Triste foot grec...

Il est de notoriété publique (chez les vazeles en tout cas) qu'Olympiakos est la principale cause d'humiliation du football grec en Europe.
Naturellement, les piréotes frôlent le ridicule en disputant 11 fois de suite la Ligue des Champions et en battant certains des plus grands clubs d'Europe (Real Madrid 2-1, Ajax Amsterdam 1-0, FC Porto 1-0, 2-1, 1-0, Lyon 2-1, FC Valence 1-0, Deportivo LC 1-0, Liverpool 1-0, Leverkusen 6-2, Werder 3-0, 3-1 à Brême, Lazio Rome 2-1 à Rome, Juventus 2-1 à Turin en UEFA, Galatsaray 3-0).

Si l'on excepte les résultats UEFA et les tours préliminares, pour ne garder que les matches de poule Ligue des Champions et play-offs, Olympiakos durant cette période de 11 ans de coupe d'Europe consécutive, présente un bilan de 70 matches, 19 victoires, 18 nuls et 33 défaites (83-121). Un bilan minable. Si l'on y ajoute les résultats des tours préliminaires et de la Coupe UEFA, le bilan est alors le suivant 82 matches, 25/20/37 (104-141). Rappelons qu'en dehors de Manchester (4 fois), Liverpool (4 fois), la Juventus (6 fois), le Real Madrid (8 fois) et Porto (6 fois), Olympiakos s'est également confronté à d'autres bons clubs européens comme Valence, L'Ajax, Newcastle, la Lazio, le Werder, Monaco, Lyon, le Depor, Leverkusen etc etc etc.
Durant cette période, l'Olympiakos a donc obtenu 39,7% de points (sans compter le moindre point de bonus accordé par l'UEFA dans le cadre de leur Ranking), en disputant la plus prestigieuse des compétitions, dans laquelle 4 clubs des plus grands pays sont invités.

Revenons alors sur une période d'une durée similaire, quand le Panathinaïkos joua l'Europe de 1972 à 1983. A cette époque, les C1 et C2 accueillaient un seul club, et la C3 deux ou trois. Le football professionnel n'était pas encore bien implanté en Europe, et le géant Pana rencontrait souvent des clubs de pécheurs et des boulangers aubudgets hallucinants avoisinnant les 150 000 francs annuels.

[b]1971/1972[/b], Pourtant finaliste de la dernière coupe des champions, le Pana ne dispute aucune coupe européenne.
[b]1972/1973[/b], C1 1e tour CSKA Sofia - Panathinaïkos : 2-1, 2-0
[b]1973/1974[/b], C3 1e tour Panathinaïkos - OFK Belgrade : 1-2, 1-0
[b]1974/1975[/b] C3 1e tour, Grasshoppers - Panathinaïkos : 2-0, 1-2
[b]1975/1976[/b] C2 1e tour, Panathinaïkos - Zwickau : 0-0, 0-2
[b]1976/1977[/b] Malheureusement, une fois de plus, le Panathinaïkos est terrassé par l'immense niveau du football grec qui envoie le PAOK en C1 et Heraklis en C2 et ne participe pas même à la C3 réservé aux ridicules AEK et Olympiakos.
[b]1977/1978[/b] C1 1e tour, Floriana - Panathinaïkos : 1-1, 0-4 (miracle le Pana passe enfin un tour, contre l'ogre maltais Floriana grâce à un excellent résultat dans l'antre insulaire. Cette fois, après avoir affronté les monstres du football bulgare, serbe, suisse et est-allemand, rien ne peut plus arrêter les verts)
C1 2e tour, FC Bruges - Panathinaïkos : 2-0, 0-1 (dommage mais la superpuissance du football belge triomphe d'un rien).
[b]1978/1979[/b] C3 1e tour Arges Pitesti : 3-0, 2-1 (le Pana n'était pas loin de la qualif' contre cette immense club roumain)
[b]1979/1980[/b] Les tickets européens trustés par AEK, Olympiakos, Aris et Panionios laissent le Pana sur le carreau, c'est trop injuste, les verts auraient sans doute été capables d'écrabouiller les plus grands clubs européens et maltais.
[b]1980/1981[/b] C3 1e tour Juventus - Panathinaïkos : 4-0, 2-4 (exploit du Pana qui humilie la Juventus 4-2 et aurait largement mérité la victoire 7-2 qui lui aurait donné une qualification historique contre une Juventus très mobilisée après sa courte victoire du match aller).
[b]1981/1982[/b] C3 1e tour Panathinaïkos - Arsenal : 0-2, 0-1
[b]1982/1983[/b] C2 1e tour Austria Vienne - Panathinaïkos : 2-0, 1-2 (A l'époque, l'Austria de Vienne était le plus grand club d'Europe devant le Real, la Juventus et Liverpool, c'est bien connu.

Durant cette période donc de 13 ans, durant laquelle le Pana n'a pas joué 11 C1 consécutives, celle avec les 4 clubs des grands pays, durant laquelle, il a brillé au point de ne rater que 3 fois l'Europe, et réalisé l'historique exploit que j'avais omis malencontreusement (pardon Alex) de battre le club maltais dans lequel évoluait 11 grandes stars bien connues de leur mère et de quelques uns de leur cousins, le Pana n'a jamais su passer le 1e tour. Mais évidemment quand on a eu à affronter des géants suisses, belges, bulgares, roumains ou autrichiens, rien à dire. L'honneur du football grec est sauf.

En 13 ans, le Pana a réussi l'énorme exploit de gagner 6 matches européens et 2 nuls, ne subissant que 12 défaites (18-31), obtenant pas moins de 35% des points mis en jeu dans ces rencontres. Enorme.
Comme tout au long de son histoire, le Pana tient haut les couleurs du football grec en Europe. Rien à dire. Bravo!!!

Si j'ai un peu de temps prochainement, je ferai la même analyse concernant les fameuses années de Pierre d'Olympiakos (1984-1997, un seul champion gagné en 13 ans - la même durée que cette période analysé aujourd'hui du Pana), pour voir comment ce minable club grec a réagit en Europe aux heures les plus sombres de son histoire...