C'est l'une des figures classiques de la gymnastique politique, mais plus encore en Grèce, où les campagnes électorales virent aux concours de démagogie. Passé la victoire dans les urnes, chaque citoyen guette le premier signe de la "kolotoumba" -littéralement le saut arrière. Cette acrobatie, Alexis Tsipras avait juré qu'il ne l'exécuterait jamais. Raté. Alors que le chef de l'extrême gauche avait promis que son arrivée au pouvoir, le 25 janvier, inverserait le rapport de forces en Europe, il lui a bien fallu se rendre à l'évidence, moins d'un mois plus tard : la Grèce est seule face à ses partenaires de la zone euro.
Se rendre ? Ce mot n'appartient pas au lexique de Syriza, cette gauche radicale qui plonge ses racines dans la mythologie des combats menés contre l'occupation nazie, pour l'instauration d'un régime communiste lors de la sanglante guerre civile (1946-1949), contre la junte des colonels dans les années 1960. Pourtant, le 20 février, face aux 18 autres ministres des Finances de la zone euro réunis en urgence par le président de l'Eurogroupe, le Néerlandais...