Dans le nord du pays, dans la région que les Grecs appellent Makedonia, aux difficultés liées à l'effondrement du système de santé et de ses pénuries suite à la crise de la dette, vient s'ajouter la crise des réfugiés. Débrouille et improvisation prédominent là où même les grandes ONG ne gèrent plus grand-chose. Témoignage de deux jours passés aux côtés des acteurs de première ligne dans un univers surréaliste. Un récit de Frédéric Winkin, président de l'asbl Elpida.
Jeudi 25 février. Arrivés la veille au soir dans une voiture de location depuis l'aéroport de Thessalonique, nous avons rendez-vous ce matin avec les responsables du dispensaire social de Kilkis. Ville d'environ 25.000 habitants à mi-chemin entre Thessalonique et la frontière de l'ancienne Yougoslavie, elle est chef-lieu de son arrondissement administratif et le seul centre urbain digne de ce nom, dans une région essentiellement agricole où peu de touristes mettent le nez. Les gens viennent de 50 km à la ronde pour y acheter, vendre, travailler, se soigner. Le marché hebdomadaire draine des milliers de personnes qui y trouvent l'indispensable, ce qu'il n'y a pas dans leur village. En allant rejoindre...