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Même si des avancées substantielles sont peu probables, la visite du Secrétaire général de l'ONU Cofi Annan aujourd'hui à Chypre revêt un caractère symbolique. C'est la première visite d'un représentant de l'ONU à ce niveau depuis 23 ans, alors que l'organisation internationale maintient des troupes de surveillance de la zone tampon depuis 1974, date de l'invasion du Nord de Chypre par la Turquie.
Cofi Annan est attendu cet après-midi sur l'île espérant donner un coup de pouce aux pourparlers directs entre le Président de Chypre M. Clerides et le leader de la communauté turco-chypriote Raouf Denktash.
Les deux hommes avaient créé la surprise en décembre dernier en reprenant directement un dialogue qui était resté dans l'impasse après plusieurs années de médiation onusienne.
Un dialogue qui commençait sous les meilleurs auspices, les deux hommes s'étant invités mutuellement pour les fêtes de fin d'année, de part et d'autre de la ligne de démarcation, la fameuse zone verte où l'ONU maintient ses forces d'interposition.
Mais au fur et à mesure que Chypre remplit à grand pas les critères de convergence et que la date d'adhésion à l'Union Européenne approche, les pourparlers pour trouver un rapprochement des points de vue conduisant à la réunification de l'île sont de nouveau en panne.
M. Annan dans une mission de "bons offices" doit rencontrer demain en matinée Glafkos Clerides avant de rencontrer dans l'après-midi le turco-chypriote Raouf Denktash. Il rencontrera ensuite les deux hommes ensemble à l'aéroport de Lefkosia (Nicosie) sous contrôle onusien.
Malgré l'importance symbolique de l'intervention personnelle du secrétaire de l'ONU, les appréciations des analystes locaux, telles que paraissent dans la presse du jour, sont plutôt pessimistes et accueillent la visite avec méfiance. Les précédentes médiations de l'ONU dans le dialogue avaient été marquées par des maladresses sémantiques qui focalisaient l'attention de chaque camp, obligeant l'ONU à publier ensuite des communiqués correctifs qui ne faisaient que rajouter au mécontentement.
Pour dissiper toute illusion sur un changement du statu quo auquel la Turquie reste attachée, le leader turco-chypriote Raouf Denktash déclarait hier qu'il était pessimiste quant à un accord avant juin, date que beaucoup, aussi bien à Chypre, à l'ONU ou à l'Union Européenne, considéraient comme souhaitable.
De son côté, le communiqué officiel de l'ONU faisant état de la visite de M. Annan à Chypre, parlait de rencontre avec "Son Excellence Glafcos Clerides, le leader greco-chypriote et Son Excellence Rauf Denktash, le leader turco-chypriote", déniant le statut juridique des deux hommes qui veut que le premier soit un Chef d'Etat souverain et non un chef communautaire. Une égalité de statut forcée qui ne fait que contribuer à la division communautaire.
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