L'accélération des événements et l'incertitude sur l'avenir de la Grèce ne doivent pas occulter que les créanciers, pendant près de quatre années, ont eu les mains libres en Grèce à travers la tutelle qu'exerçait la « troïka » [Commission de Bruxelles, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international] de facto sur toutes les réformes, entre 2011 et 2014.
Le bilan des mesures imposées à la Grèce est catastrophique sur tous les plans : loin de maîtriser la dette grecque, elles l'ont fait exploser ; loin de renouer avec la croissance, elles ont amputé le produit intérieur brut (PIB) du pays de près de 25 % ; enfin, loin de reconstruire des capacités administratives fortes, elles ont déstructuré les administrations sans s'attaquer clairement à la levée de l'impôt.
La pauvreté en Grèce n'est pas une donnée intrinsèque : l'austérité a fait continuellement augmenter le nombre de personnes concernées, qui sont aujourd'hui plus de 3 millions (sur une population de 11 millions d'habitants) à être sous le seuil de pauvreté.
Humiliation
L'actuel gouvernement grec, qui a hérité cette situation de crise économique, sociale et humanitaire sans...