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L'Etat grec doit 3 milliards d'euros aux collectivités locales. Les municipalités organisent leur mobilisation

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By ANA-MPA,

"Les mobilisations seront certaines" a affirmé le Président de l'Union centrale des municipalités et communes de Grèce en ouverture, mercredi, du Congrès extraordinaire convoqué pour examiner la situation des finances des collectivités locales. La semaine dernière, plusieurs municipalité de la région de Thessalonique avaient déjà fermé leurs portes et hissé un drapeau noir pour attirer l'attention du gouvernement sur asphyxie financière. Ce dernier évoque l'effort financier demandé par les Jeux Olympiques pour justifier le retard dans le versement des sommes allouées.


Si les revendications de l'Union centrale des municipalités et communes de Grèce (KEDKE) ne sont pas satisfaites, il faudra considérer "comme allant de soi" les mobilisations dans ce secteur, ont ainsi affirmé le président de la KEDKE, Paris Koukoulopoulos et le président de l'Union locale des municipalités et communes de l'Attique, Petros Philippou.

"Les mobilisations seront certaines et sans drapeau noir et sans fermeture des mairies", a affirmé M. Koukoulopoulos soulevant les réactions et protestations de certains congressistes et expliquant que selon les propositions soumises au conseil d'administration de la KEDKE les mobilisations se feront dans le cadre d'une grande campagne d'information et de manifestations auxquelles les citoyens seront appelés à participer tout en n'excluant pas l'éventuelle occupation de ministères.

Selon M. Koukoulopoulos, le conflit est tout d'abord institutionnel et politique avant d'être d'ordre économique. Il a encore observé que les affirmations du gouvernement au sujet des problèmes économiques de l'UEM et des JO sont utilisés en tant qu'alibis, tout en reconnaissant les responsabilités des autorités au sujet du manque total de ressources propres et de la mauvaise gestion. Toutefois, il a rejeté sur l'Etat le fait que le problème des responsabilités et de l'absence de toute sanction ne soit pas réglée. M. Koukoulopoulos a ainsi demandé que la loi 1828 sur les finances des collectivités locales ne soit pas modifiée et que les sommes dues depuis 1989 jusqu'a aujourd'hui, qui atteigne l'ordre de 3 milliards d'euros, soient verses aux organismes des collectivités locales (OTA).

Intervenant à son tour le président du Parlement, Apostolos Kaklamanis, a souligné que "les lois sont votées pour être appliquées" ; il a toutefois reconnu qu'il existe un problème d'autonomie financière de l'institution autogérée et que les protestations des collectivités locales sont entièrement justifiées quand celles-ci sont dotées de compétences et que le retard des fonds nécessaires qui leur sont attribués porte atteinte à la qualité des services et au prestige de l'institution.

"Nous devons continuer sur la voie de la revalorisation des collectivités locales", a précisé M. Kaklamanis tout en admettant que les problèmes sont encore nombreux et dus en grande partie à la pathogénie de l'organisation de l'Etat, à la bureaucratie, à la répartition des compétences et aux retards dans le transfert des fonds nécessaires. Cependant, il n'a pas manqué de dénoncer la mauvaise gestion de certaines collectivités locales même au niveau de leurs propres ressources.

Le président de Nea Dimokratia (ND), principal parti de l'opposition, Costas Karamanlis, a pour sa part accusé le gouvernement d'inconséquence, d'arrogance, et dénoncé l'absence de dialogue et les promesses vides de sens dans la politique suivie au sujet des collectivités locales dont il a décrit la situation comme d'un étranglement financier. Tous les changements institutionnels doivent être bases sur la démocratie, la crédibilité et la solvabilité, a-t-il affirmé rappelant que la ND avait prévu l'échec du projet Capodistria (réorganisation des municipalité sur la base de regroupements intercommunaux).

Le Secrétaire Général du KKE (parti communiste), Aleka Papariga, a quant a elle exprimé son soutien aux mobilisations des municipalités, qualifiant de "grand scandale économique et politique, le vol des sommes dues" et d'illégale la retenue des ressources institutionnelles.

Enfin, le président de Synaspismos (gauche), Nicos Constandopoulos, a fortement critiqué le gouvernement l'accusant de viser la promotion de choix qui sont loin des nécessités sociales immédiates. "Il s'agit d'un conflit de deux conceptions pour l'Etat et pour la politique sociale", a ajouté M. Constandopoulos tout en soulignant que le gouvernement procède à des alchimies comptables pour établir les budgets et pour appliquer sa politique économique en excluant les collectivités locales des secteurs importants.

Le maire d'Athènes, Dora Bakoyanni, a vivement critique la politique économique du gouvernement au sujet des collectivités locales ainsi que l'échec de l'application du plan Capodistria. Elle a encore mis l'accent sur la nécessité d'un accord national pour les collectivités locales, avec une planification à long terme, un calendrier précis, des engagements institutionnels et économiques. Mme Bakoyanni a en outre invité les congressistes à ne plus accepter "l'inertie, et l'indifférence" du gouvernement, ainsi que "l'absurdité politique de la non application de la Constitution et des lois qui sont votées".

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