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Vie d'Ali Pacha, visir de Janina, par Alphonse de Beauchamp

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Année

Vie d'Ali Pacha - Préface

Un homme extraordinaire a paru au fond de l'Epire; il s'est élevé en même, temps que la révolution française. Quoi- que placé dans l'éloignement, il est de- venu si célèbre à côté de tant d'événements mémorables, qu'il a fini par fixer l'attention de l'Europe, et par se créer une renommée en quelque sorte vulgaire. Cet homme, c'est Ali Pacha. Mort presque en même temps que Bonaparte, mais d'une mort bien plus digne de sa fortune et de son grand caractère, sa destinée aussi s'est accomplie. Sa vie appartenait essentiellement à l'histoire contemporaine, et je m'en suis empare. En l'offrant sans lacunes et dans toutes ses circonstances, j'étais sûr, si ce n'est de plaire au public, au moins de l'attacher à une lecture d'un intérêt soutenu et varié par les situations les plus fortes. Traiter un sujet pareil était donc une bonne fortune historique. Je trouvais d'ailleurs à écrire la vie d'Ali Pacha un autre avantage, celui de ne point choquer ou irriter directement aucune des passions qui nous divisent et nous agitent : la tyrannie d'Ali ne s'est point exercée dans notre sphère. Que pouvais-je désirer de plus ? Le sujet, enfin, est tout-à-fait dans l'es- prit d'un siècle si fécond en événements dramatiques. Un auteur qui veut se faire lire doit consulter le goût de ce public qui court aux mélodrames et a besoin de sensations violentes. « Ali est le monstre le plus romantique dont l'histoire ait fait mention ; c'est l'une des plus belles horreurs que la nature ait produites 1
. » Tel est le jugement que vient d'en porter l'un de nos plus habiles critiques, si distingue par son style ingénieux et piquant.

Je terminais mon livre, et je faisais a peu près les mêmes réflexions sur Ali Pacha, lorsque je tombai sur le passage suivant du même critique : « Comme l'histoire d'Ali occupera une grande place dans celle des fléaux de l'humanité, j'ai vu, avec peine, qu'elle ait été morcelée et disséminée par fragments dans les cinq volumes de M. Poucqueville (Voyage dans la Grèce, etc.); et le conseil de les réunir mérite, peut-être, d'être médité par l'auteur. Oh ! sans doute, son livre tel qu'il est, sera recherché et lu avec attention par tous les hommes qui ont de l'instruction ou qui veulent en acquérir; mais ceux qui lisent par désœuvrement, et le nombre en est immense, ne s'attachent qu'aux événements et n'estiment que les sensations fortes. Ali Pacha est le héros qui leur convient, et l'histoire spéciale de cet épouvantable despote aurait cent fois plus de prix à leurs yeux que les statistiques les plus exactes, les discussions les plus lumineuses et l'érudition la plus profonde. Pourquoi donc M. Pouqueville ne publierai t- il pas, à part y tout ce qui concerne le grand Pacha de Janina, en y joignant les circonstances qui ont accompagné la chute de ce colosse 2
? »

Ce que n'a point fait M. Pouqueville, je l'avais déjà entrepris dans un genre d'écrire qui ne m'est pas tout-à-fait étranger. Le dirai-je? J’étais dans une situation plus favorable à l'impartialité de l'histoire, que l'estimable savant à qui notre littérature doit l'excellent Voyage dans la Grèce, etc. Moi -même, dans le cours de cet ouvrage, j'ai eu plusieurs ibis l'occasion de rendre à ce savant un éclatant hommage. Il était impossible, en effet, d'écrire la vie d'Ali Pacha sans y faire intervenir et figurer M. Pouqueville qui, pendant dix années, a été consul - général de France à Janina. La position d'un honnête homme qui se trouvait placé en face d'un des- pote féroce, explique assez la sainte indignation et la haine profonde de M. Pouqueville contre Ali Pacha, dont il a été en quelque sorte le Suétone et quelquefois le Tacite. De puissants intérêts politiques envenimèrent la haine de l'un el le ressentiment de l'autre. On verra dans quelle situation critique s'est trouvé notre estimable consul à la cour du féroce Albanais.

