L'imposant bateau militaire attend dans le port de Mytilène, à Lesbos. Le vent balaie les vagues, les chiens trottinent sur le béton, des policiers sont postés devant des barrières. Massés derrière, quelque 550 migrants, des hommes, des femmes et beaucoup d'enfants, venus majoritairement d'Afghanistan et d'Afrique, attendent et dorment dans des bus ou un petit abri du port depuis trois jours, ce vendredi. Ces passagers viennent tout juste d'arriver sur l'île. Ils font partie des 1500 personnes au total qui ont rallié la Grèce depuis la Turquie par la mer, les 1 er, 2 et 3 mars, juste après l'annonce de l'ouverture de la frontière par Ankara. Les arrivées se sont calmées, le temps s'est dégradé. Mais Lesbos, si proche des côtes turques, s'attend à voir de nouvelles embarcations accoster.
Une fois à terre, les migrants n'ont toutefois pas rejoint le camp insalubre de l'île,...