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Farantouri : notre concert à Paris sera le départ pour une relation forte avec le public français

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Από iNFO-GRECE,

A quelques jours de son concert parisien, le dimanche 3 juin, Maria Farantouri et ses musiciens se préparent activement avec répétitions et dernières mises au point du programme spécial conçu pour Paris. "Nous allons d'abord présenter plusieurs chansons de la dernière œuvre de Mikis Theodorakis, Odysseia", nous dit Mme Farantouri, jointe au téléphone, et qui nous confirme que la deuxième partie du programme sera consacrée d'une part à des reprises "des chansons que le public aime mais que moi aussi je porte dans mon cœur et j'aime bien les revisiter à chaque occasion". Mais surtout Mme Farantouri tient à faire découvrir au public parisien ses nouvelles orientations musicales. "Je voudrais que ce concert soit à la fois une fête et un voyage dans la musique grecque. Comme le dit Mikis, une Odyssée qui dure, qui n'arrive jamais à son terme".

i-GR : A propos de l'Odyssée justement, c'est le titre du dernier disque que vous avez publié avec Mikis Theodorakis, ce printemps…

M.F. : D'abord je voudrai vous remercier de me donner l'occasion de présenter ce travail, si vite, à un public international. C'est la première fois que nous présentons une nouvelle création aussi rapidement hors de la Grèce. Pour nous, artistes, cela est très important, parce que tout est encore si frais… nous sommes encore dans l'ambiance des enregistrements, dans les rythmes, dans l'univers poétique des vers… Je suis sûre que c'est comme ça qu'on peut donner son meilleur dans un concert. Le CD est sortie en mars dernier et il marche très bien en Grèce où il est sur le point de devenir disque d'or.

i-GR : Je crois que cela faisait un moment que Mikis Theodorakis n'était retourné dans les studios d'enregistrement.

M.F. : Effectivement, et c'est exceptionnel pour quelqu'un qui a 82 ans. Mais, comme le dit lui-même, c'est son cœur qui s'est réveillé à la lecture des poèmes de Costas Kartelias. Il a fait sienne l'Odyssée. C'est un voyage qu'il ne veut pas qu'il se termine. Il résiste. C'est une résistance à la réalité… Les vers de Costas Kartelias nous ont ému tous les deux et nous avons travaillé beaucoup pour le traduire lyriquement. Kartelias a pris une légende et l'a transposé au monde d'aujourd'hui. Ulysse, l'homme de la rue, l'immigré, celui qui va jouer aux cartes, et au tavli (jeu grec du jacquet). Quelle Circée, quelle Nausicaa, rencontrerait aujourd'hui Ulysse ?

i-GR : Et, pourtant, vous, comme Mikis, vous êtes habitués à chanter les plus grands poètes grecs.

M.F : La contribution de Mikis à la poésie grecque est immense. Il a fait chanter par l'homme de la rue les vers des plus grands poètes, Elytis, Ritsos, Seferis, mais aussi d'autres moins connus. Il a commencé tout jeune avec Palamas et Drosynis. Et pour moi, c'est un privilège unique d'avoir pu les chanter. Idem pour l'autre grand compositeur grec, Manos Hatjidakis ou encore Stavros Xarchakos.

i-GR : Et la relève ?

M.F. : Ecoutez, la relève est assurée. Je travaille aujourd'hui avec plusieurs jeunes compositeurs talentueux, mais aussi des chanteurs de talent. Qu'est-ce que je pourrait vous citer ? Il y en a tellement… J'ai eu par exemple plusieurs collaborations ces dernières années avec Eleni Karaïdrou dont le dernier Elégie du déracinement (Elegy Of The Uprooting), il y a Michalis Grigoriou, Thanassis Papakonstantinou. J'ai fait l'année dernière une tournée avec le groupe Mode Plagal… Non, il n'y a pas de problème de relève, la musique grecque est assurée de sa continuité. On aura un aperçu de ces travaux à Paris de toute façon…

i-GR : Où vous serez accompagnée par deux jeunes musiciens…

M.F. : Au piano, on entendra, Irina Valentinova, qui s'est aussi occupée de l'orchestration de Odysseia. Au violoncelle, Yorgos Kaloudis, un des meilleurs en ce moment en Grèce, jouera également de la lyre crétoise… Je suis sûre que nos compatriotes de Paris et le public français vont apprécier. En tout cas, nous allons faire tout pour. Moi, je veux renouer avec la France, retrouver la relation que j'avais avant. J'avais une relation forte et continue à Paris au temps de l'exil et du régime des colonels. Puis il y a eu le retour en Grèce, et même si j'ai n'ai pas cessé de chanter, je me suis un temps occupée de politique, puis de ma famille. Aujourd'hui mon fils est grand et je peux me réinvestir corps et âme dans la musique. Je rêve d'une prochaine tournée en France et je compte bien que notre concert à Paris soit un bon départ.

i-GR/AE

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