Quant à moi, dégagé de toute espèce de prévention et de ressentiment, je ne me suis pas borne, comme historien, à consulter et à suivre les précieux mémoires, morcelés par fragments, dans les cinq volumes de M. Pouqueville. J'ai consulté et étudié les relations de Smart Hughes, de Holland, de Hobhouse, de Vaudoncourt , et un premier voyage à Janina, fait de 1798 à 1801, par des officiers français prisonniers, voyage rédigé par M. Pouqueville lui-même; en- fin, j'ai eu sous les yeux le tableau historique et politique, sur Ali Pacha, par M. Malte-Brun, inséré dans le tome vi de ses nouvelles Annales des Voyages, morceau remarquable par des observations et des vues politiques fort saines. C'est de la confrontation et de la combinaison de ces divers matériaux qu'est sortie la vie d'Ali Pacha, telle que je l'offre au public. Outre cette espèce de fusion, le plan et le style m'appartiennent en propre. J'ai use' pleinement de mes droits comme historien. Ceci exclut toute idée que j'aie entrepris un panégyrique ou une satire d'Ali.

Dans la première partie de sa vie, qui se compose de l'obscur recueil d'une suite de faits racontes diversement, j'ai éprouvé quelqu'embarras à suivre exactement l'ordre chronologique, le seul qui répande un véritable jour sur l'histoire. Cette première partie qui est très- romanesque, ne pourra jamais être écrite d'une manière authentique, puisqu'elle n'a pour base que de simples traditions et des relations rédigées sur des traditions. Elles sont peu d'accord soit dans le narré des faits, soit dans l'assignation des causes. C'est là où j'ai eu besoin particulièrement de cette habitude d'investigation qui conduit au discernement historique. J'ai trouvé que M. Pouqueville différait avec M. Hughes sur plusieurs détails. L'autorité de M. Smart Hughes, sans être aussi imposante que celle de M. Pouqueville, m'a paru d'un grand poids. Ce voyageur anglais, très éclairé, avait obtenu des éclaircissements sur la première partie de l'histoire d'Ali, de la propre bouche de ce Vizir. Il a aussi consulté les vieux gouverneurs Albanais des villes, des forteresses et des sérails où l'ont conduit ses excursions en Epire. La plupart, anciens amis d'Ali dans sa jeunesse, avaient partagé ses travaux et joui de ses succès. Leurs récits peuvent être soupçonnés de partialité il est vrai, mais au moins n'en saurait-on révoquer en doute la base historique, quand ils s'accordent sur le fond des événements. Je les ai comparés avec les relations écrites et avec les observations de quelques personnes d'un jugement sain qui ont vu et suivi l'enchaînement des faits. Quant à ceux qui se rattachent à l'époque où Ali s'est fait un nom, où il a fondé ses domaines et formé des liaisons politiques avec les nations voisines, je les ai trouvés bien mieux éclaircis et offrant à la vérité de l'histoire bien plus de garanties et de certitude. Je les ai liés aux grands événements de la guerre de la révolution par des linéaments imperceptibles, mais qui m'ont paru nécessaires a la clarté et à l'intérêt du sujet, sur lequel je n'ai jamais négligé de répandre la couleur locale. C'est dans M. Pouqueville que j'ai puisé les détails des principaux événements de la guerre dans laquelle Ali Pacha s'est trouvé engagé contre le Grand- Seigneur. Quand on a sous les yeux de si bons mémoires, il est facile de leur donner la forme et l'impulsion historique. « En lisant cette continuation des fastes criminels du moderne Jugurtha, dit M. Pouqueville, on sera convaincu que le récit de sa révolte servira, un  jour, d'introduction à l'histoire de la révolution qui a éclaté, au mois de mars 1821, dans les principales provinces de la Turquie. »

Il me restait à remplir un vide de 14 mois, jusqu'au dénouement de ce grand drame; c'est-à-dire, la catastrophe d'Ali. Je n'ai eu ici, dans le choix, des relations et des documents publics, d'autre guide et d'autre investigateur que moi-même.

