Cinéaste genevois domicilié au Canada, Nicolas Wadimoff a Gaza dans la peau. A trois reprises, il s'est rendu dans cette immense prison à ciel ouvert, avec la conviction que «le cinéma permet de porter un regard différent sur les choses, de parler de Gaza autrement qu'à travers la guerre et la violence». Il en a rapporté L'accord (2005), Aisheen (Still Alive in Gaza) (2009), et maintenant L'Apollon de Gaza, présenté en première mondiale au Locarno Festival, dans le cadre de la Semaine de la Critique.
On se souvient dans Aisheen des adolescents récupérant les ossements d'un cétacé échoué et en reconstituant le squelette sur la pelouse mitée d'un zoo délabré - on a les baleines blanches que l'on peut. C'est une nouvelle chimère que traque le cinéaste. Le 6 août 2013, une statue en bronze d'Apollon, datant du IIe siècle avant J.-C., est trouvée au large de Gaza. Cette formidable découverte fait la une des journaux et agite les départements d'archéologie. Et puis la statue disparaît. Nicolas Wadimoff, accompagné de la journaliste Béatrice Guelpa, a remonté la piste du bronze évaporé. Il a rencontré le pêcheur qui a ramené la pièce dans...