La police de Patras, dans une opération balais, a mis fin dimanche 12 juillet au campement des clandestins afghans qui s'était installé au port de la ville d'où par milliers ils tentaient quotidiennement leur chance de traverser l'Adriatique à bord des ferries pour l'Italie.
Installé le long de la route côtière des Héros du Polytechnique, à quelques centaines du port de Patras, principal port de la Grèce vers l'Italie, le campement a souvent été un foyer de tension entre les clandestins et les riverains. Le campement qui il y a deux-trois ans accueillait jusqu'à 3.000 clandestins, après plusieurs opérations de contrôle de la police, n'était plus habité que par un millier d'immigrés.
D'importantes forces de police avaient pris position autour du campement dimanche matin, alors qu'une dizaine de bouldozeurs se mettaient à l'œuvre. Auparavant, un contrôle a permis de repérer 44 mineurs qui ont été conduits vers des centres d'accueil, tandis qu'une quinzaine d'immigrés disposant des documents légaux ont été hébergés dans des hôtels. Une quinzaine d'illégaux ont été arrêtés, selon la police.
Au cours des opérations, un incendie a été déclaré qui s'est rapidement propagé parmi les tentes, la plupart des matériaux du camp étant hautement inflammables. Des inconnus ont également mis le feu dans divers véhicules de la police, dans les guichets automatiques des banques et devant le tribunal. Dans le passé, des habitants du campement avaient menacé qu si la police touchait à "leur camp", ils mettraient la ville en feu. Les opérations de police se sont développées dans l'après-midi du dimanche dans les autres quartiers de Patras fréquentés par les immigrés clandestins et particulièrement du côté de Pharos (le phare), au sud du port, fréquenté, là, par les clandestins africains.
13 ans après les premières installations improvisées, le campement des "réfugiés" afghans était devenu une véritable ville dans la ville mais aussi un symbole de l'incapacité de l'Union européenne à apporter une réponse à l'immigration clandestine. La Grèce se trouvant aux premières loges voyait chaque année un afflux inhabituel d'immigrés accoster à ses rives par milliers. Prise entre ses obligations, à l'Ouest, d'empêcher leur passage vers le reste de l'Europe et, à l'Est, le refus de la Turquie d'accepter la reconduite aux frontières, la Grèce voyait d'année en année les chiffres enfler au-delà de ses capacités d'accueil.
Le ministre de l'Intérieur, Prokopis Pavlopoulos, a annoncé que plusieurs nouveaux centres d'accueil seront construits afin que des campements sauvages comme celui de Patras ne puissent plus se former.
i-GR