Trois dossiers d'instruction, dont l'un contre X, ont été ouverts à la suite des graves incidents jeudi dans le centre d'Athènes, lors de la manifestation des étudiants et enseignants protestant contre le projet de loi-cadre du ministère mis au vote au Parlement le même jour lequel a l'a approuvé en première lecture par 164 voix pour et 117 contre. 61 personnes ont été arrêtées par la police.
La police a procédé à l'arrestation de 61 personnes, 12 devant être amenées devant un juge d'instruction pour coups et blessures, 49 étant accusées de désordre sur la place publique, le 3e dossier concernant le délit de possession d'explosifs et tentative d'homicide, lors des incidents devant le Monument du Soldat inconnu, place Syntagma.
Des milliers d'étudiants et professeurs ont manifesté jeudi à Athènes et Thessalonique contre le projet de loi-cadre concernant l'enseignement universitaire au moment où avait lieu de débat et le vote au Parlement.
De violents incidents à partir de 16h ont eu lieu dans le centre d'Athènes place Syntagma entre des groupes de jeunes en cagoules et les forces de l'ordre (MAT), les premiers répondant avec des cocktails molotov, pierre et bris de marbre, aux gaz lacrymogènes des MAT. Les manifestants se dispersaient dans les rues avoisinantes pour revenir ensuite dans un jeu de cache-cache continu.
Plus grave encore, des jeunes regroupés devant le Parlement ont mis le feu à l'une des guérites des "evzones", obligeant cette garde présidentielle qui veille sur le monument du soldat inconnu à quitter leurs postes en raison de l'atmosphère asphyxiante.
Vendredi matin, des familles et amis des jeunes étudiants arrêtés se sont rassemblés aux tribunaux de Evelpidon pour manifester leur solidarité et protester contre les violences policières et pour l'innocence des détenus.
Le porte-parole du PASOK, Nicos Efthymiou a rendu responsable de ces heurts le gouvernement et principalement le ministre de l'Ordre public, Vyron Polydoras, mais également dénoncés ces incidents. Le président du mouvement socialliste, Georgios Papandreou, comme à son habitude, a demandé la démission du ministre.
Pour sa part, le KKE (communiste) a jugé qu'il s'agissait d'un plan préparé des forces de répression et des "encagoulés" dirigé contre le mouvement étudiant.
Le porte-parole par intérim du gouvernement, Evanghelos Antonaros, a déclaré vendredi dans son point de presse ne pas comprendre les accusations parlant de responsabilités politiques, affirmant une nouvelle fois que le gouvernement ne sera pas entraîné par le PASOK dans ses efforts de polarisation et défendant par ailleurs les forces de l'ordre "lesquelles dans des situations difficiles accomplissent leur mission le mieux possible".
Invité à commenter les scènes de vandalisme devant le Monument du Soldat inconnu et répondant aux critiques faites par le PASOK que ce "symbole historique" n'avait pas été suffisamment gardé, M. Antonaros a rappelé le fait qu'[le monument] ne l'est pas depuis des décennies et que "c'est une honte, ce qu'a fait une poignée de manifestants".
M. Antonaros s'est voulu rassurant quant à l'image de la Grèce disant que "les comportements d'un petit nombre ne peuvent en aucun cas noircir l'image générale qu'ont les étrangers des Grecs et de la Grèce", alors qu'à propos des déclarations de certains enseignants sur la non-application de la loi, le porte-parole a insisté qu'elle le serait et avait été adoptée à une "majorité claire".
Entre temps, le nouveau comité directeur de la Fédération hellénique des personnels enseignants et de la recherche de l'enseignement supérieur (POSDEP), désignée lors de son congrès dimanche dernier, s'est réunie vendredi après-midi pour élire le secrétariat exécutif et décider quelles formes prendront les mobilisations à l'avenir et quelle sera la suite à donner au mouvement de grève.
i-GR/ANA-MPA