Le premier ministre, Georges Papandréou, dans une conférence de presse mercredi au Palais du Zappeion à l'occasion du bilan des 100 jours de son gouvernement a affirmé qu'il s'agit d'une année marquée par des changements historiques centrés sur le citoyen, tandis que le leader de l'opposition, Antonis Samaras, n'a pas manqué de rappeler l'écart des réalisations avec les promesses de Papandreou durant la dernière campagne électorale.
A la question sur les grands changements "Maintenant ou jamais?", nous répondons "Maintenant", a déclaré M. Papandréou citant à ce titre le nouveau système fiscal, la sécurité sociale, la nouvelle architecture des municipalités, la révision de la loi électorale, se référant en outre au projet de loi sur l'intégration des immigrés légaux.
M. Papandréou a rappelé que le mode de gouvernance passé était finalement la cause profonde des problèmes de la Grèce, soulignant qu'en 100 jours tout n'a pas pu être reglé. "Les problèmes ne sont pas faciles, a-t-il reconnu, la Nouvelle Démocratie les ignorait par crainte du coût politique, mais quant à nous nous sommes résolus à aller de l'avant dans des changements et renversements".
Certes, il y aura des réactions dans toutes les questions que nous ouvrons, a-t-il dit, demandant toutefois une participation et une critique constructive de la part des partis politiques, concluant son introduction par une invitation à une restructuration démocratique du pays garantissant "le droit à la souveraineté" et reposant sur les capacités nationales, au lieu de s'en tenir à "essuyer les péchés du passé".
Au niveau international, M. Papandréou a relevé qu'il existe des commentaires à l'égard de la Grèce qui "dépassent toute limite permise, et qui blessent profondément tous les Grecs", reconnaissant toutefois que "c'est la Grèce qui a permis que de tels commentaires soient formulés et qui atteignent les limites du racisme", a-t-il précisé.
"Nous ne devons pas transférer nos propres responsabilités sur des tiers pour régler les problèmes mais nous baser sur nos forces", a-t-il affirmé ajoutant que le gouvernement "ne restera pas les bras croisés ainsi que l'a fait le gouvernement de la ND".
Répondant aux questions de la presse au sujet de commentaires faisant état d'oisiveté, d'un manque de concertations et de confusion au sein du gouvernement, M. Papandréou a souligné que le changement est très important et qu'il est nécessaire d'y consacrer du temps, ajoutant que "nul n'échappera à l'évaluation" et que les ministères ne sont pas "les féaux" de chaque ministre, caractérisant les structures gouvernementales actuelles d'anachroniques devant être modifiées.
S'agissant du climat de panique qui semble dominer au sujet des problèmes affrontés par le pays, M. Papandréou a souligné qu'il "est facile de semer la panique via la télévision et les journaux", ajoutant qu'il demande que tous fassent preuve de sérieux de sorte à éviter de créer un climat de misérabilisme et de récrimination. "J'accepte toute critique sérieuse", a-t-il lancé pour ajouter tout aussi vite "nous avons d'ores et déjà prouvé que nous corrigeons nos erreurs".
Interrogé sur la proposition concernant un gouvernement d'état d'urgence, M. Papandréou a rejeté une telle éventualité soulignant que le peupe grec en votant en octobre en faveur du PASOK a voté pour un gouvernement de besoin national apportant des grands changements. Il a précisé n'avoir aucune objection face à de larges consensus visant à promouvoir de grands changements tout en rejetant le partage de la gouvernance.
S'agissant du récent attentat terroriste devant le Parlement et interrogé sur la sécurité du citoyen, M. Papandréou a estimé que le citoyen actuellement se sent plus en sécurité que quelques mois auparavant, ajoutant au sujet de l'attentat à la bombe qu'il s'agit d'un acte de droit pénal ordinaire comme les précédents, qui porte atteinte à l'image du pays.
Enfin, M. Papandréou a adressé un message à l'Hellénisme de la Diaspora qui souffre en entendant les commentaires proférés sur la Grèce, affirmant que la Diaspora sait que "la Grèce peut faire mieux et que lui-même contribuera à l'effort du pays en offrant tout soutien politique".
Le président de la ND commente le bilan "des 100 jours du gouvernement"
Le président de la ND, Antonis Samaras, a souligné mercredi, après la conférence de presse du premier ministre sur le bilan des 100 premiers jours du gouvernement, que "le problème n'est pas les 100 premiers jours qui sont perdus mais les jours à venir", affirmant que le peuple grec se souvient des promesses exactes du PASOK au cours de la campagne électorale "et il n'est nuellement besoin de montrer à quelle vitesse ces promesses ont été démenties".
Selon M. Samaras, "il est difficile de faire de l'opposition à un gouvernement qui s'oppose de façon tellement théâtrale à lui-même et fait preuve de ressources inépuisables dans sa tentative de se renier chaque jour en retirant le matin les amendements qui sont déposés le soir, ainsi qu'il en a été avec le fiasco de l'amendement sur les donations parentales".
Après avoir dénoncé les fausses promesses du PASOK au sujet de l'augmentation des salaires des fonctionnaires, l'augmentation de la taxation, M. Samaras a affirmé que "notre problème n'est pas l'échec du gouvernement du PASOK qui le réussit de lui-même mais de soutenir la Grèce, l'économie, la cohésion sociale, la sécurité, le moral des gens au quotidien".
i-GR/ANA-MPA