Le gouverneur de la Banque de Grèce (BdG), Georges Provopoulos, a souligné qu'il n'existe plus d'autres marges d'augmentation des coefficients d'imposition comme mesure pour réussir le Programme d'adaptation économique appliqué depuis mai dernier par la Grèce, et posé deux conditions de succès dans le cadre du Rapport intermédiaire de la BdG, lequel a été soumis mardi au Parlement et au Conseil des ministres.
La première condition sine qua non est la qualité et l'efficacité des mécanismes chargé de la mise en oeuvre du Programme, à savoir l'administration publique, relevant dans cette voie des changements importants mis en route, mais qui devront être menés jusqu'au bout sans écarts ni retards et qui devront être complétés de toute façon pour arriver à un restructuration radicale globale de l'Etat sur de nouvelles bases.
La deuxième condition consiste en la capacité d'assurer que le Programme se poursuive, la BdG observant comme facteur d'échec de programmes de stabilisation précédents engagés, le fait qu'ils ne sont jamais aller jusqu'au bout, l'élan initial s'émoussant rapidement et conduisant finalement à leur abandon. Suite à ces tergiversations, poursuit le rapport, tous les bienfaits de ces programmes s'anéantissaient quelques mois après leur interruption, l'économie revenant au point zéro voire même plus en recul.
La BdG souligne qu'il est impératif de poursuivre l'adaptation budgétaire, mais note bien que l'effort doit être à présent centrer sur les coupes dans les gaspillages, du fait qu'il est impossible d'augmenter plus les coefficients d'imposition sur les sociétés et les personnes physiques. L'adaptation budgétaire sera durable et réussie uniquement si elle résulte de la restructuration de l'Etat.
M. Provopoulos a également averti qu'il faut absolument avoir en tête des versions alternatives dans le cadre de la politique budgétaire et être prêt à des corrections en cas d'éventuels écarts, la BdG recommandant en plus pour recouvrer la confiance des marchés "de dépasser les objectifs du Mémorandum, en donnant le message clair que l'adaptation budgétaire progresse à des rythmes rapides".
Enfin, la BdG juge indispensable aussi un plan cohérent d'action pour le développement, lequel sera la preuve d'un redressement rapide de l'économie nationale puis de sa croissance constante à des rythmes soutenus basés sur des bases saines.
Le texte prévoit pour 2010 une récession de l'ordre de 4%, et un taux moindre toujours de contraction du PIB en 2011, soulignant que la marche vers la croissance sera longue et pénible.
M. Provopoulos, qui rejette catégoriquement toute éventuelle restructuration de la dette publique, préconise à propos du système bancaire national, des coopérations stratégiques et des fusions, relevant que les problèmes actuels des banques résultent essentiellement de la dépréciation de la solvabilité du pays.
i-GR/ANA-MPA