Il est à peine 10 heures, dimanche matin, et Stratis se prépare à aller manifester devant le Parlement. Vêtu d'un short blanc et d'une chemise bleue, cet étudiant en médecine de 23 ans est fier de porter les couleurs de l'Europe et de la Grèce. Il a acheté pour l'occasion un drapeau européen, qu'il compte brandir, en fin d'après-midi sur la place Syntagma, et scander, avec des milliers d'autres, que la Grèce ne doit pas être mise sur la touche.«L'Europe sans la Grèce, et vice versa, dit-il, c'est comme Hippocrate sans son serment, ou une moussaka sans aubergines, c'est impossible. Nos familles ont construit leurs rêves, leurs vies, loin des guerres qui nous ont affaiblis, grâce à l'Europe. Il est impensable qu'on nous expulse de la sorte.»
Comme 87 % des Grecs, Stratis veut que son pays reste dans l'euro. Il reconnaît que la manière de négocier du gouvernement d'Alexis Tsipras n'est peut-être pas la meilleure, ...