Hans-Lukas Kieser, historien suisse, spécialiste de l'Empire ottoman et de la Turquie. Dernier livre paru : « When Democracy Died » (Cambridge University Press, 2023).
Le 24 juillet 2020, les forces policières d'Erdogan envahissaient la basilique Sainte-Sophie transformée en musée par Mustafa Kemal Atatürk pour la rendre au culte musulman. Une manière, en ce jour anniversaire du traité de Lausanne, de répondre au kémalisme laïc, mais aussi d'utiliser cette date, le 24 juillet, qui en Turquie est symbole de la victoire sur l'Occident. Nous ne faisons pas grand cas de ce traité signé il y a cent ans, le 24 juillet 1923, alors qu'il est d'une importance cruciale et sous-estimée dans l'Histoire du XXe siècle. Premier des traités révisionnistes signés après la Première Guerre mondiale, il est toujours en vigueur. Il a également placé durablement la Turquie sous la férule d'un parti unique et inauguré son discours négationniste sur le génocide arménien...