A présent que j'ai fait connaître mes sources et mon plan, je passerai au caractère d'Ali et à l'examen de ses actions, en y apportant aussi les lumières de la critique. Il semblerait, en effet , qu'aucune crainte de remords , aucun respect humain , aucune affection tendre, ne fut capable de tempérer son humeur cruelle. Cependant, quelle que soit sa vie (et on en pourra juger), quels que soient les crimes dont il s'est couvert, jamais Ali, à l'instar de tant de monstres de l'Orient., n'a commis des atrocités uniquement pour le plaisir de se baigner dans le sang de ses semblables. Sa férocité naturelle parait sus- pendue aussitôt qu'il s'agit de ses proches et de ses amis. Il a montré constamment le plus vif et le plus sincère attachement pour sa mère, pour sa sœur, pour ses fils et ses petits-fils, pour Eminéh sa première femme, et pour Reine Vasiliki , le dernier objet de sa tendresse. Il traita de même, avec les plus grands égards, l'esclave circassienne qui le rendit père de son troisième fils.

On ne l'en a pas moins accusé de parricides, du meurtre d'un de ses neveux. La renommée, de concert avec ses ennemis, lui a impute des forfaits imaginaires. Ali, sans doute, a commis assez de crimes , sans qu'on ait besoin de lui en attribuer de controuvés. Aussi, ai-je eu soin d'écarter de ma narration les bruits populaires dont il a été l'objet, et qui ne doivent inspirer aucune confiance. Ali Pacha n'était ni un insensé ni un furieux. Il a conservé jusqu'au dernier moment cette jeunesse d’esprit, cette inquiétude turbulente qui donne a toute sa vie une couleur particulière d'agitation orageuse et romanesque.

  • 1M. Hoffman, Journal des Débats du 7 juin.
  • 2Même journal.

Vie d'Ali Pacha - Préface

Un homme extraordinaire a paru au fond de l'Epire; il s'est élevé en même, temps que la révolution française. Quoi- que placé dans l'éloignement, il est de- venu si célèbre à côté de tant d'événements mémorables, qu'il a fini par fixer l'attention de l'Europe, et par se créer une renommée en quelque sorte vulgaire. Cet homme, c'est Ali Pacha. Mort presque en même temps que Bonaparte, mais d'une mort bien plus digne de sa fortune et de son grand caractère, sa destinée aussi s'est accomplie. Sa vie appartenait essentiellement à l'histoire contemporaine, et je m'en suis empare. En l'offrant sans lacunes et dans toutes ses circonstances, j'étais sûr, si ce n'est de plaire au public, au moins de l'attacher à une lecture d'un intérêt soutenu et varié par les situations les plus fortes. Traiter un sujet pareil était donc une bonne fortune historique. Je trouvais d'ailleurs à écrire la vie d'Ali Pacha un autre avantage, celui de ne point choquer ou irriter directement aucune des passions qui nous divisent et nous agitent : la tyrannie d'Ali ne s'est point exercée dans notre sphère. Que pouvais-je désirer de plus ? Le sujet, enfin, est tout-à-fait dans l'es- prit d'un siècle si fécond en événements dramatiques. Un auteur qui veut se faire lire doit consulter le goût de ce public qui court aux mélodrames et a besoin de sensations violentes. « Ali est le monstre le plus romantique dont l'histoire ait fait mention ; c'est l'une des plus belles horreurs que la nature ait produites 1
. » Tel est le jugement que vient d'en porter l'un de nos plus habiles critiques, si distingue par son style ingénieux et piquant.

