Donné vainqueur des élections anticipées du 25 janvier, Syriza, le parti de la "gauche radicale" grecque, fait peur à l'Europe. Il fait trembler dans les chancelleries, chuter les Bourses.
Le scénario noir est le suivant : une fois au pouvoir, les gauchistes grecs vont refuser le plan d'austérité qui permet de rembourser les dettes du pays, plombant les économies européennes, faisant sortir la Grèce de l'euro. Ce qui pourrait entraîner une réaction en chaîne, incontrôlable, à l'Espagne, au Portugal, l'Irlande. Voire signer le naufrage de la monnaie unique.
Mais, à Athènes, Syriza ne pose pas le problème en ces termes. Il considère la question de l'euro comme un chantage politique visant à le disqualifier. Car si les sondages donnent le parti de la "gauche radicale" en tête, dans le même temps une forte majorité de Grecs tiennent à leur appartenance à l'euro et l'Union européenne.
Martelé par les deux partis au pouvoir, la Nouvelle Démocratie (droite) et le Pasok (socialiste), repris mezzo voce par les dirigeants européens, le message est le suivant : voter pour Syriza, c'est la fin de l'euro voire de l'Europe.
Mais le parti ne s'est jamais prononcé...