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La Grèce en guerre 1940-1941, Deuxième phase de la guerre (du 14 novembre au 28 décembre 1940), par le maréchal A Papagos. suite 10

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[i] Les combats du 14 novembre au 28 décembre présentaient les caractéristiques suivantes :

A. [u]Le commandement italien[/u] engagea les nouvelles forces ci-après :
a) 8 divisions d'infanterie, soit :
53e division d'Areggio ;
2e division alpine Tritentine ;
48e division Taro ;
37e division de Modène ;
5e division alpine Poustéria ;
4e division alpine Cunéensé ;
3ème division Aqui ;
11e division Brénéro ;
b) - 2e régiment de Bersaglieri ;
le Régiment alpin 8bis ;
2 bataillons de la 16e division d'infanterie Pistóïa ;
un bataillon de la 56e division d'infanterie Cazálé ;
7 bataillons (les 152, 83, 155, 163,153, 62 et 10e) de Chemises noires ;
les 2e et 3e bataillons de Douaniers ;
les 8e et 9e bataillons de mitrailleuses ;
les 7e et 19e régiments de cavalerie.

B. [u]Forces engagées par l'armée hellénique[/u] :
Ce furent les 2e, 3e, 4e, 10e, 11e, 13e et 17e divisions d'infanterie, soit 7 divisions en tout.

Pendant cette période, les forces helléniques comprenaient : 11 divisions d'infanterie, 2 brigades d'infanterie et 1 brigade de cavalerie. Elles menèrent une offensive victorieuse contre les forces italiennes qui comprenaient 15 divisions d'infanterie et une division de chars d'assaut.
L'armement des unités d'infanterie italienne était beaucoup plus puissant et mieux adapté à la guerre de montagne que le nôtre.
Les divisions italiennes étaient, en outre, renforcées, par des unités complémentaires d'Albanais, de Chemises noires, de Bersaglieri, de Douaniers, etc.
En ce qui concerne l'artillerie, les Italiens avaient une grande supériorité en pièces lourdes à longue portée. Chaque division italienne disposait de 9 batteries. La division hellénique n'avait que 6 batteries.

Pour se faire une plus juste image de la disproportion des forces engagées de chaque côté, il faut souligner l'écrasante supériorité numérique de l'aviation italienne sur l'aviation hellénique et britannique (39 chasseurs et 18 bombardiers britanniques étaient arrivés en Grèce jusqu'à cette date).

Soulignons aussi l'absence complète de chars d'assaut de notre côté.

Malgré cette grande disproportion de forces engagées, toutes les offensives entreprises par nos troupes furent couronnées de succès. Nous ne pûmes, cependant, malheureusement, exploiter à fond nos succès, bien que des occasions se fussent présentées, qui nous auraient permis d'obtenir de très importants résultats, à cause de notre manque de chars d'assaut et de moyens rapides de transport.

La présence d'un nombre considérable de chars d'assaut du côté italien, le fait que nous n'en possédions pas un seul, et que nous n'avions que très peu d'artillerie antichars, nous imposèrent d'éviter soigneusement les plaines qui permettaient des mouvements rapides et de nous mouvoir et manœuvrer uniquement par les montagnes. Il s'ensuivit une fatigue accrue de nos troupes et des animaux de bats, un allongement et des retards de nos convois, et de nombreuses difficultés supplémentaires, de toutes sortes, pour le commandement, le ravitaillement, etc.
Les Italiens, par contre, grâce aux moyens dont ils disposaient, réussissent à se replier rapidement dans les plaines, et à s'y installer, sur de nouvelles positions, sans que nous puissions sérieusement les inquiéter. Ils pouvaient profiter du terrain pour s'opposer à notre avance en montagne avec des forces relativement réduites.
De plus, les nombreuses forces fraîches que les Italiens engagèrent durant cette phase de la guerre montaient en ligne par convois automobiles. Nos soldats devaient effectuer tous leurs déplacements à pied, le plus souvent à marche forcée, et montaient au front déjà harassés, n'arrivant pas toujours à intervenir à temps.
Enfin, et pour terminer cette comparaison, mentionnons encore nos grandes difficultés à remettre en état les ouvrages d'art détruit par les Italiens. Mentionnons aussi la supériorité de leur aviation, qui, après les sorties quotidiennes limitées de l'aviation hellénique et britannique, attaquait, sans être inquiétée, le front et les arrières de nos troupes.