Je terminais mon livre, et je faisais a peu près les mêmes réflexions sur Ali Pacha, lorsque je tombai sur le passage suivant du même critique : « Comme l'histoire d'Ali occupera une grande place dans celle des fléaux de l'humanité, j'ai vu, avec peine, qu'elle ait été morcelée et disséminée par fragments dans les cinq volumes de M. Poucqueville (Voyage dans la Grèce, etc.); et le conseil de les réunir mérite, peut-être, d'être médité par l'auteur. Oh ! sans doute, son livre tel qu'il est, sera recherché et lu avec attention par tous les hommes qui ont de l'instruction ou qui veulent en acquérir; mais ceux qui lisent par désœuvrement, et le nombre en est immense, ne s'attachent qu'aux événements et n'estiment que les sensations fortes. Ali Pacha est le héros qui leur convient, et l'histoire spéciale de cet épouvantable despote aurait cent fois plus de prix à leurs yeux que les statistiques les plus exactes, les discussions les plus lumineuses et l'érudition la plus profonde. Pourquoi donc M. Pouqueville ne publierai t- il pas, à part y tout ce qui concerne le grand Pacha de Janina, en y joignant les circonstances qui ont accompagné la chute de ce colosse 2
? »

Ce que n'a point fait M. Pouqueville, je l'avais déjà entrepris dans un genre d'écrire qui ne m'est pas tout-à-fait étranger. Le dirai-je? J’étais dans une situation plus favorable à l'impartialité de l'histoire, que l'estimable savant à qui notre littérature doit l'excellent Voyage dans la Grèce, etc. Moi -même, dans le cours de cet ouvrage, j'ai eu plusieurs ibis l'occasion de rendre à ce savant un éclatant hommage. Il était impossible, en effet, d'écrire la vie d'Ali Pacha sans y faire intervenir et figurer M. Pouqueville qui, pendant dix années, a été consul - général de France à Janina. La position d'un honnête homme qui se trouvait placé en face d'un des- pote féroce, explique assez la sainte indignation et la haine profonde de M. Pouqueville contre Ali Pacha, dont il a été en quelque sorte le Suétone et quelquefois le Tacite. De puissants intérêts politiques envenimèrent la haine de l'un el le ressentiment de l'autre. On verra dans quelle situation critique s'est trouvé notre estimable consul à la cour du féroce Albanais.

Quant à moi, dégagé de toute espèce de prévention et de ressentiment, je ne me suis pas borne, comme historien, à consulter et à suivre les précieux mémoires, morcelés par fragments, dans les cinq volumes de M. Pouqueville. J'ai consulté et étudié les relations de Smart Hughes, de Holland, de Hobhouse, de Vaudoncourt , et un premier voyage à Janina, fait de 1798 à 1801, par des officiers français prisonniers, voyage rédigé par M. Pouqueville lui-même; en- fin, j'ai eu sous les yeux le tableau historique et politique, sur Ali Pacha, par M. Malte-Brun, inséré dans le tome vi de ses nouvelles Annales des Voyages, morceau remarquable par des observations et des vues politiques fort saines. C'est de la confrontation et de la combinaison de ces divers matériaux qu'est sortie la vie d'Ali Pacha, telle que je l'offre au public. Outre cette espèce de fusion, le plan et le style m'appartiennent en propre. J'ai use' pleinement de mes droits comme historien. Ceci exclut toute idée que j'aie entrepris un panégyrique ou une satire d'Ali.

