Παράκαμψη προς το κυρίως περιεχόμενο

Ankara dans le piège de son entêtement. La France juge inadmissible la non reconnaissance de Chypre. Satisfaction à Athènes et Nicosie.

Profile picture for user iNFO-GRECE
Από iNFO-GRECE,

Les déclarations du Premier ministre français, Dominique de Villepin, selon lesquelles il n'est "pas concevable" que l'Union européenne engage des négociations d'adhésion avec la Turquie tant que celle-ci n'aura pas reconnu Chypre, sont "d'une importance majeure", a souligné mardi le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères, Georges Koumoutsakos. Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a confirmé aujourd'hui dans un entretien paru dans le quotidien Le Monde que "ne pas vouloir reconnaître un pays de l'Union, à laquelle quelqu'un souhaite adhérer, est inadmissible".


Dans son communiqué, le porte-parole du ministère grec souligne que "nous avons clairement fait savoir que la non-reconnaissance d'un Etat-membre de l'UE par un autre Etat qui ambitionne d'y adhérer constitue un paradoxe politique et institutionnel flagrant, totalement étranger à la rationalité européenne et, dans ce cadre, les déclarations du Premier ministre français ont une importance toute particulière".

"Nous avons à maintes reprises souligné que le paradoxe dans lequel la Turquie a choisi de se maintenir doit prendre fin le plus rapidement possible. Nous prendrons position sur la question relative à l'ouverture des concertations d'adhésion de la Turquie avec les instances de l'UE, lesquelles prendront les décisions afférentes. Parallèlement, nous continuons à soutenir l'orientation européenne de la Turquie, qui doit bien entendu évoluer selon les principes, les règles et les valeurs de l'UE", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre français, Dominique de Villepin, a affirmé mardi qu'"il ne lui parait pas concevable qu'un processus quelconque de négociations puisse s'ouvrir avec un pays qui ne reconnaîtrait pas chacun des membres de l'UE, c'est-à-dire les 25. Il y a là un principe qui me parait devoir être défendu, et c'est ce que la France fera valoir à la Turquie comme aux autres pays de l'UE lors des prochains rendez-vous".

Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a confirmé aujourd'hui dans un entretien paru dans le quotidien Le Monde que "ne pas vouloir reconnaître un pays de l'Union, à laquelle quelqu'un souhaite adhérer, est inadmissible".

"Ankara précise [dans la déclaration annexe, ndlr i-GR] que cet accord douanier ne vaut pas reconnaissance de Chypre. C'est un geste unilatéral qui pose un problème sérieux", dit de son côté le ministre des Affaires étrangères du gouvernement français, M. Blazy, dans l'entretien accordé à Frédéric Bobin et Mouna Naïm du Monde.

"La question ne porte pas aujourd'hui sur l'adhésion de la Turquie. Elle est de savoir si un Etat, quel qu'il soit, peut se porter candidat à l'adhésion de l'UE tout en refusant d'en reconnaître l'ensemble des Etats membres. Ne pas vouloir reconnaître un pays de l'Union tout en voulant y entrer, ce n'est pas acceptable. Poser cette question, c'est du simple bon sens : on ne se prépare pas à entrer dans un groupe en déclarant d'abord qu'on récuse l'un de ses membres, en l'occurrence un Etat reconnu par la communauté internationale et disposant d'un siège à l'ONU. Nous souhaitons qu'il y ait au sein de l'UE une discussion approfondie sur cette question. On ne peut pas faire comme si elle n'existait pas. Ce n'est pas un changement de pied, c'est une exigence de clarification", conclue M. Blazy.

A Ankara, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que "la Turquie ne peut pas recevoir aujourd'hui des nouvelles conditions", et réagissant à la déclaration de M. de Villepin, il a dit "regretter pour la déclaration du Premier ministre français".

A Athènes,le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Yannis Valinakis, a observé que la "non-reconnaissance de la République chypriote par la Turquie est un paradoxe pour l'Europe, et le maintien de ce paradoxe assombrira dans les faits les concertations d'adhésion de la Turquie, et c'est pourquoi il doit être levé le plus rapidement possible. Dans ce cadre, les déclarations de M. de Villepin ont une importance toute particulière. La position de la Grèce en ce qui concerne l'ouverture des concertations d'adhésion de la Turquie avec l'UE sera formulée devant les instances européennes compétentes au moment opportun".

Le porte-parole du gouvernement, Theodore Roussopoulos, a démenti mardi des informations de Reuters faisant état d'un ajournement de la visite du Premier ministre, Costas Caramanlis, a Ankara.

M. Roussopoulos a réitère que "la visite aura lieu prochainement, à une date qui sera convenue en commun".

A Chypre, le porte-parole du gouvernement, Kypros Chrysostomidis, a expliqué que "ce qui était attendu, c'était la signature du Protocole sans réserves qui puissent altérer la substance du l'accord signé, et l'application de l'union douanière dans toute sa latitude et aux dix nouveaux membres de l'Union européenne, Chypre comprise". Auparavant, le porte-parole avait jugé la déclaration du Premier ministre français "particulièrement positive".

En Allemagne, les démocrates-chrétiens ont annoncé qu'ils demandent la reconnaissance de Chypre par la Turquie avant le début des négociations d'adhésion de la Turquie le 3 octobre. Favori dans les sondages aux prochaines élections, ils ont demandé au Chancelier Gerhard Schröder de prendre position sur la question.

Le président du Parti Populaire européen (PPE) au Parlement européen, Hans-Gert Poettering, dans une déclaration au service grec de la BBC a estimé que "les négociations avec des pays qui désirent devenir membres de l'UE se mènent avec les 25 pays. Par conséquent il est logique de reconnaître tous les pays-membres. Vous ne pouvez pas négocier avec quelqu'un que vous ne reconnaissez pas", concluant "Je pense il est logique que Chypre ne donne pas son agrément pour le début des négociations pour l'adhésion de la Turquie".

A Bruxelles, le porte-parole de la Commission, Amadeu Altafaj, a crée un certain malaise dans les rangs du gouvernement chypriote en procédant à une déclaration ambiguë, selon laquelle la reconnaissance de Chypre suit ''un procédé parallèle" des négociations de l'adhésion de la Turquie, ''dans un autre cadre, qui est l'ONU", laissant ainsi entendre que les deux affaires ne seraient pas liées.

Aux Etats-Unis, le démocrate Robert Menendez a soumis une résolution au Congrès invitant la Turquie à reconnaître pleinement tous les Etats-membres de l'Union européene, y compris la Chypre. La résolution, soutenue par dix membres du Congrès démocrates et républicains, réclame le retrait des forces armées turques du tiers nord de Chypre selon la résolution 353 du Conseil de sécurité de l'ONU et indique que la Turquie devrait reconnaître les droits fondamentaux de tous les Chypriotes en ce qui concerne le droit à la propre propriété, le droit à la libre circulation, le droit à l'établissement libre et le droit au retour pour des réfugiés. Pour sa part, le sénateur d'origine grecque du Rhode Island, Leonidas Raptakis, a appelé l'Union européenne à "envoyer un signal fort à la Turquie, que le temps est venu pour elle d'abandonner sa politique sans issue".

i-GR/ANA/CNA

Βαθμολογήστε πρώτοι αυτό το άρθρο