Παράκαμψη προς το κυρίως περιεχόμενο

Spleen : Je suis comme le roi d'un pays pluvieux, de Charles Baudelaire

Profile picture for user iNFO-GRECE
Προτάθηκε από iNFO-GRECE την
Catégorie
Année

Ecrit en 1857, « Je suis comme le roi d’un pays pluvieux » est le troisième des quatre poèmes du recueil « Les fleurs du mal » portant le titre « Spleen », mot anglais qui veut dire rate en français, siège de la mélancolie et du désespoir ; maux dont Baudelaire en souffrit toute sa vie.

Je suis comme le roi d'un pays pluvieux (Spleen)

Je suis comme le roi d'un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,
S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes.
Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni faucon,
Ni son peuple mourant en face du balcon.
Du bouffon favori la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel malade ;
Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,
Et les dames d'atour, pour qui tout prince est beau,
Ne savent plus trouver d'impudique toilette
Pour tirer un souris de ce jeune squelette.
Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu
De son être extirper l'élément corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,
Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,
II n'a su réchauffer ce cadavre hébété
Où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé.

Je suis comme le roi d'un pays pluvieux (Spleen)

Je suis comme le roi d'un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,
S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes.
Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni faucon,
Ni son peuple mourant en face du balcon.
Du bouffon favori la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel malade ;
Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,
Et les dames d'atour, pour qui tout prince est beau,
Ne savent plus trouver d'impudique toilette
Pour tirer un souris de ce jeune squelette.
Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu
De son être extirper l'élément corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,
Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,
II n'a su réchauffer ce cadavre hébété
Où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé.

Ecrit en 1857, « Je suis comme le roi d’un pays pluvieux » est le troisième des quatre poèmes du recueil « Les fleurs du mal » portant le titre « Spleen », mot anglais qui veut dire rate en français, siège de la mélancolie et du désespoir ; maux dont Baudelaire en souffrit toute sa vie. Composé en  en dix-huit alexandrins, « Je suis comme le roi d’un pays pluvieux », avec Baudelaire qui épouse le rôle du roi, illustre le destin dérisoire de ce roi « riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux » qui de toute façon finira en « cadavre hébété ; où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé ». Ce sang que Baudelaire emploi plus d’une vingtaine de fois dans les Fleurs du Mal, n’est pas le sang rouge de la vie, mais l’eau verte de l’Oubli et des Morts qui coule, couleur de la mélancolie… «Léthé» est, dans la mythologie grecque, un des fleuves du bas monde d’Adès où les morts plongeaient pour oublier les tracas de leur vie terrestre avant leur entrée à l'Élysée.

Βαθμολογήστε πρώτοι αυτό το άρθρο
French