Les changements suivants eurent lieu durant la deuxième quinzaine de décembre dans le dispositif des troupes helléniques :
a) la 13e Division d'infanterie remplace, dans le secteur de Pogradétz, en Albanie, la 17e, placée en réserve de l'armée de Macédoine occidentale.
b) la XVIe Brigade d'infanterie, transformé en 16e division, quitte la région de Ptolémaïs – Amyntéon' pour la région de Korytsá, en Albanie.
c) la 4e Division d'infanterie, extrêmement éprouvée, est retirée du front. Le Ier Corps d'armée reçoit, en remplacement et en renfort, la 8e Division, la IIIe Brigade et le Détachement de Thesprotie, qui ont été réorganisés.

Le dispositif des forces helléniques se présente maintenant de la façon suivante :
a) Armée de Macédoine occidentale : dans la zone de Pogradétz jusqu'au Tómoros, avec, d'E en O : les 13e, 9e et 10e Divisions d'infanterie au premier échelon. La 17e Division d'infanterie est en réserve.
b) Le Ie Corps d'armée, depuis le Tómoros jusqu'à la vallée de l'Aoos comprise, avec d'E en O, les 11e, 15e, et 1e Divisions en premier échelon. La 17e Division d'infanterie est en réserve.
c) Le Ie Corps d'armée, de la vallée de l'Aoos non comprise, jusqu'à la mer Ionienne, avec, d'E en O : les 2e, 8e, Divisions d'infanterie, et la 3e Division d'infanterie, à laquelle furent incorporés des unités de la IIIe Brigade et du Détachement de Thesprotie. Ce Corps d'armée était en premier échelon avec, en réserve, certaines de ses forces.
d) Réserves générales. La 5e Division d'infanterie dans la région de Korytsá ; la 16e Division d'infanterie avançant progressivement dans cette région ; la Division de cavalerie dans la région de Kónitsa – Élaia ; la 4e Division dans la région de Libóchova – Kakavia.

[u]Les décisions du Haut-Commandement hellénique[/u] concernant la poursuite de la guerre en Albanie étaient les suivantes :
a) – surseoir, provisoirement, aux opérations offensives de grande envergure, jusqu'à ce que les communications soient remises en état, les conditions de ravitaillement et de transport améliorées, le remplacement des pertes en hommes et le regroupement des diverses unités effectués ;
- établir un dispositif défensif pour conserver le terrain conquis ;
- exécuter des opérations offensives, à objectif réduit, pour améliorer nos lignes et maintenir l'esprit offensif de nos soldats.
b) – en particulier pour le IIe Corps d'armée, qui avait dû pratiquement interrompre, pour les raisons exposées plus haut, son offensive, conquérir les positions ennemies du massif Sévranín' – Garonín', et occuper et s'assurer du nœud de communications de Klissoúra, en Albanie ;
- plus à l'O, le Ie Corps d'armée protégerait la région de Klissoúra, en nettoyant, au sud de de l'Aoos, la vallée de Zagória.

Toutes ces opérations étaient jugées nécessaires pour obtenir une base d'attaque favorable aux futures opérations offensives, mais aussi pour améliorer les conditions de ravitaillement et des unités du IIe Corps d'armée : les chemins muletiers menant de Klissoúra au massif Sévranín' étaient plus courts et en meilleur état.

Le Haut-Commandement hellénique prévoyait de renforcer le front d'Albanie par une nouvelle division d'infanterie, la 6e, qui seraient retirée du front de Bulgarie. [/i]

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