aghia sophia spyrou
Les Grecs d’Amérique réunis au sein de l’Association « Free Agia Sophia Council of America » ont lancé cette semaine une campagne internationale pour la restitution du joyau de Byzance, l’Eglise d’Aghia Sophia de Constantinople (Istanbul), au culte orthodoxe. Ils demandent notamment la réouverture de l’Eglise à tous les fidèles chrétiens et qu’elle redevienne le siège de l’Orthodoxie, comme ce fut avant la conquête de la ville par les Turcs en 1453.
Au lendemain du triste anniversaire de la chute de Constantinople, dans une conférence de presse tenue mercredi 31 mai, dans un grand hôtel de New York, le président de Free Agia Sophia Council of America, Chris Spyrou, a annoncé la création de la International Christian Orthodox Congregation of Agia Sophia et a explicité ses objectifs tout en rappelant la place privilégiée d’Aghia Sophia dans le monde orthodoxe et dans la chrétienté en général avant la chute de Constantinople. Une place qui si en pratique elle a disparue avec l’occupation et la transformation de l’église en mosquée puis en musée, n’a cessé d’exister dans le cœur de tous les Grecs et des orthodoxes.
« L’église de Sainte Sophie a été intimement liée avec la vie de Byzance et de sa capitale Constantinople, l’Istanbul d’aujourd’hui, pour devenir un symbole de la foi, la capitale du christianisme de Byzance et source de force divine pour l’ensemble du monde chrétien », a dit M. Spyrou.
Construite par l’empereur Justinien et inaugurée le 27 décembre de l’an 537, l’église était dédiée à la Sainte Sagesse (Sophia en grec) de Dieu. Elle était destinée à recevoir jusqu’à 23.000 personnes. Par sa taille et son audace architecturale, Aghia Sophia dépassait tout ce que la chrétienté connaissait comme monument à l’époque. Ce qui a amené Justinien à s’exclamer en y pénétrant le jour de l’inauguration à s’exclamer « Merci Dieu de m’avoir rendu capable de mener à terme cet ouvrage. Salomon j’ai t’ai battu ! », faisant référence au temple de Jérusalem construit par le roi Salomon.
Aghia Sophia a été ainsi le centre de la chrétienté orientale pendant neuf siècles, jusqu’au jour où les Turcs menés par le sultan Mohameth II ont pénétré dans Constantinople le 29 mai 1453. Mohameth II a transformé Aghia Sophia en mosquée, ajoutant des minarets à l’extérieur et remplaçant la grande croix en or du dôme par la demi-lune islamique, tandis qu’à l’intérieur les magnifiques mosaïques et la grande icône du Christ Pantocrator qui trônait sous la coupole étaient recouvertes de chaux. Avec la prise du pouvoir par le laïque Kemal Atatürk et la fondation de l’Etat turc moderne, la Aghia Sophia a été transformée en musée, accueillant aujourd’hui des expositions, des défilés de mode et autres manifestations culturelles et commerciales où la restitution du nom d’origine « Ayasofia » sert pour appâter les touristes.
Rappelant le récent soulèvement du monde musulman protestant contre les caricatures de son prophète Mohamed qu’ils considéraient comme irrespectueuses de leur foi, les initiateurs du projet de restitution de Aghia Sopia au culte orthodoxe demandent la réciprocité du respect afin que les Chrétiens orthodoxes retrouvent leur centre spirituel et un lieu de culte équivalent à Saint Pierre des Catholiques à Rome, à la Mecque des Musulmans ou encore le Mur des lamentations à Jérusalem pour des Juifs.
Pour cela la Free Agia Sophia Council of America s’engage à entreprendre toute action pacifique et à mobiliser les voies politiques, diplomatiques et juridiques aux Etats-Unis, à l’Union Européenne et dans les forums internationaux pour obtenir la restitution d’Ayasofia au culte orthodoxe.
i-GR