Presque un mois après avoir été encouragés par la Turquie à se presser aux portes de la Grèce en rêvant d'une Europe à bras ouverts, des milliers de réfugiés ont fait demi-tour.
Ils sont repartis comme ils étaient arrivés: dans des bus affrétés par les autorités turques. Jeudi 26 mars, presque un mois jour pour jour après avoir été encouragés, à l'appel d'Ankara, à se presser aux portes de la Grèce en rêvant d'une Europe à bras ouverts, des milliers de réfugiés ont été contraints de faire demi-tour. «Où aller? Avec quel argent? On nous a manipulés, puis abandonnés», s'emporte, par téléphone, Malek, jeune syrien de 29 ans.
Les images de la «jungle» de Pazarkule publiées sur les réseaux sociaux ont la couleur du désespoir: des tentes de fortune abandonnées, des regards figés par la fatigue et l'humiliation, mais aussi la peur d'une nouvelle inconnue, celle de l'épidémie de coronavirus qui touche les populations les plus vulnérables. «Il semble que le campement installé a été démantelé et ceux qui étaient (dans la région frontalière du fleuve) Evros sont partis», commentait dès le lendemain, vendredi 27 mars, le premier ministre...