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Marbres d'Elgin: le responsable du projet du nouveau musée de l'Acropole piégé par un journaliste de l'Independent.

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By iNFO-GRECE,

Le Président de l'Organisme pour la Construction du nouveau musée de l'Acropole, le professeur Dimitris Pandermalis n'en revient pas. Les doutes qu'il exprimait dans la confidence au journaliste David Howde sur les chances de finir la construction du Nouveau Musée de l'Acropole à temps pour recevoir les marbres grecs du British Museum se sont retrouvés en grands titres sur les colonnes de l'Independent. Le professeur Pandermalis s'est empressé de démentir les propos que lui prête le quotidien britannique en affirmant que "les travaux pour le Nouveau Musée continuent avec des rythmes soutenus afin que les fondations soient posées comme prévues au début de l'été 2002".

L'article de David Howde, publié, dimanche dernier 3, s'articule autour de trois retards: constructions, recrutement des bénévoles et manquement dans la sécurité du village olympique.

Concernant la construction du musée de l'Acropole, M. Pandermelis aurait estimé selon le journal que "nous sommes beaucoup trop en retard sur ce projet, nous nous y sommes pris beaucoup trop tard !"

Les fondations de l'édifice devraient être posées cet été et le but est la fin du chantier pour 2004. Mais selon les propos rapportés de Dimitrios Pandermalis "seuls un labeur de 24 h sur 24 et un chronométrage exemplaire permettraient d'arriver à cet exploit".

La construction de ce musée -d'un coût inouï pour les données grecques avoisinant les 123 millions d'euros- est le gage de la vaste campagne menée par le gouvernement grec pour obtenir le retour des métopes enlevées sur l'Acropole il y a près de 200 ans par Lord Elgin et conservées depuis au British Museum. Tout retard sur ce projet ne manquerait pas d'être exploité par la Grande Bretagne qui refuse obstinément de céder aux pressions internationales pour la restitution du trésor grec. Le principal argument des conservateurs du British Museum est l'incapacité de l'Etat grec de prendre soin de ses monuments.

Après les remous provoqués par la publication, Dimitrios Pandermalis a aussitôt démenti les propos que lui prête l'Independent. Informé à New york où il se trouvait, le ministre grec de la Culture, Evangelos Venizelos a apporté son soutien à M. Pandermalis attribuant le contenu de l'article à "l'énervement de certains milieux à Londers", selon la formule consacrée des dirigeants politiques grecs qui voient souvent les publications inconvenantes comme guidées par des cercles d'intérêts bien désignés. Les britanniques s'abritant derrière une argumentation juridique, M. Venizelos a estimé que "la mobilisation internationale pour le retour des marbres à Athènes, transcendent l'approche juridique de la question […] Le nouveau musée de l'Acropole sera prêt avant les JO de 2004 pour accueillir l'ensemble des frises du Parthénon. Si certains à Londres s'intéressent de savoir si nous avons où exposer les Marbres, nous les assurons qu'il n'ont aucune raison de s'inquiéter. L'espace qui les attend sera éblouissant et il ne sera pas du tout bon pour la tradition et la sensibilité humanitaire de la Grand Bretagne que ce lieu reste vide, dénonçant la mutilation du monument".

En mettant en chantier un musée sans être sûrs de disposer des pièces de l'exposition, le gouvernement grec a donc bien voulu mettre la charrue avant les bœufs, espérant que les bœufs finiraient par suivre. Mais si devant l'intransigeance des britanniques, le musée reste vide en 2004, comme semble le craindre le ministre de la Culture, le piège risque de se refermer sur le gouvernement grec et de rappeler tout autant son incapacité à négocier avec les anglais et d'avoir désespérément voulu miser son succès sur la pression médiatique de quelques célébrités des arts et de la culture, jeu dans lequel les enfants de la couronne maîtrisent les règles peut-être mieux que les fils d'Athéna.

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