Suite aux violentes bagarres qui ont éclaté entre touristes britanniques sous l'emprise de l'alcool ces derniers jours sur l'île de Rhodes, le président de l'Office hellénique du Tourisme (EOT), a menacé de retirer l'agrément aux tours opérateurs qui "nuisent à l'image de la Grèce", important un tourisme pas cher. Mardi matin, à la sortie d'une discothèque Peter Marc Navaro, 21 ans, a frappé à la carotide avec une bouteille cassée son compatriote Pady Doran, 17 ans. Ce dernier allait mourir d'hémorragie sur le chemin de l'hôpital.
"La Grèce protégera avec courage la qualité et son identité touristiques, mais aussi les professionnels consciencieux du tourisme. La Grèce réagira contre les agents du tourisme qui vendent des 'paquets de voyage' à des prix dérisoires pour attirer une clientèle qui sans offrir rien de particulier ne provoque que des problèmes", a déclaré le président de l'Office hellénique du Tourisme (EOT), Ioannis Patellis, à l'occasion d'une série de nouvelles excuses écrites du "Club 18-30".
Dans un communique de l'EOT, il est en outre fait mention que la Grèce ne renouvellera pas sa confiance à ce type de tours opérateurs, et l'Organisme grec souhaiterait que "cessent les émissions télévisées des chaînes britanniques à ce sujet qui, grâce à leurs scoops, font des records de taux d'audience".
L'ambassade de Grande-Bretagne à Athènes qui a été informée d'une série de lettres d'excuses (celles d'ABTA, notamment, l'Association des Tours operators en Grande-Bretagne, et de l'agence de tourisme "Club 18-30"), faisant suite à ces incidents aa adressé, à son tour, une lettre au président de l'EOT pour exprimer sympathie et compréhension et condamner les débordements inadmissibles de ces touristes britanniques.
Mais si l'émotion de la direction du tourisme grec est tout à fait légitime devant les événements, il est à craindre que de telles restent sans effets, si elle ne produisent des effets contraires. Car, si les habituels excès des tabloïdes britanniques sont bien connus, l'attachement de leurs journalistes à l'indépendance et à la liberté d'opinion risque de mal digérer les leçons des responsables grecs. D'autant que si l'image touristique de la Grèce devait dépendre d'une bagarre entre jeunes anglais sur une de nos innombrables îles, cela voudrait dire que l'image internationale de notre pays est très très fragile. Et, c'est justement le rôle de l'EOT que de cultiver une image forte. On peut douter que la méthode choisie - si elle en est une - soit la bonne.