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Visite de Benoit XVI en Turquie: des milliers de manifestants à Istanbul étalent leur haine

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Από iNFO-GRECE,

La visite du pape Benoit XVI mardi à Constantinople, invité du patriarche oecuménique orthodoxe Bartholomé 1er avec qui il doit co-célébrer la fête de St André, soulève les passions sur les rives du Bospore et a fait descendre dimanche dans la rue pas moins de 25.000 manifestants furieux, aux cris de "Pape, rentre chez toi". Un important dispositif policier tentera d'assurer la sécurité des déplacements du pape et éviter des images d'intolérance qui pourraient être pénalisantes pour le gouvernement turc tant sur la scène européenne que sur le terrain, où le camp kemaliste surveille de près le réveil islamiste en vue des élections présidentielles en Turquie au printemps prochain.

Parmi les exigences des manifestants, les excuses du Pape pour les propos tenus sur l'Islam le 12 septembre lors d'un séminaire à Ratisbonne, en Allemagne. Le Saadet, ou parti islamiste de la félicité, de l'ancien premier ministre Necmettin Erbakan, actuellement non représenté au parlement, avait certes espéré rassembler 100.000 manifestants, en annonçant que "le Pape n'est pas le bienvenu", mais la mobilisation n'en fut pas moins impressionnante dans la "capitale européenne" de la Turquie.

Une mobilisation qu'il faudra aussi voir sous l'angle de campagne préélectorale, des élections au printemps 2007 doivent désigner le prochain occupant du palais présidentiel de Çankaya, suivies de législatives en automne. Afin d'empêcher l'arrivée à la tête de l'Etat "laïc" de l'actuel premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, en qui ils voient un islamiste, l'opposition réclame des législatives anticipées. Dans cette fronde du camp laïque, les musulmans modérés - comme ils se présentent - de l'AKP, le parti de la justice et du développement de M. Erdogan, ne pourrait pas se passer du soutien de sa branche la plus radicale et de ses anciens amis islamistes de Saadet.

Agitant des drapeaux turcs, les manifestants ont également réclamé la réouverture de l'église de Sainte Sophie au culte musulman. Ancien symbole de la chrétienté orthodoxe, l'église byzantine avait été transformée en mosquée après la prise de Constantinople par les Turcs pour devenir un musée en 1935 avec la fin de l'empire ottoman et l'avènement de la Turquie laïque. Les manifestants ont vu dans la visite du Pape, dont le principal motif est sa rencontre avec le chef des Orthodoxes Bartholomé Ier, la volonté des chrétiens de retransformer Saint Sophie en Eglise.

En dépit des difficultés, le patriarcat orthodoxe oecuménique a pu traverser les siècles turc-ottomans en gardant son siège à Phanar, aux abords de Constantinople, mais l'exaspération nationaliste et la prétendue laïcité de la nouvelle Turquie ne lui a pas été plus agréable que la religiosité des anciens sultans. Une bonne partie de ses biens sont confisqués, l'historique école théologique de Halki est fermée depuis 1971 et, régulièrement, son siège devient le théâtre de manifestations de groupuscules en démence menées par les fanatiques islamistes et/ou nationalistes.

La papauté et le Patriarcat œcuménique avaient rompu leurs relations en 2000 après une dispute à propos de l'autorité sur les églises orientales d’obédience catholique mais de rite orthodoxe. La rencontre entre les deux chefs spirituels après-demain est ainsi placée sous le signe des retrouvailles et de l'amitié entre les chrétiens orthodoxes et catholiques. Un signe qui n'a pas échappé aux islamistes turcs qui dénoncent la "nouvelle croisade" et "l'ambassadeur de l'impérialisme mondial".

Le gouvernement turc après avoir cherché à empêcher dans un premier temps la visite du Pape à Constantinople, a voulu la récupérer par la suite pour en faire une preuve d'ouverture et de tolérance alors que la conduite "européenne" de la Turquie doit être évaluée en décembre par l'Union européenne. La Turquie annonçait alors que le Pape serait reçu par le gouvernement turc en tant que chef d'Etat, mais le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué qu'il rencontrera "peut-être" le pape à l'aéroport si son agenda le permettait, sachant que au moment où le pape se posera à Istanbul, M. Erdogan s'envolera pour Riga en Lettonie pour assister à un sommet de l'Otan.

En attendant, dimanche après la prière de l'Angelus, Benoit XVI présentant ses "sentiments d'estime et d'amitié sincère" a adressé depuis la place Saint Pierre à Rome "un salut cordial au cher peuple turc, riche d'histoire et de culture". Il n'est pas sûr que cela suffise pour amadouer le fanatisme exacerbé par les parti islamistes en Turquie et permette aux Turcs de réserver au pape un accueil "civilisée" - selon la demande du plus haut dignitaire musulman du pays Ali Bardakoglu.

La mobilisation des forces de sécurité turques s'annonce exceptionnelle, forces spéciales, agents de l'antiterrorisme, hélicoptères seront à l'œuvre auprès des milliers de policiers pour assurer la sécurité des différentes étapes de la visite papale. Benoit XVI doit notamment se rendre le 30 novembre à Sainte Sophie, puis à la mosquée bleu et enfin à Ephèse où selon la tradition aurait vécue la mère de Jésus, Marie.

i-GR

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