Dans la première partie de sa vie, qui se compose de l'obscur recueil d'une suite de faits racontes diversement, j'ai éprouvé quelqu'embarras à suivre exactement l'ordre chronologique, le seul qui répande un véritable jour sur l'histoire. Cette première partie qui est très- romanesque, ne pourra jamais être écrite d'une manière authentique, puisqu'elle n'a pour base que de simples traditions et des relations rédigées sur des traditions. Elles sont peu d'accord soit dans le narré des faits, soit dans l'assignation des causes. C'est là où j'ai eu besoin particulièrement de cette habitude d'investigation qui conduit au discernement historique. J'ai trouvé que M. Pouqueville différait avec M. Hughes sur plusieurs détails. L'autorité de M. Smart Hughes, sans être aussi imposante que celle de M. Pouqueville, m'a paru d'un grand poids. Ce voyageur anglais, très éclairé, avait obtenu des éclaircissements sur la première partie de l'histoire d'Ali, de la propre bouche de ce Vizir. Il a aussi consulté les vieux gouverneurs Albanais des villes, des forteresses et des sérails où l'ont conduit ses excursions en Epire. La plupart, anciens amis d'Ali dans sa jeunesse, avaient partagé ses travaux et joui de ses succès. Leurs récits peuvent être soupçonnés de partialité il est vrai, mais au moins n'en saurait-on révoquer en doute la base historique, quand ils s'accordent sur le fond des événements. Je les ai comparés avec les relations écrites et avec les observations de quelques personnes d'un jugement sain qui ont vu et suivi l'enchaînement des faits. Quant à ceux qui se rattachent à l'époque où Ali s'est fait un nom, où il a fondé ses domaines et formé des liaisons politiques avec les nations voisines, je les ai trouvés bien mieux éclaircis et offrant à la vérité de l'histoire bien plus de garanties et de certitude. Je les ai liés aux grands événements de la guerre de la révolution par des linéaments imperceptibles, mais qui m'ont paru nécessaires a la clarté et à l'intérêt du sujet, sur lequel je n'ai jamais négligé de répandre la couleur locale. C'est dans M. Pouqueville que j'ai puisé les détails des principaux événements de la guerre dans laquelle Ali Pacha s'est trouvé engagé contre le Grand- Seigneur. Quand on a sous les yeux de si bons mémoires, il est facile de leur donner la forme et l'impulsion historique. « En lisant cette continuation des fastes criminels du moderne Jugurtha, dit M. Pouqueville, on sera convaincu que le récit de sa révolte servira, un  jour, d'introduction à l'histoire de la révolution qui a éclaté, au mois de mars 1821, dans les principales provinces de la Turquie. »

Il me restait à remplir un vide de 14 mois, jusqu'au dénouement de ce grand drame; c'est-à-dire, la catastrophe d'Ali. Je n'ai eu ici, dans le choix, des relations et des documents publics, d'autre guide et d'autre investigateur que moi-même.

A présent que j'ai fait connaître mes sources et mon plan, je passerai au caractère d'Ali et à l'examen de ses actions, en y apportant aussi les lumières de la critique. Il semblerait, en effet , qu'aucune crainte de remords , aucun respect humain , aucune affection tendre, ne fut capable de tempérer son humeur cruelle. Cependant, quelle que soit sa vie (et on en pourra juger), quels que soient les crimes dont il s'est couvert, jamais Ali, à l'instar de tant de monstres de l'Orient., n'a commis des atrocités uniquement pour le plaisir de se baigner dans le sang de ses semblables. Sa férocité naturelle parait sus- pendue aussitôt qu'il s'agit de ses proches et de ses amis. Il a montré constamment le plus vif et le plus sincère attachement pour sa mère, pour sa sœur, pour ses fils et ses petits-fils, pour Eminéh sa première femme, et pour Reine Vasiliki , le dernier objet de sa tendresse. Il traita de même, avec les plus grands égards, l'esclave circassienne qui le rendit père de son troisième fils.

On ne l'en a pas moins accusé de parricides, du meurtre d'un de ses neveux. La renommée, de concert avec ses ennemis, lui a impute des forfaits imaginaires. Ali, sans doute, a commis assez de crimes , sans qu'on ait besoin de lui en attribuer de controuvés. Aussi, ai-je eu soin d'écarter de ma narration les bruits populaires dont il a été l'objet, et qui ne doivent inspirer aucune confiance. Ali Pacha n'était ni un insensé ni un furieux. Il a conservé jusqu'au dernier moment cette jeunesse d’esprit, cette inquiétude turbulente qui donne a toute sa vie une couleur particulière d'agitation orageuse et romanesque.

  • 1M. Hoffman, Journal des Débats du 7 juin.
  • 2Même journal.
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