un magazine fait un dossier sur la Grèce.
En trois ans, iNFO-GRECE a servi plus de 6 millions de pages à près d'un million de visiteurs uniques, alors qu'aujourd'hui le site tourne au rythme des 4000 visites par jour. Au mois de mai, le site américain de mesures par sondage Alexa.com avait classé iNFO-GRECE parmi les 40.000 sites les plus visités dans le monde, un rang équivalent aux sites grecs anglophones les plus visités. Ce classement doit être compris à la lumière de quatre précisions : 1) les mesures d'Alexa sont fondées sur le comportement des internautes essentiellement nord-américains et asiatiques et de ce fait elles sont plus sensibles aux sites anglophones ; 2) l'équipement informatique et les connexions Internet sont beaucoup plus répandues dans les pays anglophones en comparaison aux pays francophones 3) le périmètre linguistique de l'anglais et sans commune mesure avec celui de la langue française ; 4) la base des Grecs (même s'il ne représentent qu'un 20% de l'audience d'iNFO-GECE) vivant dans les pays anglophones peut être estimée à six millions alors qu'ils sont à peine plus de 100.000 dans les pays francophones. Ces remarques ne font que souligner davantage encore le succès d'iNFO-GRECE.
"En fait, lorsque nous avons atteint la 40.000e place du classement Alexa, les sites francophones des offices de tourisme de la Grèce, de la Turquie, de l'Espagne et de quelques autres pays réunis étaient en 227.000e position, les JO d'Athènes site trilingue en 8.000e, le site du ministère grec de la culture, bilingue grec-anglais, et divers sites extérieurs hébergés sur le même serveur 25.000e, le site du ministère des affaires étrangères grec en 71.000e. Cela donne quelques éléments de comparaison et d'appréciation de la place d'iNFO-GRECE sur le Net. Depuis six mois, pour faire face à la croissance de notre audience nous avons procédé à trois changements de serveur, le dernier datant de février. Il était hors de question d'entreprendre un nouveau déménagement. Il ne restait plus qu'à bloquer les moteurs de recherche pour qu'ils ne nous indexent plus. Nous ne l'avons pas fait, mais avons pris d'autres mesures pour limiter l'audience et préserver la disponibilité du serveur. C'est complètement incohérent quant on sait que pour tout propriétaire de site son principal souci est son rang dans les résultats des moteurs de recherche", explique le responsable d'iNFO-GRECE.
Pourquoi iNFO-GRECE s'arrête ?
Pourquoi alors avec un tel succès le site ne peut pas financer son développement ? "Nous avons déjà le mérite d'être encore là, et sans aucune dette, alors qu'un grand nombre d'entreprises de la Net-économie ont disparu engloutissant d'énormes capitaux. Cela grâce à notre prudence et au prix d'énormes sacrifices personnels. A l'éclatement de la bulle Internet a succédé la crise dans le tourisme, or un site comme iNFO-GRECE est très dépendant des investissements publicitaires du secteur touristique."
"Ensuite, nous avons été complètement ignorés des campagnes publicitaires institutionnelles qui font vivre certains médias grecs de l'étranger. En trois ans, pas une seule campagne de l'EOT (Office hellénique du Tourisme), d'Olympic airways (la compagnie nationale grecque), du ministère de la Culture ou du Secrétariat Général aux Grecs de l'Etranger, alors même que nous sommes le premier média avec une cible idéale, qu'il s'agisse pour la communication touristique ou de la communication avec les Grecs de l'étranger et notamment avec les jeunes générations. Les critères d'attribution de ces campagnes reste un mystère, mais chacun sais que c'est un mystère pas très… mystérieux", souligne M. Evanghelou.
"Enfin, dit-il, un certain nombre de tâches qui finissent par être très coûteuses sont devenues indissociables de notre activité, alors qu'elles relèvent plus de l'intérêt public que de l'activité commerciale. Du fait de notre visibilité, nous sommes régulièrement sollicités par les écoles pour fournir des informations ou des conseils lorsqu'ils abordent les chapitres de l'histoire grecque, lorsqu'ils organisent une exposition ou quand ils préparent un voyage scolaire en Grèce, nous sommes systématiquement sollicités pour donner un coup de projecteur à telle ou telle manifestation culturelle, sans compter tous les particuliers qui nous prennent tantôt pour un consulat, tantôt pour l'office du tourisme. Nous en réorientons une partie, mais cela prend aussi du temps, puis avec les diverses institutions concernées, nous n'avons pas réussi à trouver le mode de synergie pour que cela fonctionne de façon convenable. Et refuser de répondre à toutes ces sollicitations ce ne serait ni poli, ni très grec. En tant que site grec, même parlant français, nous avons un devoir d'accueil et d'hospitalité", conclue le fondateur et principal animateur d'iNFO-GRECE, pour qui cette expérience bien que loin d'être achevée, reste un parfait exemple de réussite dans le mariage de la Grèce et de la francophonie.