Au 3e jour, jeudi, l'incendie qui s'est déclaré sur la colline boisée montant à la citadelle de l'ancienne Corinthe reste toujours incontrôlé, malgré la mobilisation des pompiers venus même de la lointaine Thessalie. Le bilan est catastrophique, des centaines d'hectares de terrains boisés et de cultures ont brûlé, alors que l'état d'urgence a été décrété dans tout le département de Corinthie. Selon le décompte de la presse, une centaine de feux étaient déclarés à travers le pays pour la seule journée de mardi. C'est dans ce contexte, et alors que le mercure a encore grimpé aux 40°C ce jeudi que le ministre de l'Environnement, Georgios Souflias, a présenté les plans de reboisement du Mont Parnès, le poumon vert d'Athènes détruit il y a dix jours.
L'incendie qui donnait de signes d'affaiblissement hier matin s'est ravivé mercredi après-midi prenant des proportions importantes en raison toujours des vents violents. La route nationale Corinthe-Tripoli a été fermée à la circulation à la hauteur du 84e km, péage de Spathovounion.
Par précaution, le monastère de Panagia Faneromeni (Apparition de la Vierge Marie) et 350 enfants d'une colonie de vacances ont été évacués. Une dizaine de maisons ont brûlé au village de Mapsos. Le habitant de Chiliomodio ont été évacués.
Sur décision du ministère de l'Intérieur, une enveloppe de 400.000 euros a été dégagée pour la préfecture de Corinthie à titre d'aide d'urgence.
Le feu s'est approché dangereusement le monastère de Panagia Faneromeni
Un peu plus au sud, à Naupactos, un autre incendie mobilise 70 pompiers et 23 véhicules.
Toujours dans le Péloponnèse, au Nord-Ouest, deux autres incendies, à Ano Kallithea près de Patras, - le village avait été évacué par sécurité dans la nuit - continuent à faire rage, 95 pompiers, 30 véhicules et 30 militaires, 5 avions et 2 hélicoptères sont sur place.
Par ailleurs, un autre foyer très important s'est allumé mercredi matin à Aghios Nikonas dans le Magne (Sud du Péloponnèse) et menace des habitations, le travail des pompiers et des sauveteurs étant rendu extrêmement difficile là aussi en raison des vents.
L'île de Zakynthos (mer Ionienne) s'inscrit aussi sur la liste des régions sinistrées, des étendues forestières brûlant depuis mardi soir, pompiers et secours aériens essayant de circonscrire l'incendie.
Il faut ajouter à cette liste encore le Nord-Est de la Grèce (département de Rodopi), la Phocide, alors qu'en Attique, à Zofria et au mont Pentelique, les feux ont repris pour être éteints dans la journée grâce à l'intervention rapide des pompiers.
Plans de reboisement du Mont Parnès
Le ministère de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et des Travaux publics a présenté hier les plans de reboisement des étendues sinistrées du mont Parnès, alors que dans les tous prochains jours sera signée la déclaration du chef de Région proclamant les régions incendiées comme sites destinés à être reboisés. Par ailleurs, le décret présidentiel concernant la protection de la région montagneuse a été soumis au président de la République, Carolos Papoulias.
Ce décret présidentiel détermine les limites de la région montagneuse qui se subdivisera en 16 zones protégées, lesquelles s'étendent à des régions situées hors des plans locaux d'urbanisme des municipalités d'Aspropyrgos, Ano Liossia, Acharnè, Avlona, Fyli, Aghios Stéphanos et des communes de Polydendri, Malakassa et Afidnè en Attique.
M. Souflias, a précisé que l'ensemble de la région protégée du Parc national du mont Parnès passe de 3.800 ha à 11.000 ha, la limite de la région montagneuse est placée sous protection et atteint 30.000 ha. Les conditions des permis de construire deviennent également très sévères au pied de la montagne, puisqu'il faudra à présent posséder une terrain de 2 ha pour construire un édifice de 160 m2 (contre à l'heure actuelle 0,4 ha pour 200 m2).
"Le mont Parnès est le plus grand biotope de l'Attique et joue un rôle environnemental très important, et ce décret présidentiel est une des interventions institutionnelles parmi les plus importantes et les plus courageuses faites par le ministère pour la protection de l'environnement", a conclu le ministre.
Selon le bilan officiel des régions incendiées, 5.600 ha ont brûlé en Attique et Béotie, dont quelque 2.000 de forêts de sapins.
i-GR/ANA-MPA