Pendant qu'à Copenhague le Premier Ministre grec et son Ministre des Affaires Etrangères cherchaient vainement un tapis rouge à dérouler à la délégation turque qui frappait aux portes de l'Europe (un peu trop fort, finalement, au goût des Européens), sur le ciel de la mer Egée une partie de chasse permanente se déroulait entre l'aviation militaire grecque qui venait repousser les nouvelles incursions de F-16 turcs.
Dès mardi 10 décembre, dans l'après-midi, deux avions militaires turcs avaient approché un avion-cargo grec à près de 500 pieds et à 20.000 pieds au-dessus de l'île de Naxos. L'avion grec rentrait de Chypre à l'aéroport d'Elefsis, près d'Athènes.
L'incident a été suivi le lendemain d'une dizaine de nouvelles incursions de formations de l'aviation turque dans l'espace aérien grec, dans le Nord et le Centre de la mer Egée.
Le ministre de la Défense grec Giannos Papandoniou s'en est plaint auprès de son homologue turc qu'il rencontrait le même jour à Rome dans le cadre du Conseil des ministres de la Défense des pays du Sud-Est européen. Ce dernier a promis une réponse à leur prochaine rencontre, laissant comprendre au ministre grec que celle-ci pourrait dépendre des avancées obtenues sur les revendications turques au sommet de Copenhague.
Il n'était donc pas question que les provocation turques cessent mercredi. 12 formations turques ont ignoré 20 fois le code de circulation du FIR d'Athènes et, dans quinze cas, ont pénétré sans autorisation l'espace aérien grec.
Le même scénario, avec la même intensité, s'est déroulé jeudi et vendredi au-dessus de Rhodes.