A peine un mois après que le président de la ND, Antonis Samaras, eut apporté son soutien au gouvernement socialiste de Georges Papandréou pour les mesures de redressement des finances publiques, plus rien ne semble aller entre les deux hommes après leur rencontre mercredi à la demande du premier.
Le premier ministre, Georges Papandréou, a reçu mercredi après-midi les présidents de la ND, Antonis Samaras, et du LAOS, Georges Karadzaferis, lors d'entrevues successives au Palais Maximou.
Objet central de ces rencontres sollicitées par les chefs des deux partis de l'opposition, l'économie grecque.
Si M. Karadzaferis s'est contenté à dire que "chaque discussion avec le premier ministre, malgré toutes les difficultés que présentent les événements, est agréable", M. Samaras, s'est déclaré inquiet au sujet des développements sur le front de l'économie, notamment dans le domaine budgétaire, à l'issue de son entretien avec le premier ministre.
M. Samaras a critiqué des actes et manquements du gouvernement, en soulignant qu'il n'est pas permis que le gouvernement - dans une phase aussi critique en ce qui concerne la gestion des finances publiques et en relation avec la zone euro - adresse des messages contradictoires de la façon la plus spectaculaire qui soit, citant à ce titre aussi de récentes déclarations du ministre des Finances, M. Papaconstantinou, depuis Bruxelles, qui comparait la Grèce au Titanic.
Le président de la ND a informé M. Papandréou de sa prochaine rencontre le 25 février à Bruxelles avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Il est vrai que le gouvernement n'a pas cherché à ménager la bienveillance du principal parti de l'opposition en ouvrant une enquête parlementaire sur les responsabilités du dernier gouvernement ND dans la crise économique que traverse le pays. M. Samaras a affirmé que la ND n'a rien à craindre et proposé que l'enquête débute depuis les années 1980 "pour constater ce que le PASOK a hérité de la ND, lorsqu'il a accédé au pouvoir en 1981". Dans le collimateur l'es embauches massives de militants socialistes dans les entreprises publiques.
Le gouvernement a dû par ailleurs se justifier des révélations du New York Times sur les montages sophistiqués proposés par des banques américaines au début des années 2000 qui permirent au gouvernement socialiste de l'époque de maquiller le niveau de la dette publique. Selon le porte parole du gouvernement, des tels montages étaient légaux à l'époque !
Enfin, en ce qui concerne les mesures gouvernementales destinées à surmonter la crise, M. Samaras a insisté sur le fait que la meilleure solution - si des nouvelles mesures sont exigées - est que le gouvernement les présente lui-même, au lieu d'être dans l'obligation de se les voir infliger par Bruxelles. M. Samaras a également soumis au premier ministre une série de mesures de développement d'un coût très faible, voire inexistant, et visant "à ce que l'économie ne s'enfonce pas dans la récession et que le chômage ne soit pas à nouveau en hausse".
Parmi les 23 mesures préconisées par la ND pour la relance de l'économie, la demande à la Commission européenne de transférer la participation nationale de la Grèce à la fin de la période de programmation du Cadre nationale stratégique de Référence (ESPA) ; "le démarrage" du financement des grands travaux d'infrastructure avec une accélération parallèle de la construction de travaux auto-financés par la méthode de la concession, ainsi que de la procédure des partenariats entre secteurs public et privé, enfin, et en collaboration avec l'UE, le parti de M. Samaras propose que toutes les marges de recours à l'emprunt auprès de la Banque européenne d'Investissement (BEI) soient épuisées en vue de soutenir le financement de l'économie grecque. Mention est faite également à l'idée du précédent gouvernement pour la revalorisation des aéroports régionaux de la Grèce par des contrats de concession.
Enfin, la ND demande la accélération des procédures de délivrance des licences aux entreprises, avec l'abolition de la bureaucratie et l'annulation des obstacles qui empêchent le fonctionnement de la compétitivité.
Le premier ministre, lui, est depuis jeudi à Londres, où il participera le lendemain à la Conférence sur la Gouvernance progressiste sur le thème "Stratégies de développement après la crise".
M. Papandréou s'exprimera dans le cadre d'une entité thématique spéciale intitulée "Après la crise: Un rôle stratégique du gouvernement", aux côtés de ses homologues britannique, Gordon Brown, espagnol, José Luis Zapatero, et norvégien, Jens Stoltenberg, et aura un déjeuner de travail avec M. Brown au 10 Downing Street.
M. Papandréou restera à Londres jusqu'à samedi où il accordera une interview à la chaîne de télévision BBC et aura un entretien avec les cadres dirigeants avec les cadres dirigeants de l'hebdomadaire britannique Economist.
i-GR/ANA-MPA