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La Grèce multiplie les avertissements à la Turquie après la perte d’un pilote grec dans la collision des F-16 au-dessus de l’Egée

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Από iNFO-GRECE,

Le ministre de la Défense, Vanghelis Meïmarakis, a lancé un avertissement sévère à l'égard d'Ankara - sur la même longueur d'ondes que les déclarations du premier ministre, Costas Caramanlis, deux jours plus tôt depuis Paris -, tranchant avec la plus grande fermeté que « nous ne procédons à aucune action agressive, mais toutes les provocations recevront la réponse qui leur est due. » M. Meïmarakis a visité jeudi à Larissa, le QG de l'Aviation tactique (ATA), afin d’y rencontrer les pilotes de la 110e unité de combat.


Le ministre de la Défense, qui a déclaré être porteur d'un « message d'estime, de sympathie et de solidarité » adressé par le premier ministre, a ajouté que « la Turquie doit prendre conscience que le développement de nos relations dépend de son attitude et de son orientation européenne, ce qui suppose un respect total des principes qui régissent le bon voisinage. » M. Meïmarakis a exhorté Ankara « à mettre un terme à ses violations de l'espace aérien grec, à changer sa logique et son approche de la question. »

A Athènes, interrogé sur la collision des avions militaires grec et turc mardi en Egée, le porte-parole par intérim du gouvernement, Evanghelos Antonaros, a indiqué qu'une enquête est ouverte pour déterminer les causes exactes de l'accident, concluant enfin que le gouvernement grec respecte tous ceux qui se sacrifient et qui font preuve de professionnalisme pour défendre les droits souverains de la patrie.

M. Antonaros a rappelé la position du gouvernement grec exprimée à maintes reprises par le Premier ministre, Costas Caramanlis. « La Turquie doit appliquer toutes les conditions posées par les 25 pays membres de l'UE dans le cadre de son orientation européenne », a-t-il dit.

« Il est nécessaire que la Turquie remplisse tous les engagements qu'elle a contractés et qui concernent une attitude bien précise », a ajouté M. Antonaros, explicitant que ces critères ont été fixés par l'UE et sont tous pris en compte dans l'évaluation de la marche européenne du pays voisin.

Répondant à des questions de presse, M. Antonaros a par ailleurs souligné que la Grèce souhaite la normalisation complète des relations grecoturques, ajoutant que le gouvernement a réussi à ce que la Turquie soit placée sous un contrôle constant, avant de rappeler que la Grèce a l'obligation de défendre ses droits souverains.

De son côté, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georges Koumoutsakos, dans son point de presse jeudi, a affirmé en réponse aux critiques quant aux conditions du sauvetage du pilote turc que « nul ne peut mettre en doute le fait que la Grèce a garanti ses droits souverains et ses compétences, telles qu'elles sont définies par le droit et les conventions internationales, lors de la collision des deux avions militaires mardi en Egée, alors qu'elle a confirmé entièrement l'exercice de ses compétences en matière de recherche et de sauvetage. »

Toutefois, les déclarations du capitaine philippin du bateau qui a ramassé le pilote turc en mer risquent de relancer la polémique. Le pilote du F-16 turc avait eu le temps de s’éjecter et de finir sauf en mer où il a été repêché par le Gaz Century, un bateau battant pavillon panaméen, alors que le pilote grec n’a toujours pas été retrouvé malgré les recherches entreprises dans cette région au Sud-Est de l’île de Karpathos où la profondeur des eaux atteint les 1400 mètres. La Grèce et la Turquie se disputent la responsabilité du sauvetage dans les eaux internationales se trouvant dans le périmètre du FIR d’Athènes. Athènes a soutenu qu’elle avait permis le départ du pilote turc sur un hélicoptère de l’armée turque pour « raisons humanitaires », alors que ce dernier a refusé les secours grecs. Or, il ressort des déclarations du capitaine du Gaz Century que c’est en dépit de l’opposition de la Grèce que le pilote turc a été remis par l’équipage du bateau à l’hélicoptère turc venu le chercher.

A Ankara, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Namik Tan, a maintenu la version turque du droit international, selon laquelle « les avions militaires qui effectuent des vols dans l'espace aérien international, ne sont pas tenus de déposer des plans de vol à l'instance chargée de la navigation aérienne (FIR). » M. Tan a encore estimé - ce qui vaut avertissement - que la Grèce doit « s'en tenir au respect de ses obligations qui se limitent aux vols de l'aviation civile dans le cadre de l'Accord de l'ICAO. »

L’incident n’est donc pas clos de manière aussi pacifique que le souhaiterait Athènes et sans dommages collatéraux. Non seulement dans les opérations militaires l’avantage est du côté de celui qui ne déplore pas des pertes –surtout humaines, mais aussi la Turquie continue à capitaliser sur le plan diplomatique les points marqués lors de l’incident. Pour Ankara, la Grèce n’a pas empêché une opération de sauvetage turque dans une zone qu’elle considère de sa responsabilité. Simple logique du qui ne dit pas non, il consent.

M. Koumoutsakos qui s'est refusé à tout commentaire de la réaction de l'OTAN, s’est borné à souligner que personne ne se faisait des illusions que la Turquie allait changer immédiatement d'attitude après le 3 octobre.

« Les documents de l'UE mettent l'accent sur le fait que la politique de respect des relations de bon voisinage constitue une condition préalable pour l'évolution de la relation euroturque », a-t-il ajouté, qualifiant l'accident de « dramatique et grave », et expliquant que si il n'y avait pas eu de communication directe avec Ankara, cet incident aurait pu provoquer des malentendus, alors qu'à présent « nous avons évité l'escalade de la tension, un fait qui est très positif. »

C’est dans ce climat que s’est ouverte jeudi la 10ème session de la commission consultative Grèce-Turquie pour des concertations visant à l’évaluation de la coopération bilatérale au cours du dernier semestre. Les deux délégations étaient respectivement conduites par le DG des affaires politiques, l'ambassadeur M. Pispinis et le ministre adjoint des AE de Turquie, M. Apakan.

i-GR/ANA-MPA

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